La tempête Ciaran va causer entre 370 et 480 millions d’euros de dégâts
EXCLUSIF. Selon une estimation de la société Risk Weather Tech, qui combine données météorologiques et assurantielles, entre 230 000 et 270 000 sinistres devraient être déclarés.
Des arbres tombés sur des voitures, des toitures arrachées, des vitres brisées… Il faudra quelques jours pour avoir une vision globale et précise de l’étendue des dégâts après le passage de la tempête Ciaran. Mais, à peine quelques heures après la fin de cet épisode météorologique exceptionnel, il est déjà possible d’avoir une idée de la facture dont vont devoir s’acquitter les assurances.
Selon la société Risk Weather Tech, qui travaille notamment avec le groupe Covéa (Maaf, MMA, GMF) ou la Caisse centrale de réassurance, le nombre de sinistres assurés devrait au final se situer entre 230 000 et 270 000 et le coût atteindre de 370 à 480 millions d’euros pour les compagnies. C’est plus que la tempête Alex et ses 210 millions d’euros de dégâts assurés en octobre 2020 mais beaucoup moins que le 1,5 milliard d’euros pour Xynthia en février 2010 ou le 1,7 milliard de Klaus en janvier 2009.
« Nous avons des modèles de sinistralité régionalisés – car 120 km/h de vent en Normandie ne font pas les mêmes dégâts que dans les Landes –, et nous venons les alimenter avec les prévisions météorologiques en amont de la tempête ou avec les données d’observation de Météo France après son passage », décrypte Gilles André, patron de Risk Weather Tech.
VIDÉO. Grue pliée, arbres arrachés, rafales à plus de 200 km/h… le passage dévastateur de la tempête Ciaran
Après une première estimation effectuée à 11 heures ce jeudi 2 novembre et chiffrant les dégâts entre 320 et 430 millions d’euros, la facture prévisible a finalement été revue à la hausse à 18 heures après le passage de la tempête sur les Hauts-de-France « 370 à 480 millions d’euros, c’est environ 50 % de la sinistralité annuelle moyenne tempête, grêle et neige », reprend le spécialiste. Des données qui servent aux assureurs à dimensionner leurs équipes et à leur donner de la visibilité, ainsi qu’aux réassureurs, sur le coût des dégâts ensuite.
« Mais on a échappé au pire, explique Gilles André, soulagé. Il y a eu un phénomène de bombe météorologique avec creusement très rapide de la dépression. Si cela avait eu lieu sur le continent, au-dessus de la région parisienne comme en 1999 avec Lothar, cela aurait été catastrophique. Pour Ciaran, le creusement s’est fait en mer et seules les côtes de la Manche, assez résilientes par rapport aux tempêtes, ont subi l’intensification du phénomène. »