ENQUÊTE.
Gâvres, ce paradis breton menacé par la montée des eaux : « Nos enfants n’hériteront pas »
La presqu’île de Gâvres, près de Lorient (Morbihan), est l’un des sites de Bretagne les plus vulnérables face à la montée des eaux. Selon les scientifiques, la route qui la relie au continent sera sous l’eau en 2100 et une centaine de maisons disparaîtront. Mais la commune continue d’attirer et projette de construire 37 maisons.
Avec sa vue imprenable sur l’océan et ses longues plages de sable blanc, la commune de Gâvres, près de Lorient (Morbihan), n’est pas seulement l’un des spots bretons les plus en vue des kitesurfeurs et des pêcheurs à pied.
Située pour partie au-dessous du niveau de la mer (moins de 5 mètres d’altitude moyenne), elle est surtout l’un des sites les plus vulnérables de Bretagne face à la montée des eaux, comme l’île de Sein, dans le Finistère (1,5 mètre d’altitude), ou l’isthme de Penthièvre, dans le Morbihan (8 mètres).
Selon l’institut Climate Central, qui s’appuie sur les données du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), la route construite par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, sur le cordon dunaire qui relie Gâvres au continent, sera sous les eaux en 2 100.
La presqu’île redeviendra une île et une centaine de maisons disparaîtront. « À certains moments, on est limite polder, confirme Gérard Pêcheux, adjoint à l’environnement. On a deux problèmes : la submersion possible et la rupture possible de la route, à laquelle on a été confronté il y a trois ans. Il a fallu mettre des palplanches en urgence pour soutenir la dune et défendre la route pour 500 000 €. Dans un premier temps, il faudrait 2 millions d’euros pour la protéger. »
Lire aussi : Montée des eaux. À Gâvres, les habitants surveillent eux-mêmes le trait de côte
« Cent ans, c’est quatre générations »
À l’image de ces travaux d’urgence, le combat de l’homme...