Les Antilles et la Guyane présentent une particularité dans le domaine de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale : la dissidence. Cette particularité est d’abord historique. Contrairement à la « métropole », les Antilles et la Guyane ne furent pas occupées par les armées allemandes. Elles restèrent sous la direction du gouvernement de Vichy. La résistance des héros ne sera donc pas anti-allemande mais anti-vichyste. Cette résistance se concrétisera par des départs ; près de 5 000 jeunes vont quitter la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique, afin de rejoindre les îles anglaises de la Dominique et de Sainte-Lucie ou le Surinam, comme première étape en direction des Etats-Unis ou du Canada. Après des stages de formation militaire, ces jeunes vont, pour un nombre important d’entre eux, rejoindre les formations combattantes en Europe. Cette particularité est également mémorielle. Pendant des décennies, la dissidence a été occultée, d’abord par crainte qu’elle fasse le lit, au lendemain de la Libération, des partis indépendantistes, ensuite par tentation de hiérarchisation, les dissidents n’étant pas considérés comme de « vrais » résistants.. 80 ans après la guerre, et alors que le rôle collaborationniste du gouvernement de Vichy a été « revu à la hausse » les dissidents ont trouvé toute leur place dans notre épopée nationale. En rendant hommage à Masséna Desbonnes le 25 avril 2023 sur sa tombe aux Saintes, j’ai tenu à associer le nom de ce dissident à celui de Camille Mortenol, ce héros guadeloupéen de la Première Guerre mondiale. 14-18 intégrait les Antilles dans l’histoire de la République, 40-44 donne à ces îles une histoire combattante singulière. Photo : Allée de la dissidence à Fort-de-France en Martinique Serge BARCELLINI Contrôleur Général des Armées (2s) Président Général de l'association "Le Souvenir Français" Contact : communication@souvenir-francais.fr |