NADAL 🎾⚾️🎾⚾️🎾⚾️





 En remportant son 14e Roland-Garros et par la même occasion un 22e tournoi du Grand Chelem (record masculin), l’Espagnol toucherait presque les cieux. L’exploit est démentiel. Mais le Roi-Soleil, ou Rafael XIV comme le surnomment désormais les médias ibériques, avait déjà accepté avec embarras la statue d’acier à son effigie qui trône dans le stade Roland-Garros depuis l’an dernier. Alors, renommer le central à son nom, très peu pour lui. Sans oublier que Nadal n’a pas encore mis un terme à sa carrière. «Je ne sais pas de quoi sera faite la suite mais je vais continuer à me battre», lançait-il après son sacre à un public plus que jamais acquis à sa cause sur ce Roland-Garros.

Sa discrétion durant la quinzaine vis-à-vis de son pied nécrosé a alimenté de nombreuses rumeurs, obligeant, chose rare, son agent Benito Perez-Barbadillo à les démentir sur Twitter. Non, Rafael Nadal n’a pas encore fait une croix sur Wimbledon, non il ne comptait pas prendre sa retraite à l’issue de Roland-Garros… Certes, l’Espagnol de 36 ans fera tout pour que ce 14e titre dans le tournoi français ne soit pas son dernier, mais il est mal embarqué. En conférence de presse dimanche soir, il est revenu sur le traitement reçu ces dernières semaines pour lui permettre de jouer : «Je ne voulais pas parler de mon pied pendant le tournoi pour rester concentré sur mon tennis. Mais j’ai reçu de nombreuses injections d’anesthésiques sur les nerfs pour endormir le pied, pour le désensibiliser, et c’est grâce à ça que j’ai pu jouer. Ce n’était pas sans risques car j’avais plus de chances de me tordre la cheville ou de me faire autre chose… Mais c’est Roland-Garros et tout le monde sait ce que ce tournoi représente pour moi», a rappelé celui qui n’était plus en état de marcher après son match contre Corentin Moutet au deuxième tour.

«Je ne rejouerai pas en étant infiltré»

Nadal compte tester cette semaine un nouveau traitement à base d’injections à radiofréquence pulsatile, qui lui permettrait de laisser le nerf à moitié endormi tout en conservant une certaine sensibilité. S’il est concluant, direction Wimbledon fin juin. Dans le cas contraire, restera une solution radicale : l’opération. Le Majorquin le sait, une telle intervention l’empêcherait sans aucun doute de pratiquer à nouveau le sport à haut niveau. Dans tous les cas, hors de question pour lui de revivre les douleurs de ce Roland-Garros : «Je ne rejouerai pas en étant infiltré. Ma carrière a toujours été une priorité mais je ne la mets pas au-dessus de mon bonheur quotidien.»

Voilà plus de deux décennies que Rafa arpente les courts du monde entier avec un physique aussi hors norme que faillible. Le pied, le genou, le poignet, la côte… Ses nombreuses blessures l’ont parfois obligé à rester de longs mois éloigné des terrains. L’Espagnol, dont l’abnégation n’est plus à prouver, aura tout fait pour repousser l’inévitable en s’entourant des meilleurs sur le plan médical et en raccourcissant les échanges sur le court au fur et à mesure de sa carrière. Mais à un âge plutôt avancé pour un sportif de haut niveau et avec sans doute des séquelles à vie à son pied gauche, «el Matador» commence sérieusement à accuser le coup.

«Tant de conversations sur ce qui pourrait advenir si les choses continuaient ainsi, penser que c’était peut-être le moment de dire au revoir. C’était il n’y a pas si longtemps», avait-il même confessé, ému, avant sa finale (victorieuse) à l’Open d’Australie en janvier. Mais le champion n’a pas encore succombé à la tentation. Ce qui le pousse à continuer ? Ni les titres ni le prestige du classement mondial mais «l’amour du jeu», et le fait de «vivre des moments inoubliables devant des publics extraordinaires dans les plus grands stades au monde», a affirmé Rafael Nadal dimanche soir. Avant de glisser un slice discret : «C’est sûr que si je ne suis pas compétitif, je ne vais pas autant apprécier.» Le feu sacré donc, comme un certain Roger Federer, mais qui à 40 ans, pointe désormais à la 50e place du classement ATP.

«Le problème du match de trop, c’est que tu le sais après, estime Cédric Pioline, ex-numéro 5 mondial et demi-finaliste à Roland-Garros en 1998. A 36 ans, je pense que les bascules peuvent arriver assez vite. Dans six mois ou une petite année, c’est difficile de dire où Nadal en sera dans son corps, sa tête. Un jour ou l’autre, il se dira :’“Je suis bien à Majorque, je vais fonder une famille, profiter de la vie tout simplement…”» En attendant, ce sont les amateurs de tennis qui espèrent encore profiter un peu de lui.

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