«Je ne peux plus me taire» : Roselyne Bachelot s’exprime sur les abus sexuels au sein des institutions religieuses
«À ma mère, je lui raconte qu’on nous a changé notre aumônier et là arrive un fringant aumônier qui décide d’avoir des entretiens cœur à cœur avec nous, disait-il. Alors que nous avions 15 ou 16 ans», a-t-elle confié dans un premier temps à Audrey Crespo-Mara. Et de poursuivre : «C’étaient des entretiens qui tournaient autour du sexe. Tout ça était très hypocrite.»
Mais ce n’est pas la seule mésaventure dont la femme politique a été témoin. Plusieurs femmes de son entourage proche auraient été abusées par des prêtres. «Pourquoi j’en parle seulement aujourd’hui ? C’est une culpabilité chez moi. Je me dis que sans doute j’aurai dû l’exercer plus tôt et plus franchement», a-t-elle confié tout en dévoilant les deux raisons d’être de son témoignage. «Il y a eu la CIIVISE, la commission d’enquête convoquée par Emmanuel Macron sur les violences sexuelles. Et le sentiment que c’était un phénomène systémique. [...] Je n’ai pas seulement des anecdotes personnelles. C’est en quelque sorte la révélation que je suis détenteur d’une parcelle d’une vérité qui me dépasse et qui dépasse mon histoire personnelle. À ce moment-là, je me dis que je ne peux plus me taire. Je rejoins l’armée de ceux qui dénoncent. Je ne peux pas être sur le bord du chemin de cette armée.»