Il existe en France un homme qui a côtoyé les présidents de la République, et même les deux premiers - le général de Gaulle et Georges Pompidou - : c’est Alain Duhamel. À l’occasion de la sortie de son nouveau livre, Le Prince balafré (Éditions de l’Observatoire) dans lequel il analyse la déliquescence des rapports entre Macron et «les Gaulois réfractaires» (nous), Eugénie Bastié est allée rendre visite au journaliste politique qui commence à ressembler à sa manière à un monument (ça tombe bien, ce week-end ont lieu les Journées du Patrimoine). Pas sûr que cette comparaison déplairait à ce pré-boomer né en mai 1940 (sous la IIIe République) assurant qu’il aurait rêvé vivre sous la Monarchie de Juillet ou sous le Consulat. À onze ans près, il citait l’Ancien Régime ! Reste que 63 années de journalisme politique intense et au plus haut niveau (il est entré à 20 ans au Monde) l’ont comblé, même s’il regrette un peu le nouveau régime médiatique, qui privilégie la vitesse au détriment de la précision et auquel il est soumis comme les autres. Et si derrière le «radicalement centriste» se cachait un discrètement anti-Moderne ,un conservateur qui s’ignore ou feint de s’ignorer ?