JOSÉPHINE BAKER

 


La panthéonisation de Joséphine Baker présentée à l'Élysée le jour de son anniversaire

Le président Macron a choisi la date symbolique du 3 juin pour décider si la vedette de music-hall et espionne pour la résistance sera la première artiste à reposer parmi «les grands hommes» de l'histoire de France.


Le président Macron a choisi la date symbolique du 3 juin pour décider si la vedette de music-hall et espionne pour la résistance sera la première artiste à reposer parmi «les grands hommes» de l'histoire de France.

Joséphine Baker a reçu la légion d'honneur en 1957 puis a été décorée de la Croix de guerre avec palme de bronze en 1961 par le général Martial Valin.

Joséphine Baker a reçu la légion d'honneur en 1957 puis a été décorée de la Croix de guerre avec palme de bronze en 1961 par le général Martial Valin. AFP

Avec Joséphine Baker tout aura été symbole. Le 8 mai dernier, anniversaire de la victoire des forces alliées sur l'Allemagne nazie en 1945, la campagne «Osez Joséphine» était lancée. Elle avait pour but de rappeler son engagement dans la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale afin de soutenir son entrée au Panthéon, dans ce cénacle qui honore la mémoire des grands hommes qui ont écrit les plus belles pages de l'histoire de France. Et aujourd'hui, 3 juin, date de la naissance de la vedette de Music-Hall (née le 3 juin 1906), le président va examiner le dossier de son entrée dans ce haut-lieu de mémoire qui devrait, selon toute vraisemblance, recevoir son approbation.



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La panthéonisation de Joséphine Baker présentée à l'Élysée le jour de son anniversaire

Le président Macron a choisi la date symbolique du 3 juin pour décider si la vedette de music-hall et espionne pour la résistance sera la première artiste à reposer parmi «les grands hommes» de l'histoire de France.

Joséphine Baker a reçu la légion d'honneur en 1957 puis a été décorée de la Croix de guerre avec palme de bronze en 1961 par le général Martial Valin.
Joséphine Baker a reçu la légion d'honneur en 1957 puis a été décorée de la Croix de guerre avec palme de bronze en 1961 par le général Martial Valin. AFP

Avec Joséphine Baker tout aura été symbole. Le 8 mai dernier, anniversaire de la victoire des forces alliées sur l'Allemagne nazie en 1945, la campagne «Osez Joséphine» était lancée. Elle avait pour but de rappeler son engagement dans la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale afin de soutenir son entrée au Panthéon, dans ce cénacle qui honore la mémoire des grands hommes qui ont écrit les plus belles pages de l'histoire de France. Et aujourd'hui, 3 juin, date de la naissance de la vedette de Music-Hall (née le 3 juin 1906), le président va examiner le dossier de son entrée dans ce haut-lieu de mémoire qui devrait, selon toute vraisemblance, recevoir son approbation.

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Il n'est pas inutile de rappeler le courage, l'abnégation montrée par cette artiste qui chantait avec force et entrain qu'elle n'avait que «deux amours, son pays et Paris». Entre 1940 et 1942, elle a, en particulier, recueilli des informations sur les positions de l'armée allemande en France. Les douaniers lui demandant des autographes plutôt que ses papiers, elle n'a jamais été inquiétée aux frontières. Elle a ainsi pu transmettre à Londres, des rapports et des clichés, épinglés sous sa robe, où transcris à l'encre sympathique, sur les partitions de ses chansons. Ses actions ont été récompensées en 1945 par le grade de lieutenant de l'armée de l'air, la Croix de guerre, la médaille de la Résistance et la Légion d'honneur.


Ses actions et son courage seront rappelés à celles et ceux à qui la pétition va être adressée, directement ou via les réseaux sociaux : des élus de la République, des élèves de plusieurs écoles Joséphine Baker, et des anonymes qui ne l'ont pas oubliée. Ce jeudi, les signatures et vidéos recueillies seront présentées aux présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat, et adressées à Emmanuel Macron, avec l'espoir qu'il décide que, pour la première fois, une artiste entre au Panthéon.

Joséphine Baker chante J'ai deux amours

Brian Baker, l'un des enfants de «La Tribu Arc-En-Ciel» est à l'origine de cette croisade pour la mémoire de sa mère. Il assure ainsi la relève de Régis Debray qui, voici cinq ans, avait lancé l'idée de cette forme de reconnaissance de la patrie. François Hollande en avait accepté le principe, mais l'affaire en est restée là. 

Pour convaincre son successeur de l'importance de ce geste symbolique, et faire remonter ce dossier administratif au-dessus de la pile, Brian Baker ne manque pas d'arguments. Il rappelle que celle qui fut la première star internationale noire a consacré les 25 dernières de sa vie à lutter pour le droit des femmes et contre la discrimination raciale. Elle s'est engagée, en France, aux côtés de la LICA, devenue aujourd'hui la LICRA . Elle a même chanté, à l'Olympia, au profit de cette association.


Aux côtés de Martin Luther King

Présente, en tenue militaire, aux côtés de Martin Luther King, lorsqu'il a lancé I have a dream, elle a donné des conférences à l'occasion de congrès réunissant des écrivains «black». Elle a ardemment défendu ces causes chères à son cœur, en jouant les «porte-voix» à l'occasion de rencontres en tête à tête avec John Kennedy, Fidel Castro, Juan Peron, et le maréchal Tito. Ses idéaux de fraternité et d'universalisme sont également marqués par une audience au Vatican avec le Pape Paul VI, où elle est arrivée, accompagnée de ses douze enfants adoptifs . «Maman nous a aussi emmenés en Israël, juste après la Guerre des Six Jours de 1967, raconte Brian. Elle considérait la photo où nous sommes aux côtés de Golda Meir, comme un message de paix et de fraternité. Notre tribu, a été, quelque part à l'image de la publicité United Colors of Benetton.»

« Vous devez aller à l'école, et vous devez apprendre à vous protéger avec le stylo, pas avec le pistolet. Elle a ajouté : tous les hommes et les femmes peuvent vivre ensemble, s'ils le souhaitent »

Joséphine Baker

Ses frères et sœurs soutiennent, bien entendu, son initiative. Et que sont-ils devenus ? Brian, vit près de Paris, et Marianne, venue, comme lui en Algérie, s'est installée dans les environs de Valenciennes. Akio, adopté au Japon, est resté en Dordogne, tandis que Janot, également originaire de Tokyo, est devenu jardinier à Monaco. Luis, recueilli à Bogota vit une retraite heureuse à Menton. Jari, né à Helsinki, s'est installé à New York, Koffi, natif de Côte d'Ivoire, a choisi de vivre en Argentine, Stellina, d'origine marocaine, se trouve en Italie et Mara, la Vénézuélienne, près de Valenciennes. Jean-Claude, qui a vu le jour au Canada est à Paris, comme André, découvert par Joséphine à l'hôpital Bretonneau. Moïse, qui avait neuf mois lorsqu'elle l'a pris dans ses bras, est décédé. Il est enterré à Monaco dans un caveau familial où reposent aussi Joséphine, Jo Bouillon, son mari, et Margaret sa sœur. La tombe voisine est celle de la Princesse Grace. «Ma mère nous a dit un jour : vous devez aller à l'école, et vous devez apprendre à vous protéger avec le stylo, pas avec le pistolet. Elle a ajouté : tous les hommes et les femmes peuvent vivre ensemble, s'ils le souhaitent ». Une leçon de vie qui encourage ses enfants à ce devoir de mémoire pour l'éternité.





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