mardi 13 septembre 2022

GODARD EN 12 FILMS


Le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard est décédé aujourd’hui à l’âge de 91 ans en Suisse, a annoncé sa famille. Figure du mouvement cinématographique de la Nouvelle Vague, le réalisateur d’« À bout de souffle » (1960) et de « Pierrot le fou » (1965) avait obtenu de nombreuses distinctions au cours de sa carrière. Emmanuel Macron a salué la mémoire d’un « maître » du cinéma français, qui avait « inventé un art résolument moderne ».





 Si les titres sont bien connus, a-t-on vu tous les films ? 



Anna Karina et Jean-Luc Godard sur le tournage de « Vivre sa vie » (1962).

Anna Karina et Jean-Luc Godard sur le tournage de « Vivre sa vie » (1962).

Films de Pleiade - Pathe Cinema

Jean-Luc Godard est mort ce mardi 13 septembre. Sélection cinéphile, amoureuse et totalement subjective, mais efficacement rangée dans l’ordre chronologique, de douze films du “redoutable” JLG.


À l’occasion de la mort du réalisateur, voici, dans l'ordre chronologique, une douzaine d’œuvres qu’il faut avoir vues au moins une fois dans sa vie ! Parce que toutes ces histoire(s) de cinéma font un beau livre d’image…

À bout de souffle (1960)
Ce premier manifeste de la Nouvelle Vague a révolutionné tout un pan de la grammaire cinématographique, imposant deux nouvelles icônes : Godard et Belmondo.

Vivre sa vie (1962)
Douze tableaux où Godard philosophe sur l’amour en offrant à Anna Karina des litanies lumineuses. Il filme son égérie comme une composition picturale. Magnifique.

Le Mépris (1963)
Double histoire d’un film qui se fait et d’un couple qui se défait, à Capri. Godard s’inspire d’Alberto Moravia. La perruque brune de Bardot, la musique de Delerue, la voix de Piccoli : chef-d’œuvre.

Pierrot le fou (1965)
Ferdinand (Belmondo) et Marianne (Karina), en cavale de Paris à la Côte d’Azur, subliment tout ce qu’ils voient, sentent et touchent. Le fond est cafardeux. La forme, elle, est boulimique ! Un grand Godard, sinon le meilleur.

Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution (1965)
Lemmy Caution en mission parmi les Alphabètes. La technologie tyrannise, les derniers romantiques lisent Paul Éluard : une passionnante SF d’art et d’essai.

Week-end (1967)
C’est le film, bête et méchant, d’un homme en colère contre la bourgeoisie de la société de consommation. Godard en montre deux spécimens (le cadre phallocrate, son épouse sans cervelle) en plein accès de fièvre du vendredi soir. Un patchwork de saynètes irréalistes, truffées d’allusions politiques et culturelles, volontairement outrancier.

One + One (1968)
Juin 1968. Après un mois de mai agité à Paris, Jean-Luc Godard met le cap sur Londres. Il veut bien rencontrer les Beatles, voire faire un film avec eux. Ce seront finalement les Rolling Stones...Un documentaire patient sur la genèse du morceau Sympathy for the devil sur fond de porridge idéologique, sans LSD mais à l’acide.

La Chinoise (1967)
Du concentré de Godard années 60 ! Discours marxistes-léninistes, montage syncopé, cartons noirs, fulgurances poétiques, acteurs militants... Ça fleure bon Mai 68. Un film témoin et prophétique.

Sauve qui peut (la vie) (1980)
Film manifeste où Godard a illustré, dans une séquence gonflée, la soumission aux chaînes du désir et du profit. Truffé de fulgurances poético-cinématographiques, ce film réinvente un art de filmer le paysage, un baiser, un corps, un mouvement.

Nouvelle vague (1990)
Ce film difficile, aux nombreuses citations littéraires, engendre plusieurs lectures, selon que l’on est sensible à la conversion d’une femme touchée par le miracle d’une résurrection, au mythe de l’éternel retour ou aux volte-face du désir et de l’amour. Godard parle d’Ancien et de Nouveau Testament, d’amour, de mensonge, de rachat.

Hélas pour moi (1993)
Dans ce film sur le doute et la foi, nouvelle variante (après Nouvelle Vague) de l’histoire de l’éternel retour, Godard oppose la parole et le visible, et compare la frustration de Dieu aux affres du créateur qu’il est, impuissant à posséder le réel, à filmer l’infilmable. Il y a, dans ce film austère mais inspiré, de magnifiques illuminations, un sein dans la pénombre, une façon de voir les arbres, herbes, ciels, eaux...

Histoire(s) du cinéma (1998)
A la fois opéra révolutionnaire et prière fétichiste, ses Histoire(s) du cinéma offrent un plaisir extatique d’où jaillit un énergique optimisme. Derrière la voix d’outre-tombe du cinéaste, nous revient en sourdine une de ses déclarations sur la beauté fructueuse des ténèbres : « Les plus belles promenades ne se font-elles pas à la tombée de la nuit quand il y a un espoir du lendemain ? [...] A mes yeux, le crépuscule est porteur d’espoir plutôt que de désespoir. »

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