L’inscription de la journée nationale du 11 novembre dans le calendrier commémoratif national a été imposée par les associations d’anciens combattants face à un gouvernement rétif qui ne souhaitait pas créer une nouvelle journée fériée.
Le 24 octobre 1922, le 11 novembre devenait une journée fériée, la fête des poilus. Depuis lors, les journées commémoratives ont connu une exceptionnelle inflation :
- De 1880 à 1923 elles n’étaient que quatre (14 juillet ; Fête de Jeanne d’Arc ; 2 novembre hommage aux « Morts pour la France » ; 11 novembre)
- De 1954 à 1981 deux journées furent créées (la journée de la Déportation et le 8 mai)
- Depuis 1983, la machine s’est emballée : 11 journées ont été créées (Journée d’hommage aux victimes du terrorisme ; Journée du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ; Journée de commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda ; Journée nationale en mémoire du génocide arménien ; Journée commémorative du souvenir de l’esclavage et de son abolition ; Journée nationale de la Résistance ; Journée nationale d’hommage aux « Morts pour la France » en Indochine ; Journée nationale commémorative de l’appel du général de Gaulle le 18 juin 1940 ; Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux Justes de France ; Journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives ; Journée nationale d’hommage aux morts de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie).
La France est désormais le premier pays du monde en nombre de journées commémoratives nationales !
Dans ce calendrier, le 14 juillet, le 8 mai et le 11 novembre s’imposent comme les trois journées qui fédèrent l’ensemble des Français.
Le 11 novembre présente une histoire mémorielle essentielle dont on rappellera cinq moments forts :
11 novembre 1920 : le transfert du Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe
11 novembre 1923 : l’allumage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe
11 novembre 1940 : la manifestation des lycéens et des étudiants parisiens
11 novembre 1943 : le défilé des maquisards de l’Ain à Oyonnax
11 novembre 1944 : la cérémonie présidée par le général de Gaulle.
Alors que les guerres se réveillent tant en Europe que dans le Monde, le 11 novembre s’impose aujourd'hui plus qu'hier - rappelons ici la loi du 28 février 2012 qui prévoit que la journée du 11 novembre soit aussi un jour d'hommage à l'ensemble de ceux qui sont "Morts pour la France" qu'ils soient civils ou militaires, qu'ils aient péri dans des conflits actuels ou des conflits anciens - comme la journée de rassemblement de tous les Français.
vendredi 9 novembre 2018
Pourquoi le bleuet est-il devenu le symbole du 11-Novembre ?
ACTUALITÉ
Dimanche, jour de commémoration du 11-Novembre, des bleuets vont fleurir sur les monuments commémoratifs et aux revers des vestes et manteaux lors des cérémonies. Cette petite fleur bleue est devenue l’emblème des anciens combattants et des victimes de la Première Guerre mondiale. Mais savez-vous pourquoi ?
Ce dimanche 11 novembre, la France commémorera le centenaire de l’Armistice, signée par les Alliés et les Allemands en 1918. Ce jour-là, comme tous les ans, un bleuet ornera les monuments commémoratifs et les vestes et manteaux des représentants politiques venus rendre hommage aux victimes de la Première Guerre mondiale. Mais pourquoi cette petite fleur bleue est devenue le symbole du 11 novembre ?
Réinsertion des anciens combattants
Dès 1916, deux infirmières de l’hôpital militaire des Invalides, Suzanne Lenhardt, veuve d’un capitaine d’infanterie, et Charlotte Malleterre, fille et femme d’un général, organisent des ateliers pour aider les « gueules cassées » et les blessés de guerre à se réinsérer dans la société.
Les pensionnaires confectionnent des bleuets en tissu et les vendent dans la rue,. Cette activité leur permet d’avoir un petit revenu et le bleuet devient un symbole de réinsertion par le travail.
Depuis cette époque, l’Œuvre nationale du Bleuet de France vend sur la voie publique des bleuets sous forme de pin’s et de badges pour commémorer le 11-Novembre, mais aussi le 8-Mai, date anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’argent récolté permet de venir en aide aux anciens combattants, aux veuves de guerre, aux pupilles de la Nation, ainsi qu’aux victimes du terrorisme.
Pourquoi le bleuet ?
Comme l’explique le Bleuet de France sur son site, cette fleur « rappelle l’uniforme bleu horizon » des jeunes recrues qui arrivaient sur les champs de bataille. Ces soldats étaient surnommés les « Bleuets » par opposition aux « Poilus » qui étaient dans les tranchées depuis un bout de temps. Le bleu de la fleur rappelle aussi « la première couleur du drapeau tricolore ».
Cette petite fleur était, avec le coquelicot, l’une des rares à pousser dans les tranchées et sur les champs dévastés, malgré la boue. Ces deux fleurs apportaient des notes de couleur dans un paysage apocalyptique. D’ailleurs, les pays anglophones ont, eux, adopté la petite fleur rouge pour commémorer l’Armistice.
Ainsi, au Royaume-Uni, au Canada et dans d’autres pays du Commonwealth, le « Jour du souvenir », qui commémore le 11-Novembre, est également appelé « Poppy Day », le Jour des coquelicots.
Le rouge de la fleur rappelle la couleur de l’uniforme britannique et canadien. Mais c’est surtout le poème In Flanders Fields (Au champ d’honneur) qui contribue à faire du coquelicot le symbole des soldats morts au combat.
Publié dans la presse britannique en décembre 1915, ce rondeau a été rédigé par le lieutenant-colonel canadien John McCrae pour les funérailles d’un ami tué sur un champ de bataille. L’auteur y métamorphose les corps des soldats ensanglantés en coquelicots (« Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent »).