samedi 5 novembre 2022

LE COIN DES CURIOSITÉS

 Les Anglais sont des gens aux mœurs étranges. Parmi elles: farfouiller la boue du fleuve qui traverse Londres pour y dénicher des trésors improbables comme des pipes en terre du XVIIIe siècle, des morceaux de corail utilisé comme lest pour les bateaux qui cinglaient vers les Caraïbes au temps de Francis Drake; des épingles et des souliers enfouis là depuis les Tudors; des éclats de poterie datant du temps où la ville s'appelait Londinium, des crins de cheval, des jetons, des fragments de croix... Chaussés de paires de bottes de sept miles, Cyril Hofstein et le photographe Olivier Coret sont allés participer à quelques fouilles dans la Tamise aux côtés de ces chasseurs de trésors qu'on appelle localement les mudlarkers, aussi fiers de leurs licences officielle que de leurs trouvailles qui consistent il est vrai parfois en pièces de cuivre de 1980, en clous de chaise du XXIe siècle ou en os de mulot mort il y a trois semaines... Mais comme au casino, tous reviennent, aimantés par les sirènes silencieuses de la Tamise, persuadés de décrocher un jour le gros lot comme ce bouclier celte ramassé lors de la construction du pont de Battersea. C'était en 1857...



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Les voies du Seigneur sont déroutantes. On sait que c'est sur le chemin de Damas que Saul eut une révélation qui le conduisit à se convertir et à devenir Paul. Pour le comédien-réalisateur Gad (futur God?) Elmaleh, la route – inattendue, inconnue, courageuse – aura été beaucoup plus longue: entre Casablanca et Paris via Lourdes et New York. Et il n'a pas encore atteint sa rivière de baptême, mais il en est très proche si l'on en croit le long et très dense entretien qu'il a accordé à Clara Géliot, reine de la confession non religieuse. Élevé dans une famille traditionnelle juive, il a longtemps caché à celle-ci sa révélation à lui: une rencontre avec la Vierge dans une église du Maroc alors qu'il avait 6 ans. La figure de la mère du Christ l'aura discrètement accompagné toute sa vie d'artiste au cours de laquelle il aura enchanté des millions de Français avec ses spectacles («La vie normale», «Papa est en haut», etc.) et ses films (Chouchou, La Doublure, Coco, etc.), mais il est arrivé à un moment il a ressenti le besoin de faire connaître cette passion tendre. Ce furent d'abord des rencontres avec le pape ou des religieux, des retraites dans des monastères, une participation active à la production d'un spectacle musical sur Bernadette Soubirous, des cours assidus au collège des Bernardins, des lectures approfondies des psaumes ou de saint Augustin, des clins d'œil de plus en plus appuyés dans ses sketchs, où il s'étonnait notamment de la pudeur voire du complexe des catholiques à affirmer leur foi.

Un nouveau pas a été franchi ces derniers mois avec la réalisation d'un film, Reste un peu, qui sort dans onze jours au cinéma. Derrière et devant la caméra, dans un docu-fiction qui n'oublie pas d'être parfois très drôle, il met en scène son parcours sur le chemin de la conversion. On comprend qu'il est arrivé devant la porte de l'Église, mais qu'il n'en a pas encore franchi le seuil. Mais en prononçant des phrases comme «je veux me faire baptiser pour être plus proche de Marie» ou en suppliant les cathos de suivre l'enseignement de Jean-Paul II «N'ayez pas peur», le père de Noé (qu'il a fait baptiser catholique...) paraît plus proche d'entrer dans la maison du Seigneur que de rebrousser chemin ou de s'attarder les 30 prochaines années sur le parvis.

 
Dans Reste un peu, son nouveau film, Gad Elmaleh lève le voile sur sa foi.


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L'an dernier, un groupe d'écrivains y avait passé chacun trois jours en retraite pour y vivre une expérience qu'ils avaient ensuite relatée dans un livre à succès : Trois jours et trois nuits (Pluriel). Le grand maître ordonnateur de ce projet, Nicolas Diat, a récidivé en proposant à diverses plumes de passer cette fois cinq jours dans un régiment français de troupes de marine. C'est Frédéric Beigbeder quittant une boîte de nuit cannoise pour rejoindre le 21e RIMa, dont les soldats connaissent aussi des nuits courtes et arrosées, mais de pluie et en plein air; c'est Jean-Christophe Rufin mêlant son bicorne d'académicien aux bérets rouges du prestigieux 3e RPIMa qui fut le régiment de Bigeard; c'est Adelaïde de Clermont-Tonnerre qui n'arrête pas son char à Poitiers, au RICM; c'est, non loin, en Bretagne, Franz-Olivier Giesbert prenant le pouls des bigors du 11e RAMa; c'est Katell Faria rampant avec les paras en mission à La Réunion. Leurs récits, dont nous publions des extraits exclusifs, sont regroupés dans Les Écrivains sous les drapeaux (Fayard). Pas impossible qu'ils convertissent au sabre ceux que le goupillon de Gad Elmaleh n'aurait pas séduits.

 
Frédéric Beigbeder heureux comme un marsouin dans l'eau







L'anniversaire. Il y a 45 ans, le 5 novembre 1977, disparaissait un maître: René Goscinny. Le père du Petit Nicolas, de Lucky Luke, Iznogoud a surtout marqué l'histoire de la bande dessinée franco-belge avec Astérix. Trésors d'inventivités scénaristiques, elles recelaient aussi quelques formules/gags/dialogues dont on ne se lasse pas...

«À vaincre sans péril, on évite des ennuis !» (Astérix chez les Bretons).

«La plupart des Romains viennent en pays arverne pour prendre les eaux. Je suis peut-être le seul qui vient y prendre des baffes» (Le Bouclier arverne).

«Il semblerait qu'Amora, déesse de la moutarde, soit montée au nez des autres dieux» (Le Devin).

«Dis à César que quelles que soient ses ambitions, il ne sera jamais empereur. Pour que les Corses acceptent un empereur, il faudrait qu'il soit corse lui-même !» (Astérix en Corse).

«Et je vous promets que nous pourrons dire à la face du monde admiratif : les Normands savent ce qu'est la peur ! Les Normands sont les plus peureux de tous !» (Astérix et les Normands)



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