Le nouveau président argentin Javier Milei a un profil inquiétant, de type Trump et Bolsonaro réunis…
Il se définit comme « anarcho-capitaliste »… On sent tout de suite une identité complexe. D’ailleurs, il brandit une tronçonneuse pour signifier qu’il va trucider l’Etat. Pendant qu’en France, dès qu’on voit une tronçonneuse on en est encore à chouiner : ouin ouin les arbres de l’A69. Pendant ce temps les Argentins sont sur l’autoroute de l’apocalypse à travers toute la pampa jusqu’au fin fond de la Patagonie. Il va falloir rapatrier Florent Pagny.
Il y va à la tronçonneuse le mec !
Évidemment. Quand tu menaces d'assassiner l’Etat, tu sors pas une roulette à pizza. Cela dit, chez nous, quand on démantèle doucement les services publics… C’est plus subtil. En France, on fait ça au couvert à homard. On décortique. On a nos particularismes. Par exemple, en Argentine ou aux États-Unis, l’extrême-droite attaque les médias. En France, elle rachète les médias. Nuance. Et moi, j’aime la nuance, vous savez…
Il ne faudrait pas que ça donne des idées à nos élus… Si vous croisez Jordan Bardella chez Leroy-Merlin vérifiez bien qu’il n’est pas en train d’acheter un taille-haie. Parce qu’après Eric Ciotti va vouloir une élagueuse thermique… y’a des promos en ce moment chez Jardiland… (J’ai un petit peu enquêté pour les besoins de cette chronique).
Donald Trump a immédiatement félicité le nouveau président argentin, Javier Milei. Félicité par Trump… c’est comme être félicité par Gaspard Proust pour ta dernière chronique. Y’a des soutiens dont on se passe volontiers.
Ensuite, le président Milei est tellement fan de son chien qu’il l’a fait cloner quatre fois. Et il prétend qu’il communique avec eux, il est conseillé par ses chiens. Après, on en a des exemples plus proches de dirigeants qui prennent conseil auprès de requins… Mais avec un Président comme ça, pour votre revue de presse, Claude si vous voulez je vous cède mes trois minutes… j’apporterai rien de plus, je crois.
J’ai une pensée pour mes confrères caricaturistes argentins. On peut envisager de les accueillir comme réfugiés humoristiques sur Inter. S’il y a en a un qui sait faire des micro-trottoirs ça peut peut-être m’intéresser… J’en avais un, mais bon… je ne sais pas si on peut faire des duplex depuis Fleury-Mérogis.
C’est pas fini : le président argentin est pour la vente libre des armes, mais aussi pour la vente d'organes, deux idées assez complémentaires, dans le fond. Oui, c’est la vente d’organes. Après, si ça peut lui permettre de s’acheter un cerveau… Il est également pour la légalisation des drogues, mais ça quand on lit son programme, ce n'est pas nécessaire de le préciser. Et puis sur la politique extérieure, on n’est pas trop pressés d’avoir son avis sur le Proche-Orient.
S’il vient en France, Léa… vous pourriez l’interviewer. Bon par contre vous lui posez des questions, et il répond… mais à Nicolas. Et avant ça, on l’aurait d’abord entendu chez Mathilde Serrell… Parce qu’en matière “Les nouvelles têtes”, alors ça, c’en est une belle !
L’Argentine réputée pour abriter les anciens SS. Là je peux me lâcher sans craindre les médias argentins. Avant qu’ils n'arrivent à prononcer mon nom en espagnol, j’ai de la marge. “Argentina es el Ehpad de los viejos SS”. C’est juste histoire de recevoir des menaces dans une autre langue. C’est important de s’ouvrir aux autres.
Bref, pour être élu en ce moment, il faut être un clown d’extrême-droite (pardon pour les clowns ils méritent mieux que ça). Mais… Il faut pousser le curseur de l’outrance à fond. C’est la grosse différence entre la politique et l’humour. Mais à force d’élire des clowns un peu partout, ce sont les humoristes qu’on finit par prendre trop au sérieux.
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