C’est l’âge du référendum approuvant l’élection du président de la République au suffrage universel direct. Le 28 octobre 1962, il y a soixante ans, 62,25 % les Français répondaient «oui» à la question que leur soumettait alors le général de Gaulle. En dehors des gaullistes, aucun parti ne soutenait cette réforme sur laquelle presque personne, aujourd’hui, ne songerait revenir. La règle originelle prévoyait que le chef de l'État soit élu par un collège de parlementaires et d’élus locaux. En 1958, de Gaulle a ainsi été désigné par quelque 80 000 grands électeurs. En 1962, la quasi-totalité des constitutionnalistes, le Conseil d’État, les grandes consciences républicaines et démocratiques, et au premier chef Pierre Mendès France, s’opposaient au suffrage universel direct. «L’histoire de la Ve République a donné raison à Mendès»écrivait notre éditorialiste Thomas Legrand dans un billet, ajoutant : «Le débat général devient un vaste casting caricatural. Entre les élections, pendant sept et maintenant cinq ans, le Président, qui n’est responsable que devant ceux qui l’ont élu, n’a de comptes à rendre à personne. Il peut passer cinq ans à pratiquer un monologue sécurisé. [...] La personnalisation aboutit, aujourd’hui, à la caricature du système.» Et joyeux anniversaire 🥳🎂.

Posts les plus consultés de ce blog

ALGÉRIE

ERNEST RENAN

GASTON LAGAFFE