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Appel du 18-Juin : le général de Gaulle de vive voixL’appel du 18-Juin… Rarement un événement aura suscité autant de livres ou de travaux d’historiens et dégagé aussi peu de certitudes. En partenariat avec l’Institut national de recherche et de coordination acoustique-musique (Ircam) et Ircam Amplify, et encadré par des chercheurs en éthique et des historiens, Le Monde a recréé une version audio de ce discours dont il n’existe aucun enregistrement. Un projet qui aide à mieux cerner le fonctionnement et les promesses des technologies de synthèse reposant sur l’intelligence artificielle, et leurs risques. |
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Une biographie pour découvrir un compagnon de la première heure du général de Gaulle. Il le suit dès juin 1940 dans son combat contre le nazisme.
Pierre de Chevigné est une figure trop méconnue de l’histoire contemporaine. Sans doute parce que, comme un certain nombre des premiers compagnons du général de Gaulle à Londres, il a eu du mal à se repositionner après la Libération. Et aussi parce que ses relations avec le Général n’ont pas été simples - conflictuelles, même après 1958. Ce livre comble donc une lacune regrettable. Professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po Paris, après avoir été invité à Yale et à Oxford, Guillaume Piketty est l’un des bons spécialistes de la Résistance, comme l’attestent ses travaux sur Pierre Brossolette notamment. Son ouvrage sur Pierre de Chevigné fera date. Il témoigne d’un travail de recherche impressionnant dans les archives françaises et étrangères. L’historien a aussi bénéficié du témoignage d’Henri de Castries, petit-fils de son héros.
Le 7 avril 1921, l'abbé Pierre-Marie Baheux, curé de Notre-Dame de Calais, unit devant Dieu une jeune héritière de la bourgeoisie industrielle locale, Yvonne Vendroux, et un capitaine d'infanterie d'origine lilloise, Charles de Gaulle. Le mariage civil a été célébré la veille au soir par le maire de Calais en personne, Joseph Duquenoy-Martel. Après la messe, un aria de Bach et la marche nuptiale de Mendelssohn, puis le repas, pendant lequel le mari, qui déteste ça, ne danse qu'à peine avec sa femme, les jeunes mariés partent pour Paris, où ils passent leur nuit de noces, puis l'Italie, en lune de miel.
Il a presque 10 ans et 40 cm de plus qu'elle, mais Yvonne a été charmée par l'officier - elle qui s'était jurée de ne pas épouser un militaire, pourtant. Elle lui a été présentée par Paule Denquin-Ferrand, une amie commune, et à l'initiative des familles, qui se connaissent un peu : elles passent leurs vacances à Wimereux. Des rencontres sont organisées à Paris, à l'occasion du salon d'automne 1920 puis lors du bal de Saint-Cyr... Au 3e jour, Yvonne déclare : "Ce sera lui ou personne." Les fiancailles sont officialisées le 11 novembre 1920 - Charles, qui fait la guerre aux bolcheviks aux côtés des Polonais, a obtenu une permission.
Elle l'accompagnera jusqu'à la fin, sera la mère de ses 3 enfants, Philippe, Élisabeth et Anne, la petite trisomique qui mourra à 20 ans, en 1948. Pour le rejoindre à Londres, elle traversera un pays livré à l'anarchie et au chaos, de Colombey-les-Deux-Églises à la Bretagne, et franchira la Manche. À l'Élysée, un "meublé" qu'elle n'aime pas, elle présidera aux cérémonies mondaines, jouera un rôle effacé en apparence, mais sans jamais hésiter à donner son avis. Elle risquera sa vie à ses côtés, au Petit-Clamart, s'attirant ce compliment : "Vous êtes brave, Yvonne". Catholique fervente, elle acceptera pourtant la légalisation de la pilule.
Elle mourra le 8 novembre 1979, 9 ans moins 1 jour après lui.
L'Italie possède la preuve que des navires britanniques ont utilisés les eaux territoriales grecs dans le but d'attaquer les forces navales italiennes. Ceci est intolérable...
Le Reich allemand n'a donné aucune indication qu'il entend acquérir de telles possessions.
La non intervention dans les affaires du continent américain par les nations européennes, demandé par la doctrine monrœ, ne peut dans le principe être valide légalement qu'à la condition que les nations américaines n'interviennent pas non plus dans les affaires du continent américain.
Elle n'a jamais ressemblé, et ne ressemble pas de nos jours, aux politiques qui apparaissent dans d'autres zones géographiques du monde, qui sont sensés être similaires à la doctrine monrœ, mais qui, au lieu de rester sur la politique de la défense de soi et du respect des souverainetés existantes, comme le fait la doctrine monrœ, seraient en réalité seulement un prétexte pour conquérir par l'épée, ou l'occupation militaire, et par la domination économique et politique complète par certaines puissances d'autre peuples libres et indépendants.
" Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ?Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres ".
[...] Il en résulte un grand retard dans le lancement de l’appel, qui pourrait avoir lieu dès le 17 en milieu d’après-midi et ne se produit que dans la soirée du lendemain, à 22 heures. Le ministre des Affaires étrangères Edward Halifax est fermement opposé à cette démarche, et paraît longtemps en mesure de l’emporter sur le premier ministre Churchill, qui n’en fait précisément pas une affaire d’État. Le cabinet britannique, réuni le 18 à 12 heures 30, met carrément son veto, en l’absence il est vrai de Churchill. Du coup la discussion, en ordre dispersé, rebondit dans l’après-midi. Au terme de ces tractations, si de Gaulle parle, c’est après avoir dû amender son texte à plusieurs reprises. Mais la discussion reprend dans la nuit. Car le discours publié par les journaux anglais du 19, qui deviendra la version officielle ( à un passage près cependant... ajouté fin juillet ou début août ! ), diffère de celui prononcé au micro, sur des points fondamentaux [...]
Un film d’une minute et demie, présent sur la Toile depuis quelques mois, défraye la chronique, notamment au colloque sur le 18 juin qui se tient en ce moment à Paris.
Il montre de Gaulle prononçant, debout derrière un bureau, un discours jusque là inconnu. Il ressemble cependant à l’ébauche de l’appel du 18 juin publiée par Philippe de Gaulle en 1988 dans le volume 12 des Lettres, notes et carnets. Par rapport à ce texte, il porte néanmoins la trace d’un polissage de forme ( huit modifications en une quinzaine de ligne s).
Il ressemble également à un passage du discours gaullien diffusé par la BBC le 2 juillet 1940.
La tendance générale des commentaires est de dater ce texte du 2 juillet ou d’une période immédiatement antérieure, et de rejeter résolument, pour l’ébauche, la date du 17 juin.
À cela j’objecte que dans ses discours des premières semaines, de Gaulle commence par indiquer où en sont les rapports entre le gouvernement Pétain et l’Allemagne, et qu’il le fait dans celui du 2 juillet. Le passage ressemblant au texte du film vient ensuite, suivi lui-même d’un développement sur les exemples historiques qui devraient détourner les dirigeants de Vichy de leur attitude et, dans le cas contraire, inciter les Français à leur désobéir.
Il serait curieux que de Gaulle prenne la peine d’enregistrer sur pellicule une esquisse très incomplète.
En revanche on peut (sous toutes réserves vu les lacunes de la documentation dévoilée à ce jour, en France comme en Angleterre) proposer une autre hypothèse : une ébauche de l’appel initial a pu être retravaillée quelques jours ou quelques semaines plus tard, et enregistrée dans un souci de propagande.
Ce texte va en effet droit au but, opposant la voie du Général et de ses « compagnons », qui serait celle de « l’honneur », à celle choisie par Pétain et son gouvernement, caractérisée par les mots d’abandon, de désespoir et de capitulation.
L’enjeu est d’importance : l’appel du 18 juin, dans sa version classique (connue, à une variante près ajoutée en août, par les journaux anglais du 19), ne comporte aucune critique directe de Pétain ; mieux, l’appel réellement prononcé, connu par une écoute suisse, prétend répétitivement que le maréchal cherche un armistice « dans l’honneur ». Or tout montre que de Gaulle voulait le frapper d’infamie dès le départ, et en a été empêché par une censure anglaise (dont l’épicentre était au Foreign Office de lord Halifax). C’est bien pour cela que le texte de l’appel, même amélioré par les journaux et poli jusqu’en août, va tendre pendant toute la guerre et, encore aujourd’hui sur les monuments de nos places, à être éclipsé par la fameuse affiche « à tous les Français », qui met en cause le gouvernement Pétain d’une façon radicale. Elle-même est apparue le 3 août 1940. Dans la même veine, on trouve un « appel du 19 jui n », incendiaire envers Pétain, et apparu, lui,... en 1941.
Ce film semble procéder d’un souci analogue : de Gaulle a pu envisager de faire diffuser cette séquence en la faisant passer pour son appel ou pour un résumé de celui-ci, datant de la même période. Puis y renoncer, soit de lui-même, soit dans une négociation avec les Britanniques. Car il y en a eu nécessairement une, pour convenir du texte de l’affiche et de sa diffusion en Angleterre.
Ainsi, cet enregistrement filmé, s’il a peu de chances d’être un galop d’essai pour le discours du 2 juillet, pourrait bien être une ébauche... de l’affiche « A tous les Français ».
Puisse le surgissement de cette bobine faire progresser l’exigence d’un dévoilement total, des deux côtés de la Manche, des documents permettant de reconstituer la genèse de l’épopée française libre !
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