mercredi 22 octobre 2025

 Ce que Christophe Colomb a apporté — et que l’on n’enseigne pas dans les écoles 




L’histoire officielle a longtemps présenté Christophe Colomb comme le « découvreur du Nouveau Monde », un héros visionnaire ouvrant la voie à l’ère moderne. Mais derrière cette image dorée se cache un tout autre récit : celui d’un homme dont les expéditions ont inauguré l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire humaine. 


Sous son autorité, des peuples entiers furent massacrés, réduits en esclavage, violés et anéantis. 


Ce que Colomb a réellement apporté aux Caraïbes, c’est un règne de terreur fondé sur la cupidité, la violence et la déshumanisation.


Le royaume de l’horreur


Le « royaume d’horreur » instauré par Christophe Colomb sur l’île d’Haïti (appelée La Española par les Espagnols) fut un système d’exploitation totale. 


À partir de 1493, lors de son second voyage, Colomb revint non plus en explorateur, mais en conquérant : il apporta avec lui des canons, des soldats, des chevaux et des chiens dressés pour tuer.


Les Taïnos, peuple pacifique et hospitalier, furent contraints de travailler dans les mines d’or, dans les champs ou comme domestiques. 


Ceux qui ne remplissaient pas les quotas de poussière d’or imposés par Colomb voyaient leurs mains tranchées. Ces mains amputées étaient ensuite suspendues au cou des victimes pour « servir d’exemple ». L’épuisement, la famine et les maladies firent rapidement des ravages. Face à l’horreur, des centaines d’indigènes préférèrent le suicide collectif à l’esclavage.


L’esclavage sexuel et la traite humaine


Peu enseigné, un passage effrayant du journal de bord de Colomb (1500) mentionne explicitement la vente de jeunes filles indigènes à des hommes européens :


« Cent castellanos sont aussi faciles à obtenir pour une femme que pour une ferme, et c’est très général ; de nombreux trafiquants recherchent des filles, celles de neuf à dix ans sont maintenant en demande. »


Cette note glaçante montre que Colomb supervisait lui-même un commerce d’esclaves sexuels. Les jeunes filles taïnos étaient offertes ou vendues à des marins et soldats espagnols comme récompense ou marchandise. Ces actes, qui relèvent aujourd’hui du crime contre l’humanité, étaient à l’époque tolérés sous le prétexte de la « civilisation chrétienne ».


Tortures, massacres et inhumanité


Selon les chroniques contemporaines, Colomb et ses hommes pratiquaient des supplices d’une cruauté extrême. 


Les récalcitrants étaient mutilés, brûlés vifs ou dévorés par les chiens de guerre.

Les témoignages abondent : si les Espagnols manquaient de viande pour nourrir leurs molosses, ils tuaient des bébés taïnos pour les leur donner à manger.


Ces atrocités furent si nombreuses que le gouverneur espagnol Francisco de Bobadilla finit par arrêter Colomb et ses frères en 1500. Enchaînés, ils furent envoyés en Espagne pour répondre de leurs crimes. Cependant, la monarchie, satisfaite des richesses ramenées, les grâcia rapidement. L’or justifiait tout.


Le témoignage de Bartolomé de Las Casas


Bartolomé de Las Casas (1474-1566), compagnon de Colomb et témoin direct des massacres, fut profondément marqué par ce qu’il vit. Il quitta l’administration coloniale, devint prêtre et se consacra à la défense des peuples autochtones. Dans son œuvre majeure, La destruction des Indes (Brevísima relación de la destrucción de las Indias, 1552), il décrit :


« De telles inhumanités et barbaries ont été commises à mes yeux comme aucun âge ne peut en fournir le parallèle. […] Les hommes faisaient des paris sur qui, d’un seul coup d’épée, pouvait couper un Indien en deux. »


Il rapporte également que les soldats espagnols testaient le tranchant de leurs lames sur des enfants, renversaient des êtres humains dans des chaudrons d’huile bouillante, et violaient des milliers de femmes et de jeunes filles.

Selon lui, en une seule journée, plus de 3 000 indigènes furent tués sous ses yeux.


Un génocide oublié


Avant l’arrivée de Colomb, la population de La Española dépassait probablement trois millions d’habitants. Moins de vingt ans plus tard, elle était tombée à 60 000, et en un demi-siècle, le peuple taïno avait pratiquement disparu.

L’historien Pedro Mártir d’Anghiera écrivait en 1516 :


« Un navire sans boussole ni carte, guidé seulement par la trace des cadavres d’Indiens jetés à la mer, pouvait trouver son chemin des Bahamas à Hispaniola. »


Colomb fut ainsi le premier trafiquant d’esclaves du continent américain. Son fils, Diego Colomb, poursuivit l’entreprise familiale en se lançant dans le commerce d’esclaves africains dès 1505.


L’exploitation coloniale se transforma alors : à la disparition des Taïnos succéda la déportation massive d’Africains réduits en esclavage — un nouveau cycle d’horreur et de profit.


Christophe Colomb n’a pas découvert un « Nouveau Monde » : il a inauguré un système mondial d’exploitation, de racisme et de déshumanisation.

Son héritage n’est pas celui d’un explorateur héroïque, mais celui d’un criminel dont les actes ont ouvert la voie à des siècles d’esclavage, de colonisation et de destruction des peuples autochtones.


C’est ce pan de l’histoire, occulté par les récits européens, qu’il convient aujourd’hui de rétablir avec vérité et rigueur.


Sources et références


 1. Bartolomé de Las Casas, Brevísima relación de la destrucción de las Indias (1552).

 2. Tzvetan Todorov, La conquête de l’Amérique : La question de l’autre (Seuil, 1982).

 3. Kirkpatrick Sale, The Conquest of Paradise: Christopher Columbus and the Columbian Legacy (Knopf, 1990).

 4. Howard Zinn, A People’s History of the United States (Harper & Row, 1980).

 5. Samuel Eliot Morison, Admiral of the Ocean Sea: A Life of Christopher Columbus (Little, Brown and Company, 1942).

 6. David E. Stannard, American Holocaust: The Conquest of the New World (Oxford University Press, 1992).

 7. Peter Martyr d’Anghiera, De Orbe Novo (1516).

 8. Charles C. Mann, 1491: New Revelations of the Americas Before Columbus (Vintage, 2005).

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