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Pour la première fois de son histoire, la Route du Rhum voit donc son départ reporté de trois jours.
Le départ de la Route du rhum reporté de 72 heures
La 12e édition de la Route du rhum, dont le départ était initialement prévu pour dimanche et avait été reporté en raison de la météo, sera finalement lancée « mercredi à 14 h 15 » à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), ont annoncé dimanche les organisateurs.
« Le départ sera donné (…) sur la ligne initiale prévue à la pointe du Grouin [car] la météo est plus favorable. Cela reste engagé, mais c’est tout à fait acceptable », a expliqué Francis Le Goff, directeur de la course, en conférence de presse.
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« Très violente dépression »
« Une très violente dépression, accompagnée d’une mer très forte barre la route dès la première nuit. Elle ne laisse aucune échappatoire aux marins pour sortir de la Manche », expliquait Francis Le Goff, directeur de course.
La météo s’annonce plus favorable avec ce nouveau départ de la Route du Rhum, mercredi 9 novembre. « Une houle de quatre mètres est toutefois attendue en sortie de Manche », annonce Francis Le Goff.
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Des visiteurs croisés aujourd’hui auraient souhaité qu’avec ce report, le village soit lui aussi ouvert plus longtemps au public. « On aurait vu le départ depuis le village sur écran géant. C’est vraiment dommage qu’il soit démonté avant ».
C’est désormais officiel, le départ de la 12e édition de la Route du Rhum sera donné le mercredi 9 novembre à 14 h 15. Les 138 skippers couperont la ligne de départ placée devant la Pointe du Grouin, à Cancale, près de Saint-Malo. Comme prévu, ils débuteront leur transatlantique pas une traversée de la baie de Saint-Malo, et devront franchir une porte au Cap Fréhel avant de gagner leur large.
Les conditions de navigation sur la ligne de départ sont annoncées clémentes, 12 à 15 nœuds de secteur ouest, avec un résiduel de houle entre 1,20 m et 1,50 m. Mais surtout, ces conditions se seront nettement améliorées pour les premiers jours de course. La conjonction d’une très forte houle et d’un fort coup de vent, qui avaient conduit la direction de course à reporter le départ, sera de l’histoire ancienne lorsque la flotte franchira la pointe finistérienne et attaquera la traversée du Golfe de Gascogne. En sortie de Manche, la houle est tout de même estimée à 4 mètres.
Procédure de départ identique entre la Pointe du Grouin et le Cap Fréhel
Concernant la procédure du départ, rien ne change. Les six classes se répartissent de part et d’autre du bateau comité, avec d’un côté les Ultims, Ocean Fifty, Rhum Mono et Rhum Multi. Et de l’autre les monocoques Imoca et Class40. Pas de changement non plus concernant le public. La Pointe du Grouin et le Cap Fréhel resteront accessibles.
Concernant les sorties des bateaux des bassins de Saint-Malo, elles débuteront mardi par les Ocean fifty et par les Imoca. Puis, dans la nuit, à partir de 3 h 30, le reste de la flotte quittera le port, à savoir les Class40, les Rhum Mono et Rhum Multi.
À noter que les Ultims resteront au mouillage entre Dinard et la Tour Solidor. Seul l’Ultim de Romain Pilliard (Use It Again) a regagné le port dimanche soir.
Le village de la Route du Rhum ouvert jusqu’à dimanche 17 h
Le village, dans sa configuration actuelle, restera en place jusqu’à ce dimanche à 17 h. La phase de démontage débutera dans la foulée de cette fermeture, «pour que la vie puisse reprendre son cours à Saint-Malo, précise Joseph Bizard, le directeur d’OC Sport Pen Duick, organisateur de la Route du Rhum. Il restera un dispositif pontons, mais pas un dispositif événementiel».
En somme, il sera toujours possible de venir voir les bateaux lundi et mardi, mais dans un cadre moins festif.
L’annonce du report du départ, dimanche matin, avait été saluée par une grande majorité de skippers.
Route du Rhum. Le départ sera donné mercredi 9 novembre, à 14 h 15
Le départ de la 12e édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe sera finalement donné le mercredi 9 novembre, à 14 h 15. La direction de course l’a annoncé ce dimanche matin en conférence de presse. Comme prévu, le départ sera donné devant la Pointe du Grouin, à Cancale, près de Saint-Malo. Et les skippers, avant de prendre le large, devront passer une porte devant le Cap Fréhel.
Route du Rhum 2022 : y a-t-il des écolos sur l’eau ?
C’est l’un des dilemmes de l’époque : limiter la course au gigantisme et à la performance pour mieux préserver l’environnement, donc le bilan carbone. Même si le milieu de la course au large est encore loin du compte, la prise de conscience est réelle. On peut notamment citer le calcul de la durée du cycle de vie d’un bateau neuf ou la mise en place de circuits courts, la mutualisation sur les études, les moules et l’outillage d’où sortent ces prototypes… Quelques équipes ont désormais un responsable du développement durable en charge de limiter l’impact environnemental de ces navires. Dans ce petit monde réunissant architectes, ingénieurs, constructeurs, sponsors, on sait très bien que le demi-nœud en vitesse de plus (1,71 km/h) engendre une augmentation des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Suffisant pour provoquer une modification en profondeur des habitudes ? A voir…
«Aucune corrélation entre vitesse et réussite du spectacle»
Roland Jourdain, double vainqueur de la Route du rhum en 2006 et 2010, veut croire que oui. Et de citer en exemple le dernier Vendée Globe, remporté en 2021 par Yannick Bestaven. «Ce tour du monde a été celui de tous les superlatifs, avec un suspense incroyable à l’arrivée, des retombées exceptionnelles. La seule chose qui a diminué, c’est la vitesse, à cause d’une météo peu favorable. Mais on a eu la preuve qu’il n’y a aucune corrélation entre vitesse et réussite du spectacle.» Avec Arthur Le Vaillant, naviguant sur un bateau aussi âgé qu’éprouvé, il est l’un de ceux qui clament que les bateaux de course n’ont nul besoin d’aller à des vitesses supersoniques pour passionner les terriens.
Le marin de 58 ans veut profiter de la Route du rhum pour «battre le fer». We Explore, son catamaran de 18 mètres, est fabriqué à 50 % avec des fibres de lin. «Ces dernières sont moins énergivores que la fibre de verre et offrent des propriétés mécaniques proches», explique-t-il. Sur son multicoque, c’est donc un hectare de fibres végétales produites en Normandie qui assurent la rigidité de la structure. Les aménagements sont un composite 100 % biosourcé, recyclable et compostable. Ce bateau participe aussi au reconditionnement et à cette économie dite «circulaire», très en vogue actuellement. Comme Marc Guillemot, lui aussi «vétéran» du Rhum, le navigateur a fait son marché sur des chantiers : une partie des accessoires de pont provient d’anciens trimarans de course. Des voiles qui croupissaient dans des conteneurs ont été retaillées et les pièces de carbone réalisées à partir de tissus périmés issus de l’aéronautique. Keni Piperol, 25 ans, a quant à lui construit son Class40 Captain Alternance dans des matériaux 100 % recyclables.
«Le bilan du modèle actuel est accablant»
Il y a un mois, une tribune était publiée par l’Equipe, à l’initiative de jeunes navigateurs regroupés au sein du collectif Nouvelle Vague. Signée par nombre de marins, elle martelait : «Nous pratiquons un sport magnifique mais il est déraisonnablement polluant et élitiste. Le bilan du modèle actuel est accablant. La Route du rhum libère dans l’atmosphère environ 145 000 tonnes d’équivalent CO2, la logistique et les transports représentant les trois quarts de ces émissions. Ces chiffres, en augmentation d’une course à l’autre, sont en totale contradiction avec les enjeux actuels.» Un propos louable et consensuel, un brin décalé quand le sujet de la réduction de la vitesse est abordé pour épargner les animaux marins victimes de collisions. Il faudrait diviser les performances au moins par cinq pour que les cétacés aient une (petite) chance de s’en sortir vivants…
Certains concurrents pourtant s’agacent, prétendant qu’il ne faut pas scier la branche sur laquelle ils sont assis, et glissant que la voile océanique reste un vecteur de rêve dans un quotidien suffisamment anxiogène. Francis Joyon, qui remet son titre en jeu, tente le compromis : «La planète n’est pas inépuisable, et plus on peut limiter les dégâts, mieux c’est.» Lui privilégie l’énergie solaire et éolienne, ne dépense pas plus de vingt litres de gazole par an, ne change ses voiles que tous les quatre ans. La sobriété appliquée à la course au large.