les coulisses du festival


Vu des États-Unis. 

Le Festival de Cannes, c’est super glamour mais totalement épuisant

“Couvrir Cannes, c’est bien plus compliqué que de regarder Alicia Vikander monter les marches.” Mary McNamara, journaliste au “Los Angeles Times”, raconte “son” Festival de Cannes, entre files d’attente sous la pluie, crises de fringale et conférences de presse hystériques.


Critique de cinéma et lauréate du prestigieux Pulitzer, Mary McNamara écrit pour le Los Angeles Times américain. Cette semaine, elle envoie son témoignage installée sous les palmiers de la Croisette. Et force est de constater que le mot “trépidant” prend tout son sens. Car, toute heureuse qu’elle soit d’être payée pour parler des meilleurs films du monde entier, son activité peut causer quelques vertiges.

“Tous ces films géniaux, ces fêtes, ces stars du cinéma, ces icônes de la mode – sans parler de la Côte d’Azur , c’est si cool, si glamour, si excitant. Et c’est vrai, parfois c’est épuisant, frustrant, déconcertant et écrasant. À un moment, on est complètement retourné par un film qui vous change la vie, un jeu d’acteur miraculeux ou l’énergie rayonnante de personnes brillantes qui parlent de leur art avec passion. Cinq minutes après, on est au bord des larmes de faim et de fatigue, on se demande qui exactement s’est dit que regarder un tas de films vraiment intenses de 8 h 30 à minuit était une bonne idée, et on s’efforce de garder sa santé mentale en poireautant dans une file d’attente de plus.”

Entre les montagnes russes des émotions et la fatigue, la vérité sur le terrible destin d’une journaliste du monde du spectacle ? Pas vraiment. Plutôt un regard souvent amusant derrière les coulisses du fameux festival, avec une densité de stars assez déconcertante, c’est vrai ; des journées vertigineuses où le glamour des marches côtoie la réalité de la météo ; où les rencontres avec les vedettes alternent avec les visites d’une chaîne de fast-food américaine. Vous y croiserez Cate Blanchett en haute couture, quelques réflexions sur l’importance de l’apprentissage des langues (qui ne sont pas l’anglais), et un surprenant hommage aux chiens de la ville (aux chats, aussi, mais c’est moins surprenant). Si cela vous tente, vous trouverez notre traduction ici. Bon voyage à Cannes !


Quand on dit à quelqu’un qu’on va au Festival de Cannes, il est inévitablement et souvent expressément envieux : “Oh là là, est-ce que je peux venir aussi ?” Tous ces films géniaux, ces fêtes, ces stars du cinéma, ces icônes de la mode – sans parler de la Côte d’Azur –, c’est si cool, si glamour, si excitant.

Et c’est vrai, parfois, et parfois c’est épuisant, frustrant, déconcertant et écrasant.

À un moment, on est complètement retourné par un film qui vous change la vie, un jeu d’acteur miraculeux ou l’énergie rayonnante de personnes brillantes qui parlent de leur art avec passion.

Cinq minutes après, on est au bord des larmes de faim et de fatigue, on se demande qui exactement s’est dit que regarder un tas de films vraiment intenses de 8 h 30 à minuit était une bonne idée, et on s’efforce de garder sa santé mentale en poireautant dans une file d’attente de plus. Franchement, si le type qui est derrière moi n’arrête pas de s’extasier sur Martin Scorsese comme tous les hommes passionnés de cinéma avec qui je suis sortie à la fac, je ne réponds plus de rien.

Démoralisée devant Cate Blanchett

Je reconnais pleinement que je suis privilégiée : vivre le festival de cinéma le plus prestigieux du monde, c’est un boulot sympa. Je dis juste que couvrir Cannes, c’est bien plus compliqué que de regarder Alicia Vikander monter les marches [l’actrice suédoise était venue présenter Le Jeu de la reine, de Karim Aïnouz, en sélection officielle].

Quelques observations de mi-festival.

Chaque film en compétition, et certains ne le sont pas, a droit à une première de gala. Il n’est donc pas inhabituel de voir des gens en tenue de soirée à 3 heures de l’après-midi. Cependant, la plupart des participants s’habillent confortablement et pour être paré à toute éventualité météorologique. On peut entrer dans le cinéma par une belle journée ensoleillée et en ressortir pour constater qu’il pleut*.

Pour rester dans le sujet, être assise vêtue d’un pantalon de lin et d’une veste en jean en face d’une Cate Blanchett resplendissante en 


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