Un président, l’Europe et la guerre
Le président Emmanuel Macron dans son bureau à l’Elysée. O n va essayer de faire désescalader tout ça.» Dans la nuit du 2 février, à l’arrière d’une berline, de retour de Bruxelles, le ton d’Emmanuel Macron est grave. Massés à la frontière de l’Ukraine, les escadrons russes ont commencé leurs grandes manœuvres. Face à cette réplique de la guerre froide qui, pour le président français, «n’a pas été pensée jusqu’au bout» , Américains et Britanniques ne se font guère d’illusions sur les ambitions belliqueuses du maître du Kremlin. Vingt-deux jours plus tard, les troupes de Vladimir Poutine entrent dans Kiev. Onde de choc Aux premières loges, Guy Lagache mesure l’onde de choc que cette crise, la plus grave en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, provoque à l’Élysée et, plus précisément encore, au sein de la cellule diplomatique que dirige Emmanuel Bonne depuis 2019. Désireux de réaliser un «film pédagogique» sur «ce gros machin qu’est l’UE» , comme il le dit, l’ancien présent