«En Marche n’aura plus de majorité dans les Commissions mixtes paritaires.» Ce constat, dressé auprès de Public Sénat par Catherine Deroche, présidente LR de la commission des affaires sociales à la chambre haute, a de quoi alarmer les macronistes. Cela n'a rien d'anodin avec un Parlement revivifié par les dernières législatives. Concrètement, quand les deux chambres votent deux versions différentes d'un projet ou proposition de loi, 7 députés et 7 sénateurs se réunissent en CMP et essayent de trouver un texte commun. La composition des CMP est proportionnelle au poids de chaque groupe dans les chambres. Avec les résultats des législatives, la majorité présidentielle perd de sa superbe et devrait, in fine, compter 3 députés en CMP, contre 4 pour les oppositions (2 Nupes, 1 LR et 1 RN). Or, au Sénat, l'union LR-Centristes compte déjà 4 sièges, LREM 1 seul. Le calcul est simple : dans les futures CMP, la coalition LR-Centristes aura 5 sièges, la majorité présidentielle 4. «Il faudra écouter les LR, le Sénat. Le Parlement peut reprendre tout son poids, sans le gouvernement. La CMP pourra être conclusive contre l’avis du gouvernement, avec un texte qui ne ressemblera pas à celui du gouvernement», imagine déjà le sénateur LR Jérôme Bascher. De ce point de vue, la nomination de l'ex-LR Franck Riester ministre des Relations avec le Parlement, en lieu et place de l'ancien socialiste Olivier Véran, est tout sauf un hasard.
La majorité en train d'essayer de compter ses membres en CMP. |