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jeudi 9 novembre 2023

9 NOVEMBRE 1970 ✝️

 

DGL161913 The De Gaulle Family at Morgat, near Crozon, Finistere, 1950 (b/w photo) by French School, (20th century); Archives de Gaulle, Paris, France; (add.info.: General Charles de Gaulle and Yvonne de Gaulle; their son Admiral Philippe de Gaulle and Henrietta de Gaulle with their newborn son, Charles;); French,  it is possible that some works by this artist may be protected by third party rights in some territories.
BRIDGEMAN IMAGES

Dans la famille de Gaulle, succession et trahisons

RÉCIT

La succession de Philippe de Gaulle, le dernier enfant du Général encore en vie, âgé de 101 ans, préoccupe les fidèles de l’homme du 18-Juin. Après celui qui a longtemps fait figure de gardien des valeurs du père de la Vᵉ République, qui reprendra le flambeau ? La question divise la famille, d’autant que l’un de ses membres, Pierre, affiche son soutien à la Russie de Vladimir Poutine en se réclamant bruyamment de son grand-père.

jeudi 18 juin 2020

L'Appel du 18 juin 1940


   L'Appel du 18 juin 1940 désigne le discours prononcé par le général de GAULLE à la radio de Londres ( BBC ).

  
    Officier de carrière formé à Saint-Cyr, Charles DE GAULLE avait participé à la 1ère guerre mondiale au cours de laquelle il avait été fait prisonnier.
   Dans les années 1930, il avait été un promoteur de l'arme blindée en France.
   En mai 1940, il avait lancé une contre-offensive à la tête de ses chars à Montcornet.
   Le 21 mai, à Savigny-sur-Ardres où il avait installé son poste de commandement, il avait enregistré une allocution considérée aujourd'hui par plusieurs historiens comme l'« appel avant l'Appel », c'est-à-dire comme une préfiguration de l'Appel du 18 juin 1940.
    Le 1er juin, il avait été nommé général de brigade à titre temporaire.
    Le 5 juin, il avait été appelé par le président du Conseil Paul REYNAUD, au poste de sous-secrétaire d'État à la Défense nationale et à la Guerre.

    Le 17 juin, au moment où PÉTAIN, devenu chef du gouvernement en remplacement de Paul REYNAUD démissionnaire, appelait les Français à cesser le combat et sollicitait un armistice auprès des Allemands, DE GAULLE refusait d'accepter la défaite et se rendait à Londres, capitale du Royaume-Uni qui, sous la direction du Premier ministre CHURCHILL, était déterminé à poursuivre le combat contre l'Allemagne nazie.

     Dans ce premier appel très peu entendu, lancé le 18 juin en pleine débâcle des armées françaises, le général DE GAULLE invitait les officiers et les soldats français ainsi que les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d'armement qui se trouvaient sur le territoire du Royaume-Uni à se mettre en rapport avec lui pour continuer le combat aux côtés de nos alliés britanniques


   " Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.
   Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
   Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.
   Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
   Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ?
   Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
   Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.
   Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du                  monde est là.
   Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
   Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
   Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres ".

   Cet appel n'a pas été filmé, et aucun enregistrement n'en a été conservé.
   Par contre celui qui a été diffusé le 22 juin 1940 a été enregistré sur un disque conservé à la Phonothèque de l’Institut national de l’audiovisuel ainsi qu’aux Archives sonores de la BBC.



          
Quartier général 
4, Carlton Garden 
London   
   




   Le graphisme de cette affiche rappelle celui des affiches officielles de mobilisation générale arborant deux drapeaux français croisés et un liseré tricolore.

   L'effet recherché est double.
   Il s'agit tout d'abord de renouveler et d'amplifier les précédents appels à la résistance lancés par le général DE GAULLE depuis le 18 juin 1940 à la BBC, appels qui ont été peu entendus dans l'immédiat.
   Il s'agit aussi d'affirmer le caractère officiel de la France libre, conçue dès le départ comme le seul véritable gouvernement légitime qui aspire à se faire reconnaître par le gouvernement britannique, face au régime de Vichy constitué par « des gouvernants de rencontre » et considéré par le général DE GAULLE comme un gouvernement qui s'est déshonoré en capitulant et qui a livré la France « à la servitude ».
... énumérant les raisons d'espérer des Français

   Les raisons d'espérer des Français en 1940 résident dans la conviction prémonitoire affirmée avec force par le chef de la France libre :

       - que « la France a perdu une bataille », mais qu'elle« n'a pas perdu la guerre » ;
       - et que la guerre de 1939-1940 est une nouvelle « guerre mondiale » dans laquelle « des forces immenses n'ont pas encore donné » ;
   Le général DE GAULLE fait ici allusion aux ressources et aux troupes de l'Empire britannique qui n'ont pas encore été totalement mobilisées, mais aussi à celles de l'Empire colonial français dont il espère le ralliement.
   Ancien combattant de la 1ère guerre mondiale, il pense aussi à l'engagement prévisible tôt ou tard aux côtés des Alliés de l'Union soviétique et des États-Unis.

Des appels répétés, peu entendus dans l'immédiat
mais d'une grande portée historique



   Certes dans l'immédiat, l'Appel du 18 juin 1940 et ceux qui l'ont suivi n'ont guère été entendus.

   Un seul officier général s'est rallié à DE GAULLE, l'amiral MUSELIER, et parmi les 15 000 marins qui se trouvaient en territoire britannique après l'armistice du 22 juin 1940,quelques centaines seulement se sont engagés dans les Forces françaises libres.
   Néanmoins cet appel comme ceux qui l'ont précédé constituent bien le principal acte fondateur de la Résistance française extérieure et intérieure, dont les forces se sont progressivement affermies et que le général DE GAULLE est parvenu à unifier sous son autorité avec l'aide de Jean MOULIN.
   Même si l'engagement dans la Résistance suscité par ces appels est resté le fait d'une minorité de Français, il a permis à terme d'associer la France à la victoire alliée de 1945.  

   En juin 2004, l'Institut national de l'Audiovisuel ( INA ) et la British Broadcasting Corporation ( BBC ) ont adressé conjointement à l'UNESCO un dossier de proposition d'inscription au Programme « Mémoire du Monde » de l'UNESCO de quatre documents d'archives relatifs à l'Appel du 18 juin : « le manuscrit du texte de l’Appel radiodiffusé du 18 juin, l’enregistrement radiophonique de l’Appel du 22 juin, le manuscrit de l’affiche du 3 août et l’affiche elle-même ».

Le manuscrit de l'Appel du 18 juin 1940 sur le site de la Fondation Charles de Gaulle
   En juin 2005, le Comité consultatif international du Programme « Mémoire du monde », réuni à Lijiang en République populaire de Chine, a retenu cette proposition qui a été approuvée par le Directeur général de l'UNESCO.
   Aujourd'hui, les historiens continuent de s'interroger sur l'inexistence d'un enregistrement de l'allocution de Savigny et plus surprenant de l'Appel du 18 juin à la BBC, comme sur les variantes et les différentes versions des appels successifs lancés par le général DE GAULLE depuis Londres au cours de l'été 1940.
   En juin 2008, dans un éditorial mis en ligne sur son blog, l'historien François DELPLA, auteur de L'Appel du 18 juin 1940 publié en  2000 chez Grasset, explique pourquoi « le discours du 18 juin est un objet historique des plus complexes » qu'il faut replacer dans son contexte. Face à la demande d'un officier français peu connu qui appelle les militaires français à désobéir, alors que le maréchal PÉTAIN, le prestigieux vainqueur de Verdun, chef du gouvernement d'un pays allié, appelle unilatéralement à cesser le combat et sollicite un armistice, le gouvernement britannique était très embarrassé et même divisé quant à l'attitude à adopter à l'égard du général DE GAULLE et même sur la poursuite de la guerre :

   [...] Il en résulte un grand retard dans le lancement de l’appel, qui pourrait avoir lieu dès le 17 en milieu d’après-midi et ne se produit que dans la soirée du lendemain, à 22 heures. Le ministre des Affaires étrangères Edward Halifax est fermement opposé à cette démarche, et paraît longtemps en mesure de l’emporter sur le premier ministre Churchill, qui n’en fait précisément pas une affaire d’État. Le cabinet britannique, réuni le 18 à 12 heures 30, met carrément son veto, en l’absence il est vrai de Churchill. Du coup la discussion, en ordre dispersé, rebondit dans l’après-midi. Au terme de ces tractations, si de Gaulle parle, c’est après avoir dû amender son texte à plusieurs reprises. Mais la discussion reprend dans la nuit. Car le discours publié par les journaux anglais du 19, qui deviendra la version officielle ( à un passage près cependant... ajouté fin juillet ou début août ! ), diffère de celui prononcé au micro, sur des points fondamentaux [...]


Ce film est une révélation



2 juillet 1940, la première apparition filmée du général de Gaulle depuis son arrivée à Londres
sur le site de l'ECPA

   Dans un supplément à La Lettre d’information n° 68 de son site, datée du 22 juin 2010, l'historien François DELPLA revient sur le film présenté sur le site de l'ECPAD comme étant la première apparition filmée du général DE GAULLE depuis son arrivée à Londres, dans lequel il voit une ébauche de l'affiche « À tous les Français » :

   Un film d’une minute et demie, présent sur la Toile depuis quelques mois, défraye la chronique, notamment au colloque sur le 18 juin qui se tient en ce moment à Paris.
   Il montre de Gaulle prononçant, debout derrière un bureau, un discours jusque là inconnu. Il ressemble cependant à l’ébauche de l’appel du 18 juin publiée par Philippe de Gaulle en 1988 dans le volume 12 des Lettres, notes et carnets. Par rapport à ce texte, il porte néanmoins la trace d’un polissage de forme ( huit modifications en une quinzaine de ligne s).
   Il ressemble également à un passage du discours gaullien diffusé par la BBC le 2 juillet 1940.
   La tendance générale des commentaires est de dater ce texte du 2 juillet ou d’une période immédiatement antérieure, et de rejeter résolument, pour l’ébauche, la date du 17 juin.
   À cela j’objecte que dans ses discours des premières semaines, de Gaulle commence par indiquer où en sont les rapports entre le gouvernement Pétain et l’Allemagne, et qu’il le fait dans celui du 2 juillet. Le passage ressemblant au texte du film vient ensuite, suivi lui-même d’un développement sur les exemples historiques qui devraient détourner les dirigeants de Vichy de leur attitude et, dans le cas contraire, inciter les Français à leur désobéir.
   Il serait curieux que de Gaulle prenne la peine d’enregistrer sur pellicule une esquisse très incomplète.
   En revanche on peut (sous toutes réserves vu les lacunes de la documentation dévoilée à ce jour, en France comme en Angleterre) proposer une autre hypothèse : une ébauche de l’appel initial a pu être retravaillée quelques jours ou quelques semaines plus tard, et enregistrée dans un souci de propagande.
   Ce texte va en effet droit au but, opposant la voie du Général et de ses « compagnons », qui serait celle de « l’honneur », à celle choisie par Pétain et son gouvernement, caractérisée par les mots d’abandon, de désespoir et de capitulation.
   L’enjeu est d’importance : l’appel du 18 juin, dans sa version classique (connue, à une variante près ajoutée en août, par les journaux anglais du 19), ne comporte aucune critique directe de Pétain ; mieux, l’appel réellement prononcé, connu par une écoute suisse, prétend répétitivement que le maréchal cherche un armistice « dans l’honneur ». Or tout montre que de Gaulle voulait le frapper d’infamie dès le départ, et en a été empêché par une censure anglaise (dont l’épicentre était au Foreign Office de lord Halifax). C’est bien pour   cela que le texte de l’appel, même amélioré par les journaux et poli jusqu’en août, va tendre pendant toute la guerre et, encore aujourd’hui sur les monuments de nos places, à être éclipsé par la fameuse affiche « à tous les Français », qui met en cause le gouvernement Pétain d’une façon radicale. Elle-même est apparue le 3 août 1940. Dans la même veine, on trouve un « appel du 19 jui n », incendiaire envers Pétain, et apparu, lui,... en 1941.
   Ce film semble procéder d’un souci analogue : de Gaulle a pu envisager de faire diffuser cette séquence en la faisant passer pour son appel ou pour un résumé de celui-ci, datant de la même période. Puis y renoncer, soit de lui-même, soit dans une négociation avec les Britanniques. Car il y en a eu nécessairement une, pour convenir du texte de l’affiche et de sa diffusion en Angleterre.
   Ainsi, cet enregistrement filmé, s’il a peu de chances d’être un galop d’essai pour le discours du 2 juillet, pourrait bien être une ébauche... de l’affiche « A tous les Français ».
   Puisse le surgissement de cette bobine faire progresser l’exigence d’un dévoilement total, des deux côtés de la Manche, des documents permettant de reconstituer la genèse de l’épopée française libre !

L'APPEL DU 18 JUIN




18 juin 1940: un appel contre le renoncement




GRAND RÉCIT

Le 18 juin, le général de Gaulle s’adresse aux Français depuis Londres. Récit de l’acte fondateur de la Résistance.
Par Jacques de Saint Victor

Comme le dira de Gaulle à Henri de Kérillis, qui est alors proche de lui, et à sir Vansittart: « On va peut-être me prendre pour un aventurier, et pourtant je ne suis pas un aventurier...»

Les  17 et 18 juin 1940 vont marquer d’une lueur terrible et glorieuse l’histoire de France pour le siècle à venir. Tout se passera via la radio. Alors que le maréchal Pétain, nommé le 16 dans la soirée à la tête du gouvernement par le président Lebrun, demande le lendemain à cesser les combats, le général de Gaulle se rend à Londres le jour même et prononce, le 18, le fameux discours qui le fera entrer dans la légende.


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Deux France, l’une pacifiste, l’autre offensive, commencent à se faire face.

Pétain, partisan avec le général Weygand de mettre un terme aux combats, précise sur les ondes avoir demandé aux Allemands les conditions de l’armistice.

«C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.»

Le jour même, Churchill, malgré les divisions de son cabinet, fait le choix inverse et déclare à la BBC:

«Mon cœur saigne pour le courageux peuple de France» et il ajoute: «Nous défendrons notre île, et, avec l’Empire britannique, nous continuerons, invincibles, la lutte.»


C’est dans ce contexte que le général de Gaulle, de retour alors à Londres, décide de sortir de la légalité pour s’opposer au maréchal Pétain et prononcer l’acte fondateur de la Résistance.

Face à ceux qui jugent absurde de poursuivre un combat qu’ils croient perdu d’avance, et qui sont souvent issus des rangs de l’état-major républicain et de la gauche pacifiste des années 1930 (alors majoritaire au Parlement issu du Front populaire de 1936), une autre France, généralement composée en ces jours douloureux d’esprits nationalistes et bellicistes (à quelques rares exceptions, comme un René Cassin), estime qu’il est possible d’éviter le déshonneur et de se battre en utilisant l’empire colonial qui reste avec celui de l’Angleterre le dernier recours d’un pays à genou.


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La geste gaulliste voudrait que le discours prononcé le 18 n’ait pas été soumis aux autorités britanniques. Après la guerre, en 1964, de Gaulle a déclaré avec superbe à l’historien Henri Amouroux: « De ma vie, je n’ai jamais montré un texte de moi.» Pourtant, dans d’autres occasions, notamment en mai 1943, il précise à Jean Oberlé que « le matin du 18 juin, je rédige un message aux Français. Je le donne au général Spears pour le montrer à Churchill ». Il apparaît clairement aujourd’hui que le discours a été sérieusement négocié avec les autorités anglaises, celles-ci étant même au départ hostiles à ce que de Gaulle parle à la radio.


Un pari

À l’époque, les Anglais hésitent à donner la parole à un général inconnu s’attaquant à la position de leur allié français. Il a fallu tout le poids de Churchill pour que Londres change d’opinion. Il s’agit d’un pari car le 18, Pétain n’a pas encore mis fin aux hostilités et les Anglais ne veulent pas se mettre définitivement à dos les nouvelles autorités françaises. C’est ce qui conduit le Cabinet britannique à imposer à de Gaulle des conditions particulières. Le général ne devra se limiter qu’aux aspects militaires et veiller de s’abstenir de toute attaque directe contre le maréchal. Ils demandent notamment au général de biffer l’attaque de son discours, trop agressive à l’égard de Pétain.


Quelle fut la teneur exacte du discours du 18 juin?



De nombreux mystères planent encore sur ce texte mythique. Si beaucoup croient en connaître la teneur exacte, l’histoire a le plus grand mal à en recomposer précisément l’élaboration. Car s’il existe bien une « ébauche de l’Appel du 18 Juin », publié dans " Lettres, Notes et Carnets " du général de Gaulle, les historiens savent aujourd’hui que ce texte daté du 17 juin au soir (il aurait été rédigé après le dîner du général avec Jean Monnet et sa femme) date en réalité du 2 juillet 1940, écrit en vue d’une séance d’actualité cinématographique. On sait même, précise l’historienne Aurélie Luneau, qui a consacré un livre spécifique sur ce célèbre Appel (1), que la formule fameuse, connue de tous - « La France a perdu une bataille, mais la France n’a pas perdu la guerre » -, n’aurait même pas été prononcée lors du 18 juin mais serait ultérieure: « Elle n’était pas dans le texte de l’Appel du 18 Juin», écrit Aurélie Luneau (p. 117). Elle y aurait été ajoutée tardivement. « C’est seulement au printemps 1944 que lors d’une réimpression d’exemplaires à diffuser en France libérée, la date du 18 juin 1940 fut ajoutée au texte initial (en bas, à gauche, en remplacement d’un encart avec le texte traduit en anglais), probablement par un excès de zèle des services du commissariat à l’Intérieur. Un acte qui entraîna l’amalgame avec le texte original de l’Appel, aujourd’hui encore…» On sait aussi aujourd’hui que le discours prétendument du 19 juin, selon les " Mémoires de guerre ", n’a pas pu être rédigé avant le 23 juin, lorsque de Gaulle annonça la création du Comité national français…


Enfin, quand ce discours fut-il exactement prononcé? 
À 18 heures, selon la version officielle des Mémoires de guerre, ou à 20 heures, comme l’a dit à certaines reprises Elisabeth de Miribel, qui tapa à la machine le discours, ou bien plutôt à 22 heures comme le précisent les historiens anglais de la BBC? C’est d’ailleurs aujourd’hui, d’après Aurélie Luneau, l’heure qui est retenue.

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Qu’importent au fond tous ces détails qui ne font que rappeler la fragilité du témoignage historique. Il n’en demeure pas moins que l’Appel du 18 Juin a marqué, comme chacun sait, un moment décisif dans l’histoire de France. Dans ses Mémoires de guerre, le général en dessine la portée: « À mesure que s’envolaient les mots irrévocables, je sentais en moi-même se terminer une vie, celle que j’avais menée dans le cadre d’une France solide et d’une indivisible armée. À quarante-neuf ans, j’entrais dans l’aventure comme un homme que le destin jetait hors de toutes les séries. »
De fait, au lendemain du 18 juin, le général fait figure de paria pour les élites françaises. La propagande du maréchal Pétain se moque de lui en le présentant comme le «général micro».
Jusqu’au 22 juin, pour des raisons diplomatiques, les Anglais hésiteront pourtant à redonner la parole à ce général «félon» (alors même que de Gaulle, à la fin de son appel du 18, avait précisé qu’il reprendrait la parole à la radio anglaise le lendemain).

"On va peut-être me prendre pour un aventurier, et pourtant je ne suis pas un aventurier… On dira que je suis un rebelle parce que je n’obéis pas aux ordres. Mais ce sont « eux » les rebelles qui n’obéissent pas au devoir le plus sacré (..) " 
Le Général de Gaulle


S’il est difficile, reconnaît Aurélie Luneau, de mesurer le degré d’audience dont bénéficia l’appel du général, ce 18 juin 1940, il est indéniable qu’il fut entendu par certains acteurs importants ou influents le soir même, comme Pierre Mendès France, Maurice Schumann ou André Philip, voire dans les jours qui suivirent. En effet, l’appel est repassé à plusieurs reprises dans les jours qui suivent et publié dans certains journaux français. Ainsi, Daniel Cordier, replié dans le Sud, en prend connaissance le 19 dans la presse, comme Pierre Messmer ou le général Simon. Et il finira par consacrer la personnalité hors du commun qui a eu le courage de dire «non». Comme le dira de Gaulle à Henri de Kérillis, qui est alors proche de lui, et à sir Vansittart: « On va peut-être me prendre pour un aventurier, et pourtant je ne suis pas un aventurier… On dira que je suis un rebelle parce que je n’obéis pas aux ordres. Mais ce sont “eux” les rebelles qui n’obéissent pas au devoir le plus sacré: défendre son pays jusqu’à la dernière chance auprès de son dernier Allié… Ils vont me condamner, me condamner à mort, peut-être… Eh bien! Tant pis…"

 Jusqu’ici les généraux condamnaient à mort les simples soldats qui abandonnaient le champ de bataille… Cette fois “ils” condamneront un général qui n’a pas voulu le quitter. Le gaullisme et « une certaine idée de la France» étaient nés ".
(1) Aurélie Luneau, «L’Appel du 18 Juin», Flammarion, 311 p., 19,90 euros.

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mardi 26 juin 2018

AUTRE GÉNÉRATION AUTRES MANIÈRES






CLIC

26 JUIN 2018 / 26 JUIN 1959



Transcription

Interviewer
Il est 10h15 exactement lorsque la voiture du général de Gaulle arrive sur la place Saint-Pierre. Le Président de la République y est accueilli par un détachement de la Garde Suisse qui rend les honneurs et de la Garde Palatine tandis que les motocyclistes de l'escorte présidentielle se sont arrêtés sur la ligne blanche symbolique qui marque la frontière entre l'Etat Italien et l'Etat du Vatican. Et voici, à présent, l'entrée dans la cour Saint-Damas, la cour la plus solennelle de l'Etat du Vatican, réservée aux chefs d'Etats en visite. Le général De Gaulle y est reçu par le marquis [Giovanni Batista Sacetti], [Premier majeur] des sacrés palais apostoliques et par Monseigneur Federico [Calori De Vignali], Majordome de Sa Sainteté. Et c'est le salut au drapeau de la Garde Palatine. A présent, le cortège présidentiel s'engage dans la Scala Nobile et voici le Saint-Père qui s'avance au seuil de la salle du trône pour accueillir le chef de l'Etat français.
(Musique)
Interviewer
La première partie de la réception officielle du général de Gaulle par Sa Sainteté Jean XXIII sera réservée à l'audience privée à laquelle, évidemment, nous n'assisterons pas. Mais c'est néanmoins la première fois que, sur un écran de télévision, on a pu voir un chef d'Etat reçu dans la salle du trône par le chef de l'Eglise Catholique. Après cette audience privée, le général de Gaulle présente au souverain pontife les membres de sa suite et remet à Sa Sainteté Jean XXIII le manuscrit d'une bible du XIVème siècle sur parchemin.Et après cette remise de cadeau, le souverain pontife va s'adresser au général de Gaulle.
Jean XXIII
Ce n'est pas la première fois d'ailleurs que votre excellence est reçue en cette demeure. En juin 1944, tandis que Rome venait de voir s'éloigner de ses murs le spectre de la guerre et qu'on entrevoyait, déjà à l'horizon, la fin tant espérée du terrible conflit, notre prédécesseur Pie XII était heureux de vous accueillir et de s'entretenir avec vous au cours d'une cordiale audience. Vous vous plaisiez alors à admirer la clarté de vue et la sérénité de jugement de ce grand pontife. La force est l'inaltérable confiance de ce héros de la vraie paix dont les enseignements continuent encore de tracer la voie à tous les hommes de bonne volonté. Cette oeuvre de paix et de prospérité, vous désirez, monsieur le Président, la réaliser en votre propre pays et dans le vaste cadre de la communauté. Mais vous avez également conscience de devoir la poursuivre plus largement encore au bénéfice de l'Homme dans le monde. Appelé pour la seconde fois à présider aux destinées de votre patrie, à la suite d'un concours de circonstances où la France manifesta, une fois de plus, ses étonnantes capacités de redressement devant le péril, vous la voulez digne dans sa conduite de son passé prestigieux. C'est pourquoi, en travaillant au bonheur de vos concitoyens, vous souhaitez aussi avec noblesse que les ressources du pays, comme celles d'autres nations favorisées par la nature, puissent servir avec désintéressement au mieux-être des peuples économiquement moins développés. Est-il une perspective d'action plus conforme à l'idéal de justice et de charité fraternelle dont le christianisme a pour toujours jeté le ferment dans la société humaine ? Et qui n'a cessé au cours des siècles de susciter les entreprises les plus généreuses et les plus fécondes pour le bien de l'humanité ? Laissez-nous formuler des voeux sincères pour votre chère patrie. Reprenant volontiers ici les paroles qu'adressait, il y a deux ans, un autre prédécesseur, le Président René Coty :C'est tout ce peuple généreux de France avec son glorieux héritage et ses dons remarquables que nous saluons en vous, Monsieur le Président, et auquel nous exprimons notre paternelle affection.
Charles de Gaulle
Sa Sainteté veut bien me convier à dire quelques mots en sa présence, ce que je fais avec le plus grand respect et j'ajoute la plus grande joie. Nous avons, en France, un très particulier respect pour Sa Sainteté. Nous la connaissons d'abord comme le Vicaire du Christ et puis aussi comme un prélat qui, naguère, nous a beaucoup connus et qui nous a aimés. Nous déposons, au nom de la France, nos respects à ses pieds. Et nous lui demandons, dans la tâche difficile qui est celle du Président de la République française et de la communauté, de son gouvernement et des autorités françaises, tout son bienveillant appui. C'est cela que je tenais à dire en formant les vœux les plus ardents pour la santé du très Saint-Père et pour la prospérité et la gloire de notre Eglise Catholique.
Interviewer
Et à son tour, le souverain pontife remet au général de Gaulle et à madame de Gaulle et aux membres de la suite présidentielle une série de médailles frappées à son effigie et aux armes de son pontificat.
(Musique)
Interviewer
Et après avoir été reçus par son Eminence le Cardinal [Tardini], Secrétaire d'Etat, et avoir visité la Basilique Saint-Pierre, le général de Gaulle et sa suite retraversent la place pour regagner la Villa Bonaparte, siège de l'ambassade de France auprès du Vatican.


voir aussi

mardi 8 novembre 2016

jeudi 12 novembre 2015

MARDI 7 SEPTEMBRE 1960 A BREST

 
 
 
 
 
 
 
Le général De Gaulle à Brest
(mardi 7 septembre 1960)
 
En 1960, la visite du Président de la République
 
Le général de Gaulle fait sa deuxième visite officielle en tant que président de la République.
Le 7 septembre, il prononce un discours place de la Résistance. Le lendemain, il part pour l’île de Sein inaugurer le mémorial de la France Libre
 
La phrase en breton
 
Place de la Résistance, dans son discours radiodiffusé, le général de Gaulle puise à la source bardique : il déclame quelques vers en breton extrait des poèmes écrits 105 ans auparavant par son grand-oncle, le celtisant Charles de Gaulle. « Va c’horf zo dalch’het, med daved hoc’h nij va spered, vel al labous, a denn askel, nij da gaout he vreudeur a bel. » « Mon corps est retenu mais mon esprit vole vers vous, comme l’oiseau à tire d’aile vole vers ses frères qui sont au loin. »




 Venu une première fois à Brest, le 15 juin 1940, pour embarquer sur « le Milan » et gagner l’Angleterre, puis en juillet 1945, le Général De GAULLE retrouve la cité du Ponant en ce début de mois de septembre 1960, cette fois-ci en tant que Président de la République.
Ce 7 septembre, il est chaleureusement accueilli par une foule de 50 000 personnes. Il décore la ville de la médaille de la Résistance (photographie) et déclare :
« Je vois ici l’avenir de la France s’élever au-dessus de son passé en gardant la flamme et la tradition de nos aïeux, mais sans en garder la cendre ».
Cet accueil triomphal est à l’opposé de celui qui lui sera réservé lors de sa visite de mars 1969. Il est vrai que l’époque changea entretemps : le climat d’adhésion sans partage à l’homme du 18 juin a cédé la place à un climat de contestation politique et sociale vis-à-vis du Président De Gaulle, qui démissionne 2 mois plus tard.
Photo de Archives de Brest.
1960 (7 septembre) : Remise de la médaille de la Résistance à la ville par le Général de Gaulle


Une petite fille, Barbara Jolivet, dont le grand-père le Commandant Mudès de Bégard fut l'un des premiers combatttants des F.F.I. à Londres, a remis au Président de la République, un bouquet tricolore

lundi 9 novembre 2015

LUNDI 9 NOVEMBRE 1970 - LUNDI 9 NOVEMBRE 2015



Il y a quarante cinq ans, les derniers mots du général de Gaulle : « J'ai mal dans le dos…»


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C’est dans son salon de Colombey-les-Deux-Eglises que le général de Gaulle est mort, le lundi 9 novembre 1970, un an et demi après avoir démissionné de la présidence de la République. A l'occasion de cet anniversaire, Nicolas Sarkozy se rend aujourd'hui mardi 9 novembre 2010 en compagnie de François Fillon à Colombey-Les-Deux-Eglises pour fleurir la tombe du général, avant de déposer une seconde gerbe au pied de la Croix de Lorraine érigée à proximité.
« La vieillesse est un naufrage », avait dit de Gaulle à André Malraux, lui confessant combien il redoutait une fin longue et douloureuse qui l’aurait diminué durablement. Son vœu implicite fut exaucé.

Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel 10/10/2013 - par Florent Guignard Écouter
Le 9 novembre 1970, à quelques jours de son quatre-vingtième anniversaire, le général est dans sa résidence de Colombey-les-deux-Eglises (Est de la France). Il est installé devant sa table de bridge, étalant ses cartes pour une réussite, dans l’attente du journal télévisé de 20h00. Pris d’un malaise, il murmure « j’ai mal dans le dos... » puis s’affaisse dans son fauteuil et perd connaissance. Sa femme Yvonne, seule à ses côtés, appelle le prêtre et le médecin. Celui-ci diagnostique une rupture d’anévrisme abdominal. Charles de Gaulle ne reprendra pas conscience, mais il aura le temps de recevoir les derniers sacrements avant de succomber.
« La France est veuve »
La mort soudaine de celui qui restera comme le chef de la France Libre sera tenue secrète toute la nuit, le temps que Madame de Gaulle prévienne leurs deux enfants. La nouvelle tombe sur les téléscripteurs dans la matinée du 10 novembre. Peu avant midi, le président Georges Pompidou s’adresse aux Français à la télévision : « La France est veuve... ».

Les Français sont sous le choc. De toute part on salue la mémoire du fondateur de la Ve République. Dans Le Figaro du 11 novembre, jour anniversaire de l’Armistice de 1918, un dessin de Jacques Faizant restera célèbre : sous les traits de Marianne, la France pleure, agenouillée, sur un chêne tombé à terre.

« Je ne veux pas d’obsèques nationales »

Editoriaux d'andré Frossard parus dans le Figaro au lendemain de la mort du général de Gaulle


 
 
Ces éditoriaux ont été publiés dans la revue Espoir avec l'aimable autorisation du Figaro

Il était ainsi fait qu'il ne pouvait que servir son pays, et, au milieu de notre tristesse, nous lui devons encore ceci d'avoir vu un jour, sous les voûtes de notre vieille cathédrale, les nations unies autour de nous dans le respect et l'amitié.
 
Sans doute leurs représentants sont-ils venus saluer une dernière fois le dernier des Grands de la Seconde Guerre mondiale, mais qui, dans cette foule attentive et muette, n'aura pas senti que la courtoisie diplomatique n'était qu'une des raisons mineures de ce concours inouï de délégations funèbres, et qui n'aura pas compris qu'il s'agissait de bien autre chose que d'un témoignage international d'admiration rendu au prestige d'un homme d'Etat ?
 
En fait, le monde politique a fait taire un instant ses dissentiments et ses ambitions pour s'incliner devant une volonté qui n'était pas une volonté de puissance, devant une grandeur qui devait bien peu de choses à la force, devant une intelligence tournée vers la paix, et, en fin de compte, c'est à « une certaine idée de la France » qu'il est venu rendre hommage.

ANDRE FROSSARD,

Le Figaro



La seule récompense

Nous pressentions qu'il tomberait d'un coup, comme ses frères, comme l'un des arbres de cette forêt des marches de l'Est où nous l'avons confiné deux fois... Il nous aura sauvés un jour du déshonneur, en chassant l'occupant des âmes françaises bien avant que les armées vinssent lui signifier ce congé sur le terrain ; il nous aura sauvés de la dictature et de la guerre civile, il nous aura rendu la confiance et l'amitié des peuples pauvres, il aura réconcilé la France avec l'image d'elle-même qu'elle avait distribuée à travers le monde, il aura reconstitué en sous-œuvre l'unité de son pays menacé de désintégration, il nous aura épargné la honte de retarder indéfiniment la libération des peuples auxquels nous avions enseigné la liberté, et nous lui aurons accordé l'an dernier, au mois d'avril, à la majorité, et pour reprendre une fois encore l'inoubliable mot du Soulier de satin, « la seule récompense qu'il méritât et qui fut digne de lui : l'ingratitude ». Il est parti avec ce viatique, précédé de peu par Edmond Michelet, son vieux compagnon, et il n'y aura pas de fin aux Mémoires ; mais cette mémoire n'aura pas de fin dans nos livres.

ANDRE FROSSARD,
Le Figaro


La famille s’attache à faire respecter scrupuleusement les dernières volontés du général, qu’il avait laissées dans un testament rédigé dès 1952 : « Je ne veux pas d’obsèques nationales » ; la cérémonie, « extrêmement simple », devra se dérouler « sans fanfare ni musique ». Ce vœu-là aussi est exaucé, même si la présence des caméras donne à l’événement une dimension sans commune mesure avec cet enterrement campagnard.

Sous l’œil de dizaines de millions de téléspectateurs, le cercueil couvert du drapeau tricolore, disposé sur un engin blindé, sort de «La Boisserie», la propriété familiale de Colombey. Le général est mis en terre ce 12 novembre dans l’après-midi. Il n’y a là que la famille, des gens du village, et quelques représentants de l’armée, seule participante officielle. Cette relative intimité tranche avec la messe solennelle célébrée quelques heures plus tôt à Notre-Dame de Paris, en présence de six mille fidèles et trente-trois chefs d’État du monde entier, dont les présidents américain et soviétique.

Elle tranche davantage encore avec l’hommage populaire rendu dès le début de la matinée, un demi-million de parisiens remontant, sous la pluie, les Champs-Elysées, pour aller déposer des fleurs sur la place de l’Etoile, qu’on n’allait pas tarder à rebaptiser place Charles-de-Gaulle.
 
France
 


"Le grand départ" : 9 novembre 1970, le décès du général de Gaulle



Le 9 novembre 1970, de Gaulle décède subitement dans la demeure familiale de La Boisserie à Colombey-les-deux-EglisesLe 9 novembre 1970 le général de Gaulle disparait et laisse la "France veuve". En 1952, il avait établi un testament exprimant son refus de funérailles nationales.
À Colombey-les-Deux-Églises, sa dépouille est transportée sur un engin blindé de reconnaissance vers la petite église, en présence de sa famille, des Compagnons de la Libération et des habitants de son village.
Il est enterré au cimetière auprès de sa fille Anne, avec une simple inscription sur sa tombe, "Charles de Gaulle 1890-1970".
Le 12 novembre, à Notre-Dame de Paris a lieu une cérémonie officielle avec les autorités de l'État et les personnalités étrangères.
Retrouvez à travers ce dossier l'émotion que sa disparation avait suscitée en France et dans le monde.

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