TOUSSAINT

 

17:30 L'invité de "C dans l'air"

Axel de Tarlé reçoit chaque jour en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou l'économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.

Ce mercredi 1er novembre 2023, Axel de Tarlé recevra : Fabien de Lacaze, directeur de la communication de PFG "Pompes funèbres générales".

Le 1er novembre correspond à la fête catholique de la Toussaint. En France, comme dans plusieurs pays européens, c'est un jour férié. Cette journée précède celle des défunts, qui a lieu le 2 novembre et qui, elle, n’est pas fériée. C'est la raison pour laquelle les Français vont traditionnellement au cimetière le 1er plutôt que le 2 novembre. La Toussaint est célébrée en l'honneur, comme son nom l'indique, de tous les saints “connus et inconnus” de l'Église catholique latine.

Depuis plusieurs années, PFG (pompes funèbres générales), 1er réseau de services funéraires en France, constate une forte évolution des pratiques funéraires. Les Français sont de plus en plus nombreux à souhaiter des alternatives aux obsèques traditionnelles et à concevoir ce moment comme une célébration de la vie du défunt. Une étude PFG réalisée par YouGov propose un décryptage sur trois tendances du secteur. D’abord, la tendance de la couleur pour le choix d’un cercueil est plébiscitée par 20 % des Français qui souhaiteraient un cercueil de couleur pour leurs obsèques. Ensuite, de plus en plus de Français souhaitent personnaliser leurs obsèques avec de la musique diffusée lors des cérémonies. Enfin, d’autres attentes émergent pour les animaux de compagnie.

Fabian de Lacaze reviendra sur l’étude PFG réalisée par YouGov qui propose un décryptage sur trois tendances du secteur qui désacralisent la cérémonie d’enterrement.


Vivre est à la portée de n’importe quel quidam. Savoir mourir, en revanche, demande dignité et une forme de détachement qui ne s’acquiert pas si aisément. La mort intimide, rend à la fois perplexe et un peu bête. Elle vous cueille un matin au saut du lit ou à la suite d’une longue maladie, que vous vous y soyez préparé longtemps à l’avance ou pas, elle laisse coi. Croyez-moi, c’est une chose qui arrive bien assez vite et communément admise pour la prendre avec une certaine hauteur de vue et un sourire en coin.

C’est même l’œuvre d’une vie entière que de disparaître sans accabler ses proches, tout en se rappelant à leur bon souvenir par une plaisante singularité. En toute circonstance, du berceau au trépas, le snob se doit de respecter des bonnes manières et un code d’honneur, se plier à un protocole particulier et à une bienséance fortement malmenée aujourd’hui par nos élites barbares, refuser le commun et le trivial, s’extraire des masses et effectuer le grand saut dans l’inconnu avec flambe et morgue, ne surtout pas gêner ses contemporains. Certaines fautes de goût dans le choix du faire-part, de l’épitaphe, du corbillard ou du caveau sont impardonnables pour l’homme qui s’est obligé à vivre supérieurement durant des décennies. La mort ne changera rien à ce programme, elle vient juste clore une existence portée par l’exigence morale et vestimentaire, le souci du détail et une esthétisation du quotidien. Tant de gens meurent dans l’indifférence et la banalité, parfois même dans d’extrêmes souffrances et d’inextricables soucis financiers.


Guide cocasse et guindé

Tout ça manque cruellement de courtoisie et d’ampleur. Antonius Moonen, né en 1956 aux Pays-Bas, déjà l’auteur du Petit bréviaire du snobisme en 2010 et du non moins estimable Manuel de savoir-vivre à l’usage des maîtres et maîtresses de chien en 2011 continue son travail d’évangélisation, tout en pratiquant un humour noir et un second degré salvateur dans une époque craintive. Cette fois-ci, il vient d’écrire Snob éternel aux éditions « Le Chat Rouge », maison qui publie depuis une vingtaine d’années des ouvrages précieux et décalés, sorte de cabinet de curiosités pour fins lettrés et dandys compulsifs. Les amateurs de raretés décomplexées et étranges connaissent la richesse de leur catalogue qui a notamment réédité La Comédie de la Mort de Théophile Gautier ou Les Poètes maudits de Paul Verlaine.  Dès sa préface, Antonius Moonen prévient le lecteur: « Le snobisme funéraire est vieux comme le monde comme nous révèlent les fouilles à Stonehenge (cimetière de la jet-set locale de l’âge du bronze), le Taj Mahal, les catacombes parisiennes et la Vallée des Rois en Égypte, les collections d’art funèbre des musées et les nombreux mausolées occupés par des célébrités ». Alors, comment concilier la mort qu’il qualifie de « scandaleusement républicaine » et d’« excessivement répandue » avec le snobisme ? « La démocratie et la popularité sont de loin les plus redoutables et méprisants des assassins de snobisme » avance-t-il. Ce guide cocasse et guindé, persifleur et didactique vous apprendra à éviter les pièges d’une mort standardisée comme la culture des tomates sous serres. Le thuriféraire avertit « être bien né ne suffit plus : il faut également être bien décédé ». Son abécédaire court d’Absoute à Zombie.


Bienvenue chez Borniol

J’avais oublié la signification du mot « Borniol » qui s’apparente à une « lourde tenture noire que l’on tend à l’entrée d’une maison en deuil, au portique d’une église ou autour d’un catafalque ». L’amateur de voitures que je suis, a toujours eu un faible pour les corbillards, notamment les transformations des carrossiers sur des bases de Bentley et Rolls-Royce, l’auteur rappelle que « jadis il s’agissait d’un véhicule hippomobile » que l’on pouvait « embellir d’accessoires religieux, de draperies, de fleurs et de lanternes ».


L’auteur s’attarde sur des points techniques comme une mort survenue à l’étranger et la nécessité de rapatrier la dépouille, mais aussi quel « dress-code » adopter ? « L’étiquette conseille de retirer tous les bijoux, sauf l’alliance », écrit-il. Et qu’en est-il des vêtements de deuil pour votre veuve, par exemple ? « Même dans les régions les plus conservatrices, on accepte aujourd’hui l’abandon plus rapide des vêtements de deuil. On considère qu’au bout de six mois, la vie normale peut reprendre son cours ».

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