https://youtu.be/G944GRD99tQ
Le film Vaincre ou Mourir sur l’épopée vendéenne déchaîne la haine des professionnels salariés de la critique cinématographique, et suscite l’enthousiasme des spectateurs. Faut-il s’en étonner ?
La plume serve griffonne rageusement contre le panache de Charette. L’Obs se gausse : « Très peu de cinéma, beaucoup de bruit et de fureur prosélyte, le tout saupoudré d’un message chrétien lourdement asséné » ; Le Monde ironise sur ces « molles batailles entre figurants déguisés en paysans vendéens » ; Télérama ricane : « Si les guerres de Vendée m’étaient contées avec des lunettes de chouan et de gros sabots… A fuir au galop ! »
Comme à ses compagnons d’armes, il y a plus de deux cents ans, Charette rappelle fièrement aux spectateurs de Vaincre ou Mourir : « Notre Patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé avant nous. Notre Patrie, c’est notre Foi, notre terre, notre Roi…
« Mais leur Patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition… Alors, qu’est-ce que cette Patrie narguante du passé, sans fidélité, sans amour ? Cette Patrie de billebaude et d’irréligion ? Beau discours, n’est-ce pas ? Pour eux, la Patrie semble n’être qu’une idée ; pour nous, elle est une terre. »
Libération rétorque, comme s’il se sentait encore visé, après plus de deux siècles : « Le plus fascinant, dans un film militant ayant transformé ses personnages en alibi, devient la place prépondérante accordée aux concepts, à ces entités sans tête et abstraites, visiblement malfaisantes, contre lesquelles bataillent sans relâche Charette et ses amis.
« Elles ont pour nom république ou histoire. […] Renverser l’histoire, une bonne définition de l’entreprise réactionnaire. »
Plus radical et bien dans l’esprit des colonnes incendiaires de Turreau, Ecran Large voudrait voir le film, ses producteurs et ses réalisateurs, en enfer : « A la vue de Vaincre ou Mourir, on espérerait presque que l’enfer existe réellement pour y voir ses responsables prosélytes et réactionnaires y brûler avec délectation. »
Charette leur avait déjà répondu : « Il est vieux comme le diable leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu… Vieux comme le diable… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ; faut rire !
« Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur… »
C’est cette jeunesse et son panache qui sont psychiquement insupportables pour des post-soixante-huitards déplumés. Mais la critique aboie, et le film passe… dans les salles. A la plus grande satisfaction des spectateurs.