L'oflag IV-D est un camp d'officiers prisonniers de guerre de 1940 à 1945 en Allemagne. Il était situé sur le territoire de la commune d'Elsterhorst (Nardt), à 50 km au nord-est de Dresde et 4 km de la petite ville d'Hoyerswerda en Saxe, à la limite de la Silésie. L'effectif du camp est de 2 500 officiers avec leurs ordonnances.
La vie dans les baraques de l'Oflag IV D. (dessin réalisé par Eugène Arnaud au cours de sa captivité)
En captivité à l'Oflag IV D en Silésie dessin d'Eugène Arnaud
Avec son unité, il est fait prisonnier et retenu captif à l'Oflag IV D à Hoyerzwerda à la pointe de la Silésie, ce camp va regrouper jusqu'à 6000 prisonniers. Avec d'autres officiers, il organise l'animation du camp. Plus tard, à la suite de Pierre Roux, il prend la responsabilité de la troupe de 400 officiers adeptes du scoutisme qui se retrouvent pour participer à des ateliers tels que le théâtre avec Maurice Bayen, les marionnettes...Par ailleurs; ils rendent des services pour faciliter la vie du camps [3]mais à la suite de l'évasion du Général Giraud il est réintégré à l'Oflag IV D.
On nous sert une nouvelle ration de borchtch que nous avalons avec appétit. Notre sortie nous a donné faim. Vers 18 h un rassemblement est ordonné. Ce n'est pas un « appel ». Il s'agit de nous informer que pour ne pas gêner les opérations en cours, nous devons nous préparer à évacuer le camp d'un moment à l'autre et nous diriger sur GRÔDITZ, village situé à une dizaine de kilomètres au nord-est.
Nous nous mettons donc en devoir de réunir nos affaires d'autant plus rapidement que nos artilleurs russes du matin ont déjà commencé à tirer par-dessus le camp. Nous voyons ainsi en action pour la première fois les fameuses « orgues de Staline ». Sans doute pour ne pas être en reste, ceux d'en face eh font autant et notre camp est bombardé par leur artillerie. Un obus traverse même de part en part la baraque où je me trouve, heureusement sans éclater, mais cela suffit à me décider à partir sans emporter tout ce que j'avais prévu de prendre avec moi.
Nous sortons donc du camp et nous dirigeons en colonne de pagaille vers le bois voisin. Les combats ont l'air de s'intensifier. Nous voyons des fusées éclairantes, soutenues par des parachutes sans savoir à quel parti elles appartiennent.
Après trois heures de marche nous arrivons à CRÖDITZ vers minuit. La place du village est éclairée par les incendies. Dans un grand déploiement de forces, un général russe est arrivé au milieu de nous et nous a harangués d'une manière fort civile sans que nous comprenions un traître mot de son discours. Néanmoins il nous fut résumé sur le champ et il en ressortit que la glorieuse et invincible armée de libération du valeureux peuple russe était heureuse d'avoir pu nous soustraire à l'ignoble tyrannie du monstre nazi, mais que sa tâche n'était pas terminée et qu'elle devait poursuivre sa mission jusqu'à la victoire finale.
Et voilà pourquoi je ne laisse jamais passer la fête de la saint Georges chaque 23 avril depuis lors sans célébrer le souvenir de cette « libération » d'une manière ou d'une autre…
fils de l'aviateur Victor Stoeffler, record du monde de distance (2160 km) en vol de nuit le 13 et 14 Octobre 1913
Bibliographie
Pierre Bertrand, Oflag IV-D. Annales et répertoires, Arras, Imprimerie centrale de l'Artois.
Jean Guitton, Journal de captivité 1942-1943.
Résumé
Tango "Quand je reviendrai", 1941
Le lieutenant de Puyfontaine crée et chante ce tango à l'Oflag XIII-A le 1er mars 1941.
"Quand je reviendrai, chérie veux-tu bien,
de l'exil passé, nous ne dirons rien.
Je veux oublier que l'injuste sort
m'avait arraché à toi que j'adore.
Seuls pourront guérir nos coeurs las
d'attendre des mots d'avenir,
des regards très tendres.
Quand je reviendrai, chérie par pitié,
des jours loin de toi ne me parle pas. (...)
Que nos baisers et nos caresses,
dont ici tout seul je rêve sans cesse,
que ma passion, et ta tendresse,
chassent du présent l'amère tristesse.
Je veux retrouver dans ton regard aimé,
intacte la flamme du beau passé.
Ce beau passé qui dans tes bras,
chérie, je le sais, recommencera".
Ce tango mélancolique ne chante pas seulement l'absence et l'éloignement : il annonce déjà le mutisme de la plupart des "revenants" de 1945, et proclame que la tendresse retrouvée fera recommencer le passé. Sur ce second point, la réalité n'a, hélas, pas toujours été à la hauteur de la confiance et de l'assurance du tango de 1941.