mercredi 22 mai 2024

CANNES 2024

 Déjà six jours de Festival de Cannes consommés… Et il en reste cinq. Parmi nos coups de cœur, il y a quelques films de la compétition, comme l’éblouissant « Emilia Perez » de Jacques Audiard, notre favori à ce stade pour la Palme d’Or ou le magnifique « Bird » de la Britannique Andrea Arnold. Mais les sélections parallèles recèlent, elles aussi, de pépites. Voici nos préférées à ce stade…


Cannes 2024 : « La Belle de Gaza », « La Pampa », « Sauvages », « En fanfare »… Voici nos premiers coups de cœur

À la « mi-temps » du festival, qui se termine samedi prochain, voici les films qui ont déjà suscité l’enthousiasme de nos critiques dépêchés sur place.

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« La belle de Gaza », Présenté à Cannes en séance spéciale. Sortie le 29 mai. Yolande Zauberman
« La belle de Gaza », Présenté à Cannes en séance spéciale. Sortie le 29 mai. Yolande Zauberman
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    Déjà six jours de Festival de Cannes consommés… Et il en reste cinq. Parmi nos coups de cœur, il y a quelques films de la compétition, comme l’éblouissant « Emilia Perez » de Jacques Audiard, notre favori à ce stade pour la Palme d’Or ou le magnifique « Bird » de la Britannique Andrea Arnold. Mais les sélections parallèles recèlent, elles aussi, de pépites. Voici nos préférées à ce stade…

    « La Pampa »

    Sélectionné à la Semaine de la Critique, le premier long-métrage d’Antoine Chevrollier, réalisateur de la série « Baron Noir », frappe très fort. Il conte l’amitié entre les jeunes Willy et Jojo, inséparables depuis leur enfance, et passionnés de motocross… Jusqu’au jour où l’un d’eux découvre que son copain est homosexuel. Ce qu’il accepte aisément mais cette révélation va mettre une pagaille folle dans les entourages des deux potes, jusqu’à provoquer un drame.

    Remarquable réflexion sur la différence et l’amitié, le film, très surprenant, fait mouche sur tous les plans, et offre des rôles magnifiques à deux jeunes comédiens… Surtout, il permet à deux noms connus de nous livrer des prestations étonnantes : l’humoriste Artus à contre-emploi dans un registre où on ne l’attendait pas, et Damien Bonnard qui casse tout en père démoli par le chagrin.

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    En compétition à la Semaine de la Critique. Sortie prochainement.

    « La Belle de Gaza »

    Yolande Zauberman, cinéaste française qui travaille infatigablement sur Israël et la Palestine, a eu vent, lors d’un précédent documentaire, d’une prostituée transsexuelle palestinienne qui serait venue à pied à Tel-Aviv depuis la bande de Gaza. Partant à sa recherche, elle va tenter de la retrouver en interrogeant beaucoup de celles qui vendent leurs charmes après avoir réalisé - ou pas - leur transition…

    Exceptionnelle épopée nocturne dans l’univers des trans, le film surprend à chaque instant car, à travers les interviews réalisées, la cinéaste livre des informations sur les diverses approches qui touchent la transsexualité. Un film fort au cours duquel la réalisatrice parvient, malgré les conditions difficiles de tournage, à faire du vrai et beau cinéma…

    Présenté à Cannes en séance spéciale. Sortie le 29 mai.

    « Le Procès du chien »

    Engagée pour défendre un chien qui a mordu une dame, l’avocate suisse Avril va, au cours du procès, tenter de faire reconnaître en justice la possibilité pour les animaux de jouir des mêmes droits que les humains, et en venir à établir un parallèle entre la manière dont les femmes et les chiens sont considérés dans la société…

    Petite merveille de premier film sélectionné à Un Certain regard, cette comédie sociale, canine et féministe, première réalisation de la comédienne Lætitia Dosch, distille un humour raccord avec celui de son autrice - qui joue également le rôle d’Avril -, et enrôle François Damiens et Jean-Pascal Zadi pour des prestations épiques. Avec, surtout, un chien phénoménal dans le rôle de Cosmos, le griffon Kodi, qui sidère à chaque scène.

    En compétition à Un certain regard. Sortie le 11 septembre.

    « Sauvages »

    Attendu depuis 2015, lorsque « Ma vie de Courgette » avait réalisé un carton critique, public et connu un succès fou dans les festivals, le nouveau long-métrage d’animation de Claude Barras, « Sauvages », s’est dévoilé à Cannes dans le cadre de la sélection Jeune public. Et on lui prédit déjà le même destin que le précédent.

    Écolo-rigolo, le film décrit comment une jeune fille de Bornéo adopte un bébé orang-outan orphelin près d’une forêt menacée par une grande compagnie. Lorsque le nourrisson s’enfuit, la gamine, accompagnée de personnages hauts en couleur, part sur ses traces… Suivant le même procédé de fabrication que le précédent, de l’animation en volume de figurines filmées image par image, « Sauvages », c’est un peu « Ma vie de Courgette » avec des animaux super-craquants, de l’humour, du suspense et de jolis messages. Épatant.

    Au festival en Sélection jeune public. Sortie le 16 octobre.

    « Black Dog »

    Également sélectionnée à Un Certain Regard, cette autre histoire canine en met plein les yeux en contant comment une singulière amitié va se forger entre un ex-taulard et un lévrier noir abandonné. Thriller hors norme, « Black Dog » multiplie les plans ahurissants et somptueusement filmés de centaines de chiens errants dans le désert de Gobi ou des bâtiments industriels chancelants, au long d’un récit plein de suspense et de surprises qui creuse le thème de la relation entre l’homme et l’animal. Fascinant.

    En compétition à Un certain regard. Sortie prochainement.

    « Le Royaume »

    Voilà une immersion fascinante dans la mafia corse. « Le Royaume » se déroule sur l’île, à l’été 1995. Lesia a 15 ans, un petit copain et envie d’aller s’amuser à la plage. Mais un jour, sa tante la conduit dans une villa isolée où se cachent son père, recherché par la police, et une quinzaine de ses proches. Lesia va découvrir le quotidien de ces hommes en guerre et tisser une nouvelle relation avec son père…

    Réalisé par Julien Colonna (le scénario est coécrit par Jeanne Herry, cinéaste de « Je verrai toujours vos visages »), ce film haletant et vibrant est interprété par une grande majorité de comédiens amateurs, tous d’une grande justesse. En ne quittant jamais le point de vue de cette adolescente, il nous embarque totalement.

    En compétition à Un certain regard. Sortie le 30 octobre.

    « En fanfare »

    Projeté dimanche soir, le film a été longuement ovationné. « En fanfare » met en scène Thibault, un chef d’orchestre mondialement connu (interprété par Benjamin Lavernhe) qui découvre un jour qu’il a un frère (Pierre Lottin). Celui-ci est cantinier, mais il joue aussi du trombone dans une fanfare et est très doué pour la musique. Thibaut va tenter d’aider son frère, qui n’a pas eu les mêmes chances que lui dans la vie… Signé Emmanuel Courcol, « En fanfare » est une histoire de fraternité et de solidarité extrêmement touchante. Ce long-métrage à la fois poignant et feel-good est porté par des dialogues très drôles et deux acteurs formidables.

    En sélection à Cannes première. Sortie le 27 novembre.

    « Vingt Dieux »

    La réalisatrice Louise Courvoisier, 29 ans, a grandi dans une ferme du Jura. Pour son premier film, elle a pensé à ses « collègues de village » et imaginé l’histoire de Totone, un gamin de 18 ans qui ne pense qu’à faire de la moto, boire des bières et écumer les bals de villages avec ses potes. Un jour, Totone se retrouve en charge de sa petite sœur de 7 ans, obligé de travailler pour gagner sa vie…

    Formidablement tenu, d’une immense justesse, « Vingt Dieux » brosse le portrait d’un ado débrouillard et attachant, contraint de grandir brutalement. La cinéaste ne cède à aucune facilité : elle regarde ses personnages sans complaisance et son intrigue surprend. Ses acteurs, pour la plupart agriculteurs dans la vraie vie, crèvent l’écran.

    HOMMAGE

      Hommage de Renaud Muselier au président Jacques Chirac, cinq ans après son décès. Un grand homme, un homme d'État, qui portait une vis...