En 1940, c’est à Huppy, un village de 800 habitants dans la Somme, que le Général de Gaulle aurait eu l’idée de son célèbre discours après être venu fin mai de la même année.
En cette année 2021, on célèbre le 81e anniversaire de l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle. Ce célèbre discours, prononcé à la radio de Londres, est considéré comme le texte fondateur de la Résistance française, dont il demeure le symbole.
Un événement majeur qui a marqué l’Histoire de France, mais aussi, celle d’un village de la Somme, Huppy. Car c’est dans cette bourgade de 800 habitants que le Général de Gaulle aurait eu l’idée de faire appel aux Français pour continuer le combat contre l’Allemagne.
Un passage express à Huppy en 1940 à l’origine de tout
En mai 1940, nous ne sommes qu’au début de la Seconde guerre mondiale et Charles de Gaulle n’est encore que colonel. À la tête de la 4e division cuirassée (4e DCr), il dirige le 17 mai une contre-attaque vers Montcornet, au nord-est de Laon dans l'Aisne. Offensive réussie pour une division blindée récemment constituée et dont les unités n’avaient encore jamais opéré ensemble.
Une dizaine de jours plus tard, la division se dirige au sud d’Abbeville dans la Somme dans le but d’attaquer la tête de pont allemande, l'objectif général étant de dégager les unités encerclées de la poche de Dunkerque.
De Gaulle et ses unités prennent alors pleinement part à la bataille d’Abbeville face aux Allemands du 27 mai au 4 juin 1940. C’est à cette occasion que le Général de Gaulle pose pour la première fois les pieds à Huppy, dans la Somme. "Il est arrivé le 28 mai 1940 et il installe son poste de commandement à l’intérieur du château de Huppy, précise Jean-Pierre Parant, président de l’association de sauvegarde du patrimoine artistique et culturel de la ville d’Huppy (ASPAC). Il y restera jusqu'au 30 mai car il a eu ordre de cesser les combats avec la 4e DCr".
Trois jours dans ce petit village de la Somme qui auront suffi à lui insuffler l’idée de l’appel du 18 juin 1940 selon Jean-Pierre Parant : "Son passage à Huppy est historique, car c’est ici que lui vient de l’idée de la résistance française". Le spécialiste du patrimoine huppinois se base sur les Mémoires de guerre de Charles de Gaulle : "À la page 30, il dit que, "le 30 mai, la bataille est virtuellement perdue". Or, le 30 mai, il se trouve à Huppy".
Dans mon cantonnement de Picardie, je ne me fais pas d’illusions. Mais j’entends garder l’espérance. Si la situation ne peut être, en fin de compte, redressée dans la métropole, il faudra la rétablir ailleurs.
Ainsi, Jean-Pierre Parant est formel : "l’appel du 18 juin, s’il n’a pas été écrit à Huppy, l’idée vient d’ici".
Le 6 juin 1940, le général de Gaulle est convoqué d'urgence à Paris par Paul Reynaud, président du Conseil et ministre de la Guerre, pour occuper un poste ministériel dans son gouvernement, celui de sous-secrétaire d'État à la Guerre et à la Défense nationale. Le 17 juin, il apprend avec consternation la démission de Paul Reynaud au profit du Maréchal Pétain. De Gaulle quitte alors la France pour Londres. La suite, nous la connaissons.
De retour à Huppy après la victoire
Dans son discours, il souligne l’importance du village dans les événements qui ont suivi la bataille d’Abbeville : "C’est par là, à Huppy, qu’une histoire a commencé et qu’une histoire s’est poursuivie", déclare-t-il.
Oui, c'est ici qu'en vint l'idée à celui qui vous parle, quand il s'aperçut d'abord que les Français, pourvu qu'ils fussent commandés et cohérents, ne cédaient rien à l'ennemi le mieux armé. C'est ici aussi, je le dis, que celui qui vous parle mesura quelle était la constance, la résolution de nos alliés qui, par la suite, allaient nous relever dans le grand effort de guerre et avec lesquels nous reviendrons ici victorieux. […] Par-dessus-tout, c’est ici que le serment fut fait dans mon cœur que si je revenais à Huppy, ce ne serait pas après un désastre, mais après une victoire avec vous tous.
En 1964, c’est le Président de la République Charles De Gaulle qui, en visite officielle de la Picardie, ne manque pas de faire une halte à Huppy qu’il n’a pas oubliée. "À la base, Huppy n’était pas prévu dans son déplacement mais il a obligé les responsables à ce qu’il y ait une pause à Huppy. Il a montré que le village était dans ses souvenirs", conclut Jean-Pierre Parant.
COMMENTAIRE DE NOTRE COUSIN YVES
Bonjour Barbara,
Au début des années 2000, Philippe, notre fils aîné, habitait et travaillait à Dunkerque ... où nous nous sommes rendus 4 ou 5 fois ...
Et Papa nous avait demandé de faire le détour par Huppy là où, fin mai début juin 40, le colonel de Gaulle avait établi son PC, sur les hauteurs d'Abbeville, pour tenter de séparer les panzers allemands de leurs communications arrières ...
Papa nous avait demandé plus précisément d'aller à Bienfay où le plateau picard a vu directe sur la Somme ...
Papa racontait que son unité rattachée à la 4ème DCR de De Gaulle avait tiré le canon sur les Allemands qui circulaient en contrebas ... et que ceux-ci avaient riposté coupant net en deux le corps d'un guetteur sur le talus ...
En fin de journée, l'ordre de se retirer était tombé et ce fut la retraite jusque Dun/Auron, via le pont de Vernon sur la Seine, celui de Chaumont sur la Loire et Le Blanc et La Châtre dans l'Indre !!!
Ton oncle était maréchal des logis dans l'artillerie et chef de bord d'un half track armé d'un canon de 37mm ...
Annie et moi avions retrouvé le secteur de Bienfay et la rupture de pente entre le plateau et la Somme ... Par contre, il nous etait difficile de repérer le fameux talus avec exactitude ... Nous avons fait une halte à Huppy où une plaque apposée au mur d'entrée du château rappelle la présence de de Gaulle, juste avant qu'il ne gagne l'Angleterre ...
Grosses bises avec le souvenir de tonton Pierre ...
Yves.