On l'appelait "La voix d'or" ou "La divine". Après des années de représentations et de longues tournées sur les cinq continents, la grande tragédienne, Sarah Bernhardt, tirait définitivement sa révérence, à son domicile parisien, le 26 mars 1923. Cent ans après, Paris s'apprête à fêter ce "monstre sacré" en lui dédiant une grande exposition. Celle-ci se tiendra au Petit Palais, du 14 avril au 27 août 2023. A Belle-Île-en-Mer (Morbihan) où Sarah a passé des étés enchantés, son souvenir est toujours vif. Bien sûr les témoins ont disparu mais il reste le site exceptionnel de la pointe des Poulains et son célèbre fortin - ouvert à la visite - dont la tragédienne s'était éprise au premier regard. A deux pas de là, dans l'une des villas qu'elle avait fait construire, a été aménagé un espace muséographique où sont contés les séjours bellilois de Sarah. Fascinante, mystérieuse, extravagante, courageuse, patriote, envoûtante... Les multiples facettes de ce personnage hors du commun - qui a passé les quatre premières années de sa vie à Quimperlé (Finistère) - ont permis à son nom de traverser le siècle quand tant d'autres, pourtant célèbres en leur temps, sont tombés dans les oubliettes de l'Histoire. La bande dessinée a sans doute aussi joué un rôle dans l'entretien du mythe. L'aventure de Lucky Luke, Sarah Bernhardt, sortie en 1982, signée Morris, Xavier Fauche et Jean Léturgie, a fait découvrir Sarah Bernhardt à des générations de jeunes lecteurs qui n'auraient peut-être pas été amenés à croiser un jour le chemin de sa légende. Sarah Bernhardt et ses séjours à Belle-Île, tout comme l'émotion suscitée là-bas au moment de sa mort, c'est l'histoire que nous vous avons racontée samedi dans Histoires d'Ouest et que vous retrouverez ci-dessous dans sa version longue et riche de nombreux documents, parfois inédits. |