lundi 3 juin 2024

 

Affaire Meurice : sur France Inter, Waly Dia dézingue la pdg de Radio France, Sibyle Veil

Dimanche, dans une émission raccourcie – plusieurs membres de la troupe préférant ne pas prendre le micro après la suspension de Guillaume Meurice –, l’humoriste a violemment critiqué la direction du groupe radiophonique public.

L’humoriste Waly Dia en soutien à son camarade Guillaume Meurice, suspendu d’antenne.

L’humoriste Waly Dia en soutien à son camarade Guillaume Meurice, suspendu d’antenne. Photo Audoin Desforges pour Télérama

«La dernière fois que je suis venu, on apprenait que l’émission avait gagné 50 % d’audience. Un mois après, je reviens : on a 50 % de l’émission en moins. »

 

Sans son chroniqueur, l’émission de Charline Vanhoenacker continue chaque semaine bon gré mal gré – mis à part le 12 mai, où France Inter était en grève pour défendre la liberté d’expression –, confrontée par ailleurs à plusieurs défections dans ses troupes en signe de solidarité (Djamil Le Shlag, Laélia Véron, Aymeric Lompret…). Cette semaine, la durée du programme a finalement été réduite de moitié, dans un « Petit dimanche soir ».

Pas de quoi entamer la verve de Waly Dia, qui a sorti la sulfateuse pour s’attaquer à la patronne de la Maison ronde. « En France, c’est fou, hein, si tu es sous mandat d’arrêt pour crime de guerre, tu peux être invité dans un JT. Par contre, si tu fais une blague sur ce criminel de guerre, tu es interdit de radio. Et ça, même si la justice a classé les plaintes », a-t-il d’abord lancé, pointant l’interview donnée par Benyamin Netanyahou à LCI jeudi dernier. « Alors, si les plaintes sont classées, pourquoi Sibyle Veil, la présidente de Radio France, radio d’État, décide de mépriser une décision de justice ? Après, j’ai vu que pendant trois ans elle avait été conseillère de Nicolas Sarkozy… » a-t-il poursuivi, déclenchant des huées dans le public, auxquelles Charline Vanhoenacker a coupé court, avant qu’il n’ajoute : « Elle a appris la magie avec Dumbledore, j’ai envie de dire. »

Il a ensuite comparé Sibyle Veil à un Donald Trump disant : « Je suis d’accord avec la justice, tant qu’elle est d’accord avec moi. » Alors que les plaintes déposées contre Guillaume Meurice ont été classées sans suite, la direction de Radio France a appuyé sa décision d’ouvrir une procédure disciplinaire à l’encontre de l’humoriste sur la mise en garde que lui avait adressée l’Arcom après la blague incriminée – l’autorité de régulation de l’audiovisuel avait estimé en novembre que la séquence humoristique portait « atteinte au bon exercice par Radio France de ses missions et à la relation de confiance qu’elle se doit d’entretenir avec l’ensemble de ses auditeurs ».

À la fin de sa chronique, Waly Dia a martelé sa détermination à ne pas lâcher le micro. « Moi je suis persuadé que son projet, à la dame, c’est de nous dégager. Donc le fait que tout le monde parte, je ne sais pas si c’est la bonne stratégie pour emmerder la direction. Je ne pense pas que Sibyle Veil se dise : “Il faut tout de suite réintégrer Guillaume Meurice, sinon Aymeric Lompret ne va plus venir !” Non, pour moi, elle est devant un trombinoscope et elle fait des croix sur des photos. […] Si en plus on se barre sans qu’elle doive faire d’efforts, là elle va faire péter le champagne, allumer le Womanizer [un vibromasseur, ndlr] et passer une super soirée ! » De quoi garder vivace la guerre larvée qui continue, semaine après semaine, d’opposer l’émission satirique et la direction. Celle-ci doit dévoiler dans les prochains jours la décision prise sur le cas Meurice : sa sanction pourrait aller jusqu’à la « rupture anticipée pour faute grave » de son contrat de travail.

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