Michel Bussi ©AFP - Joel Saget
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Avant d'être l'un des écrivains français les plus lus, Michel Bussi a été géographe. De ce passé, il garde un singulier rapport aux lieux et l'humilité de ceux qui ont connu une vie avant le succès. L'écrivain évoque son enfance, ses lectures et son lent cheminement vers le métier de romancier.

Avec

"J’ai du mal avec l’idée d’établir des hiérarchies de goût, je trouve ça atroce. On ne peut pas hiérarchiser l’émotion." Michel BUSSI

Qu’est-ce qui vous émeut, dans un livre ? Qu’attendez-vous d’un texte quand vous plongez à l’intérieur ? Est-ce l’aventure du polar, la grande intensité du suspens et la surprise renouvelée de mille pistes presque effacées, ou êtes-vous sensibles aux longs moments contemplatifs, aux descriptions d’émotions, de scènes, de souvenirs, qui laissent en vous des phrases entières retenues ? Faut-il vraiment attendre quelque chose d’un livre sinon qu’il saute au visage et nous désobéisse ?
En 2006, un géographe normand, Michel Bussi, décide, à l’aide des livres de Michel Leblanc et de ses cartes IGN, de partir à la recherche d’Arsène Lupin sur ses terres d’enfances. Ce premier roman, Code Lupin, publié dans une petite maison d’édition, sera réédité neuf fois. C’est le début d’une longue et belle histoire entre l’auteur et les français. Depuis 2006, une vingtaine de romans ont paru, ainsi qu’une saga pour la jeunesse : Néo, des recueils de nouvelles, et des adaptations en bande-dessinées et en séries télévisées de ses récits, évidemment traduits dans le monde entier. Son prochain roman, Trois vies par semaine, paraîtra le 2 mars prochain, aux éditions Presse de la cité.
Michel Bussi m’a donné rendez-vous dans un bar en bordure de petite route, Le Narval, au Manoir sur Seine, une commune de l’Eure à proximité de Rouen. Je le retrouve un après-midi pluvieux mais pas glacial, les décorations de Noël sont bien en place, nous sommes contre la vitre, et pendant une heure, nous parlons du grand pouvoir de la lecture, de la force des lieux, et de son attachement profond pour la Normandie et les secrets qu’elle renferme. Cécile COULON

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Michel Bussi
Michel Bussi 
© AFP - John MACDOUGALL, montage Fanny Leroy

Nymphéas noirs, Michel Bussi, Les Presses de la Cité (Extrait)

« Laissez-moi vous décrire encore un peu les jardins de Monet devant moi. Soyez attentifs, chaque détail compte. Les matins de mai sont souvent pris d'assaut par les sorties scolaires. Pendant tout le mois, chaque matin, le jardin est aussi bruyant qu'une cour d'école ! Enfin, cela dépend bien entendu de la capacité de l'institutrice à intéresser les mômes à la peinture. Et aussi de leur état d'excitation, selon le nombre d'heures qu'ils sont restés enfermés dans le car. Parfois toute une nuit ! Il y a des institutrices sadiques !
Au moins, une fois à l'intérieur du jardin, les profs sont tranquilles, une surveillance discrète suffit. Les gamins sont comme dans un square, en plus pédagogique. Ils remplissent un questionnaire, ils dessinent. A part se noyer dans les nymphéas, ils ne risquent rien. »

Le mot de la fin

Cécile Coulon : Quelle est la destination de votre écriture ?

Michel Bussi : Cela a toujours été d’écrire les romans les plus ambitieux pour le plus grand nombre.

Les sources de Michel Bussi

Choix musical : Salomé de Jean-Patrick Capdevielle

Textes sources :  Déjeuner du matin, Jacques Prévert

Lectures

Nymphéas noirs, Michel Bussi, Les Presse de la Cité

Gravé dans le sable, Michel Bussi, Les Presses de la cité

Néo, (premier volume) Michel Bussi, Les Presse de la Cité

Nouvelle Babel,  Michel Bussi, Les Presses de la Cité

La fabrique du suspens, Michel Bussi, Editions du Robert

Trois vies par semaine, Les presses de la cité, (A paraitre le 2 mars)

Programmation musicale

  • Jean-Patrick CAPDEVIELLE Salomé
  • ARNO Honnête
  • ROBERT FINLEY Souled out on yo

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