SEVEN...Les 7 péchés capitaux

 

Comme dans le thriller de David Fincher, les vices impardonnables ont souvent été explorés au cinéma. L’orgueil avec Michael Corleone, l’envie chez Bong Joon-ho, la paresse d’Orelsan et Gringe... Sélection.

Dans Seven, un type légèrement perturbé assassine des gens qu’il juge coupables de s’être vautrés dans l’un des sept péchés capitaux. Voici sept autres films ayant exploré l’un des sept vices impardonnables.

Orgueil : “Le Parrain”, de Francis Ford Coppola, 1972

Tout film de Mafia est d’abord une histoire d’orgueil. De « corones », comme dirait l’autre ("couillus"). Il y a le business, certes, on place un peu les « corones » à son service, mais au fond ce n’est pas pour l’argent qu’on cherche à être le chef, qu’on est prêt à mettre sa vie en péril, tous les jours, pour être celui qui tient les rênes. D’ailleurs, l’orgueil peut être pris dans une spirale inflationniste, comme celui de Michael Corleone (Al Pacino) dans Le Parrain, assez peu intéressé, au départ, par l’idée de prendre la suite de son père, puis viscéralement attaché à son rôle.

Avarice : “Les Rapaces”, d’Erich von Stroheim, 1924

Personne ne contredira Erich von Stroheim : être un gros radin, c’est mal. En cause, ici : le petit pactole gagné à la loterie par Trina (Zasu Pitts). Elle tient à son argent, que convoitent également son mari et son ancien petit ami. Ça donne larmes, souffrance, ressentiments, alors qu’il est gratuit et bien plus simple de s’aimer les uns les autres.

Gourmandise : “La Grande Bouffe”, de Marco Ferreri, 1973

C’est un peu plus que de la gourmandise à ce niveau-là ! il s’agit carrément d’une entreprise d’autodestruction par de grands bourgeois décidant de s’empiffrer jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ferreri tisse ainsi une métaphore, celle du capitalisme glouton qui épuise les ressources jusqu’à mettre en danger l’espèce humaine, et on a comme l’impression, avec cinquante ans de recul, qu’il y avait là un petit côté visionnaire...

Luxure : “La Maman et la Putain”, de Jean Eustache, 1973

Aucune scène de sexe dans ce film, mais Jean-Pierre Léaud et les autres en parlent énormément. Il est Alexandre dans le chef-d’œuvre d’Eustache, un jeune homme qui prend au pied de la lettre la révolution sexuelle des années 1970, persuadant sa femme que l’amour libre est vraiment une excellente chose, et s’efforçant par la même occasion de s’en persuader lui-même. Bla-bla-bla…

Envie : “Parasite”, de Bong Joon-ho, 2019

Woo-sik Choi dans « Parasite », de Bong Joon-Ho.

Woo-sik Choi dans « Parasite », de Bong Joon-Ho.

Barunson E&A / CJ Entertainment / Frontier Works Comic

Ce n’est pas bien de regarder les autres avec envie. Il faut se réjouir de leur bonheur. Enfin dans le cas de cette famille coréenne qui vivote dans une piaule insalubre sous le niveau du sol, on comprend l’envie d’infiltrer la maison luxueuse d’une famille bourgeoise, en prenant un à un les emplois des domestiques en place. Attention ça va barder… mais d’abord entre les pauvres eux-mêmes.

Colère : “Les Misérables”, de Ladj Ly, 2019

La colère est souvent ce qui anime les films sur la banlieue : contre le système, les médias, la police… et plus précisément la BAC, dans ce film. L’un des flics, tout nouveau, commet une bavure. L’enjeu est de retrouver la vidéo pour éviter que la cité ne s’embrase. La colère est là, prête à jaillir, tout faire péter, Ladj Ly en fait un excellent levier d’intensité narrative.

Paresse : “Comment c’est loin”, d’Orelsan et Christophe Offenstein, 2015

Il n’y a pas meilleurs qu’Orelsan et Gringe pour jouer deux gars ayant trop la flemme de se mettre à leur album de rap, malgré l’ultimatum de leur producteur, qui leur donne vingt-quatre heures pour écrire une chanson. Une chanson. Une seule. Ça ne paraît pas insurmontable mais à voir le corps, la démarche et le phrasé des deux bougres, on comprend que si, c’est dur. La vie, vraiment, c’est vachement dur.

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