Festival de Cannes 2024 : nos pronostics et nos favoris pour le palmarès
Le jury présidé par Greta Gerwig dévoilera le palmarès de la 77ᵉ édition ce samedi à partir de 18h45. En attendant, découvrez nos pronostics… et les films qui, selon nous, mériteraient de gagner.
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Publié le 25 mai 2024 à 12h32
Prix du jury
Il mériterait de gagner : Bird, d’Andrea Arnold
La cinéaste britannique a déjà décroché trois fois le Prix du jury cannois, une quatrième ne serait pas un scandale pour cette chronique sociale de haute volée, dans laquelle Andrea Arnold confirme la vitalité de sa réalisation et son aisance dans la direction d’acteurs de tous horizons (l’Irlandais Barry Keoghan, l’Allemand Franz Rogowski, la jeune Anglaise Nykiya Adams).
Il va gagner : All We Imagine as Light, de Payal Kapadia
Le cinéma indien n’était pas revenu en compétition à Cannes depuis trente ans, et cette belle histoire de sororité, mise en scène avec délicatesse par une réalisatrice, a tout pour séduire le jury majoritairement féminin présidé par l’autrice de Barbie.
Prix d’interprétation féminine
Elle mériterait de gagner : Mikey Madison pour Anora, de Sean Baker
Pour sa première apparition à l’écran, dans Once Upon a Time… in Hollywood, de Tarantino, la jeune actrice californienne se faisait arroser au lance-flammes par Leonardo DiCaprio. Dans la nouvelle comédie de Sean Baker, sa prestation en escort girl tentée par le mariage est non seulement incendiaire, mais explosive. Avec une capacité à changer de registre émotionnel au fil des scènes qui force l’admiration.
Elles vont gagner : Demi Moore et Margaret Qualley, ex aequo, pour The Substance, de Coralie Fargeat
Difficile de choisir entre l’ex-star du Hollywood des années 1990 et la future star du cinéma américain : avec un temps de présence quasi identique à l’écran, elles livrent toutes les deux une performance physique et technique insensée dans le film fantastique super gore de la Française Coralie Fargeat.
Prix d’interprétation masculine
Il mériterait de gagner : Jeremy Strong pour The Apprentice, d’Ali Abbasi
Son personnage de Roy Cohn, l’avocat cynique et mentor en crapulerie du futur président Donald Trump, est une ordure absolue. Parvenir à le rendre tantôt répugnant, tantôt bouleversant est la marque des très grands acteurs.
Il va gagner : Jesse Plemons pour Kinds of Kindness, de Yórgos Lánthimos
C’est le genre de performance qui attire les récompenses : un triple rôle convoquant toutes les nuances possibles du jeu. Et depuis Civil War, d’Alex Garland, on sait que dix petites minutes de présence à l’écran peuvent suffire à Jesse Plemons pour voler la vedette à ses partenaires sur l’ensemble d’un film.
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Prix du scénario
Il mériterait de gagner : Trois Kilomètres jusqu’à la fin du monde, d’Emanuel Parvu
Il était l’inconnu de la compétition, et l’invité de la dernière minute – convié en même temps que le film de Mohammad Rasoulof (lire ci-dessous). Emanuel Parvu (vu comme comédien chez Cristian Mungiu, notamment) et sa coscénariste Miruna Berescu font preuve d’une grande qualité d’écriture dans cette évocation de l’homophobie ordinaire en Roumanie, avec des dialogues joliment acérés.
Il va gagner : The Apprentice, d’Ali Abbasi
La réussite de ce biopic du jeune Donald Trump doit beaucoup au scénario « inspiré de faits réels » et hyper efficace de Gabriel Sherman, avec, plus spécialement dans les répliques de l’avocat Roy Cohn (lire ci-dessus), des mots d’auteur particulièrement cinglants – et séduisants.
Prix de la mise en scène
Il mériterait de gagner : Emilia Pérez, de Jacques Audiard
Dans ce film qui mélange tous les genres (dans tous les sens du terme), la réalisation est aussi inspirée dans les séquences de comédie musicale que dans les scènes d’action pure. Et la direction d’actrices n’est pas mal non plus !
Il va gagner : Bird, d’Andrea Arnold
Difficile de rester insensible à la mise en scène tout en mouvement (voire en tourbillon !) et en poésie brute de la cinéaste anglaise.
Grand Prix
Il mériterait de gagner : La Plus Précieuse des marchandises, de Michel Hazanavicius
Un film d’animation sur la Shoah, il fallait oser. La réussite du cinéaste, qui est parvenu à éviter tous les écueils liés à la représentation des camps de la mort, en est d’autant plus admirable.
Il va gagner : Les Graines du figuier sauvage, de Mohammad Rasoulof
Ce thriller familial iranien qui exalte le mouvement « Femme, vie, liberté » est d’une puissance politique et esthétique inouïe. Son réalisateur, qui a fui l’Iran début mai pour échapper à la prison, en a appelé au soutien de « la communauté du cinéma mondial » envers les cinéastes qui, comme lui, défendent la liberté d’expression. De quoi inciter le jury à le placer très haut au palmarès.
Palme d’or
Il mériterait de gagner : Les Graines du figuier sauvage, de Mohammad Rasoulof
Parce que Rasoulof, l’un des grands cinéastes d’un grand pays de cinéma, a produit là son chef-d’œuvre. Parce qu’il a fait preuve d’un courage insensé en le réalisant dans la clandestinité. Parce que ce serait un bel hommage et un formidable message d’encouragement pour la jeunesse iranienne avide de liberté.
Il va gagner : La Plus Précieuse des marchandises, de Michel Hazanavicius
Il aura été le dernier film projeté en compétition, et l’impact de sa puissance émotionnelle sera encore maximal dans l’esprit des jurés au moment des délibérations. Leur présidente, Greta Gerwig, pourrait être tentée de marquer l’histoire du festival en remettant la première Palme d’or attribuée à un film d’animation.
Critiques des films en compétition, rencontres des cinéastes, du jury, des révélations… Télérama vous fait vivre la 77e édition du Festival de Cannes, du 14 au 25 mai.