Il «assume». Oh ça, pour assumer, il «assume». Hier, sur France 5, Macron l'a répété : il «assume» cette «loi courageuse» sur l'immigration. Il assume aussi faire, dans son esprit, barrage contre l'extrême droite. «J'assume totalement de dire que nos compatriotes attendaient cette loi et que si on veut que le RN et ses idées n'arrivent pas aux responsabilités, il faut traiter les problèmes qui le nourrissent», a-t-il estimé. Il a aussi «assumé», concernant un tout autre sujet, de prendre le temps sur le débat sur la fin de vie en promettant les contours d'un texte en février.
Le fait d'assumer comme ça n'est pas nouveau. Sous Macron Ier, cette terminologie est devenue un mantra politique, une manière de dire avec le sourire et de manière polie, «je fais ce que je veux et si vous n'êtes pas content, c'est pareil». Une loi est controversée et va à l'encontre des promesses du candidat Macron ? Il assume. Un ministre est dans la sauce judiciaire mais tout de même maintenu à son poste ? Il assume.
«Le verbe assumer est pratique, il vise à clore le débat. Une sorte de "sésame, ferme-toi" adressé à la presse», ajoutait-il. Et c'est exactement ce qu'il s'est passé hier soir sur France 5.
En 2022, il évoquait toutes ces fois où Macron «assumait», en vrac : le fait de recevoir le prince héritier d'Arabie saoudite après l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, la vente d'armes à la même Arabie Saoudite en pleine guerre du Yémen, ses propos sur les non-vaccinés qu'il voulait «emmerder», son aide à Uber quand il était ministre de l'Économie, etc. On pourrait encore ajouter le fait qu'il ait totalement assumé sa réforme des retraites, en mars dernier.
«Une loi vraiment restrictive vient d’être votée en France qui, entre autres, impose un débat annuel sur les quotas d’accueil de migrants, la création d’un délit de séjour irrégulier, la fin des aides sociales pour les immigrés et le retrait du titre séjour pour les étrangers qui ne respectent pas les principes de la République.»