"Il y a déjà des instructeurs français en Ukraine. Avec cette annonce Emmanuel Macron veut frapper l’opinion publique. En contrepartie le RN reprend exactement les mots de Poutine. C’est le parti qui voulait envoyer la légion étrangère dans les banlieues mais qui voudrait que l’armée française ne se batte pas quand nos sociétés sont menacées par un empire comme celui de Poutine".
L'analyse de Guillaume Ancel, ancien officier et Anthony Bellanger, éditorialiste, dans #cdanslair
Le débarquement, les alliés…et Poutine
Les célébrations du 80e anniversaire du débarquement du 6 juin 1944 commencent ce mercredi en Bretagne et en Normandie, avec trois jours de commémorations et une importante séquence diplomatique.
De nombreux présidents, anciens chefs d’État et autres personnalités sont invités à cet événement historique. Le président américain, Joe Biden, est l’invité principal et est arrivé en France ce matin. Il est attendu au cimetière américain et à la cérémonie internationale, et poursuivra par une visite d’État à Paris. Cette année, le président russe n’est pas invité en raison de la « guerre d’agression » contre l’Ukraine, selon l’Élysée. En revanche, le président ukrainien sera présent demain sur la plage d’Omaha Beach et rencontrera le président américain avant un autre entretien à Paris vendredi avec le chef de l’État français.
Le sort de l’Ukraine sera également au centre des discussions entre Joe Biden et Emmanuel Macron samedi à l’Élysée. La Russie de Vladimir Poutine sera un sujet crucial, surtout depuis que les alliés occidentaux ont autorisé Kiev à utiliser leurs armes pour cibler des sites militaires en Russie.
Ce mardi, le porte-parole du Kremlin n’a pas exclu la possibilité que les forces russes puissent attaquer des instructeurs français, dont l’envoi est actuellement discuté entre Paris et Kiev.
Parallèlement, les ingérences et les campagnes de déstabilisation se multiplient à l’approche des élections européennes et des JO de Paris.
Samedi, cinq cercueils ont été découverts au pied de la tour Eiffel, remplis de plâtre et recouverts d’un drapeau français, avec la mention « soldats français de l’Ukraine ». L’enquête progresse et les soupçons se tournent encore une fois vers la Russie.
Ces ingérences touchent également plusieurs pays en Europe, dont la Pologne. Lundi, le ministre de l’Intérieur polonais a déclaré que 18 personnes avaient été arrêtées au cours des six derniers mois, suspectées d’activités hostiles pour la Russie ou la Biélorussie, notamment de planification de sabotages et d’incendies volontaires, qui se sont multipliés récemment en Pologne. Placée en première ligne depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, Varsovie a intensifié ses achats d’armes et recruté massivement des soldats. Elle vient aussi de présenter son dispositif de « bouclier oriental » qui sera déployé à ses frontières pour les rendre « infranchissables par un ennemi potentiel ». Ce projet de 2,3 milliards d’euros prévoit notamment la création de fortifications et de champs de mines le long des frontières biélorusses et russes.
Les tentatives de déstabilisation deviennent de plus en plus hybrides et se déroulent également sur les réseaux sociaux, où le flux de fausses informations en provenance de Moscou semble inépuisable. Récemment, une vidéo publiée sur des comptes Telegram pro-russes montre la prétendue capture d’un soldat français à Kharkiv en Ukraine. Cependant, la tenue et l’accent fortement russe de l’homme indiquent une nouvelle fois la propagande russe.
Le ministère des Armées a officiellement démenti l’authenticité de cette vidéo ainsi que la présence de militaires français en Ukraine.