Emmanuelle Skyvington |
Qui est Elizabeth II ? Omniprésente, constante et insaisissable : telle apparaît la reine d’Angleterre dans les milliers d’heures d’images saisies durant un parcours d’une longévité inégalée. La reine est partout, « jusque dans le fonds de nos poches », s’amusent les Britanniques, son effigie ayant été reproduite des milliards de fois sur des billets de banque, pièces, timbres. Son sac porté au bras gauche, la monarque a salué la terre entière de sa main droite – gantée –, anonymes, fans, écoliers venant à sa rencontre, comme puissants et célébrités. Contrepied aux innombrables documentaires existant sur le sujet, Elizabeth : Regard(s) singulier(s), signé Roger Michell (Coup de foudre à Notting Hill, The Duke) est une évocation à la fois profonde et légère de la reine à travers les décennies. Un puzzle « tout archives » désobéissant, espiègle et drôle, à découvrir lors de séances spéciales en salles jeudi 2 et dimanche 5 juin. Lire la critique
“Elizabeth : Regard(s) singulier(s)” : le documentaire ultime sur la reine d’Angleterre, cette icône popPublié le 02/06/22 Avant de mourir, en septembre 2021, le réalisateur britannique Roger Michell (“Coup de foudre à Notting Hill”) a pu terminer le montage de son documentaire sur la reine d’Angleterre. Un puzzle “tout archives” désobéissant, espiègle et drôle, à découvrir lors de séances spéciales en salles jeudi 2 et dimanche 5 juin. Qui est Elizabeth II ? Omniprésente, constante et insaisissable : telle apparaît la reine d’Angleterre dans les milliers d’heures d’images saisies durant un parcours d’une longévité inégalée. La reine est partout, « jusque dans le fonds de nos poches », s’amusent les Britanniques, son effigie ayant été reproduite des milliards de fois sur des billets de banque, pièces, timbres. Son sac porté au bras gauche, la monarque a salué la terre entière de sa main droite – gantée –, anonymes, fans, écoliers venant à sa rencontre, comme puissants et célébrités. Contrepied aux innombrables documentaires existant sur le sujet – autorisés ou interdits comme Royal Family (1969), car peu appréciés par Elizabeth II –, ce film signé Roger Michell (Coup de foudre à Notting Hill, The Duke) est une évocation à la fois profonde et légère de la reine à travers les décennies. Le cinéaste en avait eu l’idée durant le confinement de 2020, il souhaitait traduire l’admiration qu’il portait à la souveraine (sans être pour autant monarchiste) avec un objet « ludique, poétique, drôle, désobéissant, inapproprié et espiègle ». Objectif atteint sur le fond mais in extremis, puisque Roger Michell est mort à l’âge de 65 ans, en septembre 2021, alors qu’il achevait le montage définitif de son film. Plus de cinq cents sources d’archives différentesConçu tel un puzzle de mille pièces et hors de tout fil chronologique pour le jubilé de platine d’Elizabeth II, ce documentaire « tout archives » s’ouvre sur une thématique symbolique : l’entrée en scène de la souveraine dans une pièce – comédie ou tragédie – dont la cheffe du Commonwealth serait l’unique et indétrônable héroïne, et le palais de Buckingham, le théâtre. Sosies, sketchs, moments burlesques saisis au vol, solennité et protocole, scènes de famille, couronnement le 2 juin 1953, corgis et cocker anglais dans les pattes, mort de Diana, tentative d’attentat en 1981 lors d’une parade militaire où Elizabeth échappe – encore une fois – à la mort… : tout s’entrechoque. Nul n’en doute, Roger Michell s’est amusé, puisant dans plus de cinq cents sources d’archives différentes, pour la plupart inédites. Extraits qu’il a posés sur une bande-son décoiffante avec de grands hits de la culture britannique (Robbie Williams, Madness, David Bowie, le rappeur Stormzy ou les Beatles). Reste, à la fin du film, une image, celle d’une femme de 96 ans, à la santé déclinante, qui demeure une icône pop, intemporelle et toujours aussi mystérieuse. À voir |