Sur France 5, “C dans l’air” se projette dans les guerres de demain lors d’une soirée spéciale
Présenté par Caroline Roux
L’émission du 24 septembre, organisée autour du documentaire “Demain la guerre : la France est-elle prête ?”, explore les nouveaux enjeux des conflits, et les moyens mis en œuvre par l’armée pour s’y préparer
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Publié le 22 septembre 2023 à 16h45
Mis à jour le 22 septembre 2023 à 17h50
En ouverture du documentaire Demain la guerre : la France est-elle prête ?, diffusé dans le cadre d’une soirée spéciale C dans l’air, dimanche 24 septembre, on découvre, et c’est une surprise, que l’armée française fait appel à la Red Team, une équipe d’experts et d’auteurs de science-fiction pour imaginer des « scénarios de menaces et de conflictualités [sic] qui pourraient advenir à horizon 2030-2060 ».
Ces spécialistes à l’imagination débridée et futuriste mettent en scène des « expériences de pensées disruptives auxquelles l’armée française n’a pas envie de penser », pour mettre « ses composantes en difficulté », explique l’un de ses membres. En résumé, la Red Team doit inventer les pires scénarios pour anticiper les coups de l’adversaire. Or, en pleine invasion de l’Ukraine, en pleine guerre de haute intensité sur le sol européen, on constate que certains de ces scénarios sont « plausibles »…
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Charge à Caroline Roux, entretien après entretien, de dérouler ces scénarios. Au premier rang : la guerre des drones. Des séquences éclairantes tournées dans les tranchées en Ukraine montrent comment des ingénieurs-bidouilleurs-combattants transforment des drones commerciaux grand public (de marque chinoise en majorité) en outils de renseignement, drones kamikazes et armes de guerre, pour quelques centaines d’euros, dans des laboratoires de fortune grâce à des imprimantes 3D. De drones pilotés individuellement, on passe aux essaims de drones – mille engins pourraient être lancés dans une même mission – qui nourrissent réflexions et stratégies militaires.
Forces en présence, véhicules, hommes… : les images satellitaires servent déjà en permanence à savoir ce qui se passe aux quatre coins du monde. Comme le montre plus particulièrement une séquence, en 2023, le traitement des images permet d’identifier automatiquement les équipements militaires (véhicules, avions en phase de décollage, hélicoptères, chars…).
De l’espace aux océans
C dans l’air nous apprend également comment les principales puissances militaires du globe s’entraînent au maniement d’armes dans l’espace, pour capturer des satellites « non coopératifs » grâce à des sortes de filets, les lassos de l’espace. On réalise aussi pourquoi tirer dans le tas ou faire exploser un satellite (ennemi ou suspect) n’est pas une option : il se désagrégerait en milliers de débris qui mettraient en péril les autres objets spatiaux, comme l’explique Philippe Adam, général de division aérienne et commandant de l’espace.
La dernière partie semble raviver nos souvenirs de bataille navale sur des feuilles à carreaux, mais c’est un leurre. Le game a changé et c’est très sérieux, voire inquiétant. En effet, les scénarios les plus solides élaborés par la Red Team estiment que la prochaine (cyber)guerre, forcément mondiale, pourrait être navale. Une guerre des océans.
L’argent investi dans les chantiers navals chinois, dont ceux de la ville de Sanya, donnent le tournis. La moitié du commerce mondial transite par la mer de Chine. L‘essentiel du trafic Internet passe par des câbles en partie sous-marins. Du sabotage du gazoduc Nord Stream aux tensions entre la Chine et Taïwan, en passant par les drones armés embarqués à bord de sous-marins, les zones maritimes méritent toute notre attention, souligne ce documentaire saisissant.