22.11.1963

 

ENQUÊTE - Presque 60 ans après son assassinat, le mystère plane toujours sur la mort de John Fitzgerald Kennedy, le 22 novembre 1963, à Dallas. Des documents ont été déclassifiés en décembre dernier par l'administration Biden.


 


Ce n'était sans doute pas le but recherché : en annonçant il y a un mois la déclassification de 13.000 documents liés à l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy en 1963, Joe Biden comptait bien en finir avec ce sparadrap qui colle aux administrations américaines comme celui du capitaine Haddock à sa veste de marin. Puisque 97 % des rapports, courriers, comptes rendus de réunions, télégrammes et autres notes sont consultables, il ne fait désormais plus de doute que Lee Harvey Oswald a agi seul, n'est-ce pas ? Non, répond avec force Thierry Lentz, qui a consulté cette paperasse qui s'ajoute à celle, encore plus volumineuse (219.000 pages exactement), mise jusque-là à disposition de tout un chacun (à condition de lire l'anglais et d'avoir un peu temps devant soi). Car le directeur de la Fondation Napoléon, depuis toujours fasciné par ce drame qui a bouleversé l'Amérique et le monde et continue à susciter l'intérêt de tous, plus de soixante après, pointe un léger problème : la vérité est ailleurs. En l'occurrence dans les documents de la CIA et du FBI qui font partie des 3 % demeurant inaccessibles. Quelle déveine, vraiment...

Bref, selon lui, la lecture de ces archives ne peut paradoxalement que relancer justement la thèse du complot à laquelle tout le monde adhère (y compris, en son temps, le général de Gaulle, persuadé que «si la vérité éclate, il n'y a plus d'Etats-Unis»)... sauf les gouvernements américains successifs. Car rien, dans ces documents, ne permet de répondre aux questions qui entretiennent le doute. Comment expliquer que la commission d'enquête Warren ait conclu à trois tirs (d'une suspecte précision, compte tenu de l'arme du tueur et de la rapidité d'exécution : six secondes), alors que la commission Stokes, constitue quatorze ans plus tard, affirme qu'il y en a eu quatre en s'appuyant sur moult témoignages et un enregistrement de la police ? Comment la première balle supposément tirée par LHO a pu toucher Kennedy avant d'atteindre le gouverneur du Texas dans le dos, puis bifurquer vers son poignet et sa cuisse pour ressortir quasi intacte, et finir dans le pantalon du malheureux John Connally ? Comment peut-on présenter Lee Harvey Oswald comme communiste alors qu'il fréquentait les milieux anticastristes ? Comment a-t-on pu, sans complicité, laisser entrer Jack Ruby dans le commissariat de Dallas et abattre l'assassin désigné de Kennedy devant une dizaine de policiers s'apprêtant à le transférer dans une prison ? Autant de questions qui mènent à celle, ultime, qui nous agite tous : qui a fait tuer John Fitzgerald Kennedy ? Là aussi, Thierry Lentz a quelques idées...

 
Le cortège présidentiel traversant la ville de Dallas, quelques minutes avant les tirs. Bettmann Archive.
 

Peut-être qu'un jour, une fois la vérité sue, on reconstituera grandeur nature cette fin de matinée du 22 novembre 1963 qui sidéra le monde. 

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