vendredi 10 juin 2022

DÉBAT LÉGISLATIVES

 



Il était environ 23h15 hier soir quand certains ténors LR ont dû recracher leur tisane par le nez devant leur poste de télé et le débat, sur France 2, opposant 10 représentants des principaux partis engagés aux législatives. Le ministre Olivier Véran tout comme Jordan Bardella (RN) et Guillaume Peltier (Reconquête) venaient de rivaliser de formules autoritaires pour condamner Jean-Luc Mélenchon et la Nupes, dans la foulée de l'intense polémique de la semaine («La police tue», etc.). Pour LR, c'est Charles Consigny qui était en plateau. Fraîchement parachuté dans les Yvelines, le jeune avocat médiatique s'oppose alors à la proposition de «présomption de légitime défense» pour les policiers défendue par l'extrême droite. Et déroule : «Moi je m'inquiète de ces débats passionnés et de la démagogie que j'entends de la part de monsieur Bardella et de monsieur Peltier. Y'a dans notre pays un vrai sujet sur certaines bavures qui ont eu lieu. Il y a eu l'affaire Michel Zecler qui a été roué de coups et on a les vidéos et c'était une affaire extrêmement choquante. Il y a eu l'affaire Cédric Chouviat, qui a été étouffé lors d'une interpellation. Et donc on doit prendre ce sujet.»


 À ce stade, Éric Ciotti avait sans doute des palpitations. Mais ce n'était pas fini. «L'IGPN doit être refondée parce qu'aujourd'hui, elle ne fait pas un travail suffisamment satisfaisant, poursuit Consigny. Pourquoi ? Parce qu'il faut qu'il y ait de la confiance, des citoyens envers les policiers [et] des policiers envers les responsables politiques et les magistrats. On doit recoudre ce lien entre toutes ces personnes et aujourd'hui, à la place de cette confiance, on a des affrontements et on n'en sortira pas, on ira vers toujours plus de violence si on reste dans ces caricatures-là.» Quelques minutes plus tard, celui que l'on ne peut pas suspecter de ne pas être de droite recevra même le soutien du communiste Ian Brossat, qui n'avait «rien à redire» aux propos de l'avocat. Comme quoi, tout arrive...

Kekidi ? Capture d'écran France 2




INFLUENCEUR • La rupture semble bel et bien définitivement actée entre Nicolas Sarkozy et son parti LR. Critiqué par la jeune génération qui veut rompre avec lui (et lui en veut de n’avoir pas apporté son soutien à Valérie Pécresse à la présidentielle), l’ancien Président s’est exprimé hier pour la première fois sur les législatives… en enregistrant une vidéo de soutien à Marine Brenier, députée LR sortante des Alpes-Maritimes investie par la majorité présidentielle. «Salut Marine, je suis à Nice», commence-t-il dans une vidéo selfie tournée en voiture. Il poursuit, apportant son soutien sans équivoque à l’ancienne patronne des Jeunes républicains (quand Sarkozy était le président du parti), proche de Christian Estrosi et membre d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe : «C’est l’occasion de te dire ma reconnaissance profonde, mon amitié sincère pour la fidélité dont tu as fait preuve à mon endroit. Aujourd’hui, c’est à moi de te soutenir. Je te souhaite bon courage et bonne chance pour dimanche prochain.» «Je ne suis plus dans la politique. Je fais ce en quoi je crois. Je ne fais pas de calculs d’apothicaire», explique l’ancien Président au Figaro magazine. Et au cas où le message ne serait pas passé, Sarkozy s’est également affiché sur son compte Instagram avec le maire de Nice Christian Estrosi, désormais cadre macroniste de la région Paca et ennemi juré du champion local de LR, Éric Ciotti.



Christian Jacob. Photos Geoffroy Van der Hasselt. AFP (2022)

Faiseurs de roi ?

      Par N.J.

Les Républicains (LR) sont d’éternels optimistes. Une tarte à la présidentielle, un président de groupe (Damien Abad) raflé par le gouvernement, et certains pour s’imaginer en capacité de remettre très vite leur recette au goût du jour. Et peu importe leur nombre de députés. «Qu’on soit 50 ou 100, tant qu’on est là, on s’en branle !», lâche un baron. 

D’abord, ils se consolent, commentant les difficultés du gouvernement miné par une reconduction sans grand enthousiasme. Ensuite, ils se marrent avec Abad, supposé prise de guerre à droite mais qui a viré au gros boulet, visé par des accusations de viol. Voilà tous les ingrédients pour donner au gouvernement une majorité ric-rac. 

«Compliqué à suivre»

Si Macron obtient sa majo absolue (289 sièges) d’une courte tête grâce à ses alliés d’Horizons et du Modem, et non avec LREM tout seul, ils risquent de se livrer une féroce bataille. Les LR, toujours dirigés par Christian Jacob, espèrent retrouver un rôle dans cette configuration, celui de faiseur de roi. Un élu décrypte : «Si une partie de la majo renâcle et veut édulcorer un texte de loi, nous pouvons faire en sorte de lui faire garder sa force de droite avec l’aide d’Horizons. L’activité parlementaire sera bien plus intéressante pour nous !» 

Des alliances seront donc possibles, une certaine prise de poids aussi. En réunion publique, la députée sortante de la 4e circonscription de Paris, Brigitte Kuster, se lamentait : «Nous avons voté 50% des textes de Macron. Nous sommes dans une opposition constructive. Mais eux n’ont adopté que 2% de nos amendements !» Les moins droitiers des LR, prêts à pactiser, espèrent inverser la donne. Au risque de se noyer ? À la sortie de la réu de quartier, un ancien conseiller ministériel s’interrogeait : «Kuster rappelle que les LR ont voté la moitié des lois du gouvernement mais qu’ils veulent aussi incarner une droite différente, c’est assez compliqué à suivre.» On confirme.

Didier Super Sympa

C'était jour d'auditions hier au Sénat. Le préfet de police de Paris Didier Lallement répondait aux questions de la chambre haute au sujet de la gestion un tantinet chaotique de la finale de la Ligue des champions, fin mai, au Stade de France. Le haut fonctionnaire a admis que tout cela n'avait pas marché et, même, que c'était un «échec». Mais de là à prendre ses cliques et ses claques, il y a un pas que l'intéressé n'a pas franchi. Et il n'a pas aimé que la sénatrice PS Marie-Pierre de la Gontrie le questionne sur «les conséquences qu’il tirait de cet échec à titre personnel». «Mais quelle importance ma situation personnelle ? Je suis un haut fonctionnaire. Je suis révocable ad nutum tous les mercredis. C’est quoi votre problème, quoi ?» On a vu des actes de contrition effectués sur un ton plus aimable.



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