Treize nouvelles personnes font leur entrée au gouvernement, dont l’historien Pap Ndiaye et l’ancien patron des députés LR Damien Abad. Emmanuel Macron a aussi récompensé plusieurs de ses fidèles comme le patron du parti LREM Stanislas Guerini et la députée Yaël Braun-Pivet.


Darmanin, Le Maire, Attal… Ces ministres qui remettent ça dans le gouvernement Borne

Le gouvernement d'Elisabeth Bornedossier

On s’attendait à quelques nouvelles surprises du nouveau monde, on a surtout droit à un «tournez manège» à l’ancienne. Nombre d’anciens ministres du gouvernement Castex ont été rappelés par Elisabeth Borne et Emmanuel Macron.
par Victor Boiteau
publié le 20 mai 2022 à 18h42

Il y a ceux qui partent. Et ceux qui restent. La composition du nouveau gouvernement d’Elisabeth Borne a été annoncée ce vendredi par le secrétaire général de l’Elysée, le tout-puissant Alexis Kohler. Dans ce nouveau casting, des trombines sont déjà connues. Et pour cause : de nombreux ministres ont été repêchés du précédent quinquennat. Tour d’horizon de ce jeu de chaises musicales gouvernemental.

Gérald Darmanin

Place Beauvau, Gérald Darmanin conserve donc son poste malgré les multiples critiques à son encontre. Nommé en juillet 2020 pour succéder à Christophe Castaner, le transfuge sarkozyste ne cachait pas son envie de prolonger son bail au gouvernement. L’ancien maire de Tourcoing s’est démultiplié durant la campagne présidentielle, abattant déplacements et réunions publiques en jouant à fond la carte «sociale» et «élu de terrain», en bon soldat du candidat Macron. Pour les législatives de juin, il se représente dans la 10e circonscription du Nord.

Bruno Le Maire

Autre poids lourd de l’ère «Macron Ier», Bruno Le Maire rempile lui aussi. L’ex-LR converti au macronisme, qui s’était dit mardi «très serein» sur son avenir politique, est reconduit à la tête du ministère de l’Economie et des Finances. Malgré quelques bourdes ces derniers mois, Le Maire sauve son poste, et devient même numéro 2 du gouvernement. Ambitieux, l’ancien conseiller de Dominique de Villepin ? S’il ne brigue pas de second mandat de député en juin, il assurait au Figaro il y a quelques jours qu’il «poursuivrait [son] engagement politique sous une autre forme dans les années qui viennent, et sans doute pour très longtemps».

Amélie de Montchalin

Elle ne cachait pas son envie de rester ministre. Amélie de Montchalin, «bonne élève» du gouvernement Castex, passe de la Fonction publique au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires. Une belle promotion pour l’ancienne députée de l’Essonne puisqu’elle récupère en un seul ministère les portefeuilles de deux anciens, et se retrouve surtout engagée dans la grande cause verte vantée par Macron dans l’entre-deux-tours. Celle qui pilotait la controversée réforme de la haute fonction publique hérite du poste jusqu’alors occupé, en partie, par Barbara Pompili. A noter, l’ex-juppéiste est également candidate pour les législatives dans la 6e circo de l’Essonne.

Agnès Pannier-Runacher

Macroniste de la première heure, Agnès Pannier-Runacher complète la longue liste des ministres du gouvernement Castex reconduit dans l’équipe d’Elisabeth Borne. Jusqu’alors en charge de l’Industrie, l’ancienne inspectrice des finances se voit confier la planification énergétique. Un ministère qui s’annonce stratégique à en croire les nombreux discours d’Emmanuel Macron durant l’entre-deux-tours consacrés à l’écologie. Notons que Pannier-Runacher peut d’ores et déjà se consacrer pleinement à sa tâche sans avoir à faire campagne. Alors qu’elle envisageait de se présenter aux législatives dans le Pas-de-Calais, la ministre a finalement abandonné cette idée.

Gabriel Attal

Porte-parole du gouvernement ou du Covid ? Depuis deux ans, le visage de Gabriel Attal est associé aux traditionnelles conférences de presse données à l’issue du Conseil des ministres. Efficace à son poste, il espérait une promotion. C’est chose faite : à 33 ans, ce macroniste de la première heure obtient – auprès de Bruno Le Maire – le poste de ministre délégué chargé des Comptes publics. Avec un pouvoir notamment sur les directions du budget, des impôts ou des douanes, Gabriel Attal se retrouvera certainement dans les prochaines semaines au cœur de la bataille brûlante du pouvoir d’achat.

Eric Dupond-Moretti

Le maintien en poste du ministre de la Justice est l’une des grosses surprises de ce nouveau gouvernement. En poste depuis juillet 2020, Eric Dupond-Moretti essuie une grogne sans précédent des magistrats. L’ex-ténor du barreau est aussi mis en examen pour «prise illégale d’intérêts», une première pour un ministre en exercice. Manifestement pas de quoi refroidir Emmanuel Macron et Elisabeth Borne. Point positif : Eric Dupond-Moretti pourra oublier la politique et se concentrer sur sa mission à la Chancellerie, puisqu’il a décidé de ne pas se présenter aux élections législatives dans le Nord. Il y avait été sèchement battu aux régionales 2020.

Sébastien Lecornu

Echaudé par la colère sociale aux Antilles et le dossier miné de la Nouvelle-Calédonie, Sébastien Lecornu a tenu la barre dans la tempête en tant que ministre des Outre-Mer. Apprécié du chef de l’Etat, ce transfuge de LR a aussi joué les relais locaux pour Emmanuel Macron durant la campagne, en tant qu’ex-maire de ville moyenne (Vernon, en Normandie) très ancré localement. Récompense : il est reconduit au gouvernement et, en pleine guerre en Ukraine, obtient le crucial ministère des Armées. A 35 ans à peine ans, l’élu de l’Eure reprendra les dossiers de Florence Parly.

Clément Beaune

Autre protégé du locataire de l’Elysée, Clément Beaune doit vivre un vendredi mi-figue, mi-raisin. L’ancien sherpa du chef de l’Etat, puis secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, ne dissimulait pas ses ambitions. Il reste chargé de l’Europe, mais passe du statut de secrétaire d’Etat à celui de ministre délégué. Si son périmètre n’augmente pas, il gagnera du pouvoir, avec un budget propre et la possibilité de signer des décrets. Surtout, Beaune pourra désormais siéger au Conseil des ministres même si l’Europe n’est pas évoqué (ce qui devrait néanmoins ne pas arriver souvent). A presque 40 ans, le spécialiste reconnu des affaires européennes est également candidat pour les législatives, dans la 7e circo de Paris. Il se dit même que Beaune ferait partie des macronistes intéressés par la mairie de Paris…

Olivier Véran

Il est devenu, depuis février 2020, le ministre du Covid-19. Et l’un des plus connus par les Français. Rue de Ségur, à la Santé, Olivier Véran a enchaîné les conférences de presse, les visites d’hôpitaux auprès des soignants et les conseils de défense sanitaire. Après deux ans à ce poste, l’ex-député de l’Isère espérait rester en place. «J’ai été ministre de la crise sanitaire pendant deux ans. J’aimerais bien maintenant être ministre de la Santé à temps plein», disait-il en mars à l’Obs. Perdu. Le médecin neurologue récupère un poste beaucoup plus politique : celui des Relations avec le Parlement. S’il va disparaître des écrans télés, Véran aura la lourde tâche de faire vivre la «maison commune» de la majorité plurielle, à la place du Modem Marc Fesneau.

Marc Fesneau

Belle promotion. L’ancien ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, est nommé ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire. Un sujet explosif à cause des conséquences de la guerre en Ukraine pour ce proche de François Bayrou, tacticien du Modem dans les rudes tractations entre les différentes composantes de la majorité. L’ancien maire de Marchenoir (Loir-et-Cher) remplace le sortant Julien Denormandie.

Olivier Dussopt

Figure discrète mais saluée dans le gouvernement précédent, l’ex-ministre des Comptes publics Olivier Dussopt prend également du galon, avec sa nomination au ministère du Travail. En lieu et place de la nouvelle Première ministre, Elisabeth Borne. Nul doute que cet ancien socialiste, président du micro-parti de l’aile gauche macroniste Territoires de progrès, se retrouvera vite dans la lumière avec la réforme des retraites à venir. Pour les législatives, il est candidat dans la 2e circonscription de l’Ardèche.

Olivia Grégoire

Réputée bavarde et cash, l’ancienne secrétaire d’Etat à l’Economie solidaire et sociale (ESS) Olivia Grégoire se voit confier le porte-parolat du gouvernement en lieu et place de Gabriel Attal. A priori, Grégoire ne devrait pas être trop dépaysée dans sa nouvelle fonction, elle qui n’a jamais été la dernière pour défendre la politique d’Emmanuel Macron sur les plateaux télé ou dans les studios de radio. Ce sera désormais son métier à plein temps.

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