Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, auteur de "La Guerre des mondes" et "Pax atomica".
A la Sorbonne le 25 avril, Emmanuel Macron a plaidé pour bâtir un "concept stratégique" de "défense européenne crédible". Il estime que la puissance de dissuasion nucléaire française ne doit pas être exclue. "Être crédible, c’est avoir aussi des missiles de longue portée qui dissuaderaient les Russes. Et il y a l’arme nucléaire : la doctrine française est qu’on peut l’utiliser quand nos intérêts vitaux sont menacés. J’ai déjà dit qu’il y a une dimension européenne dans ces intérêts vitaux, sans les détailler car cette dissuasion concourrait à la crédibilité de la défense européenne", a-t-il précisé dans un entretien avec les journaux du groupe Ebra.
Il souhaite donc "ouvrir ce débat qui doit donc inclure la défense antimissile, les tirs d’armes de longue portée, l’arme nucléaire pour ceux qui l’ont ou qui disposent sur leur sol de l’arme nucléaire américaine". C’est le cas de l’Italie et de la Belgique.
Bruno Tertrais, directeur adjoint de la FRS, conseiller géopolitique à l’Institut Montaigne, reviendra sur les récentes déclarations du président de la République qui s’est dit prêt "ouvrir le débat" d’une défense européenne qui comprendrait aussi l’arme nucléaire - que la France est la seule à posséder dans l’UE depuis le Brexit.