6 JUIN 1944

 




En ce début des commémorations du débarquement de Normandie qui n'auront pas le même éclat cette année, je partage quelques photos de ces milliers de jeunes gens qui, 77 ans plutôt, embarquaient en Angletterre en vue de déferler sur les côtes Françaises.


Pour bon nombre, il s'agit là du dernier cliché d'eux.

Ne les oublions pas...


D'DAY DU SILENCE


"Les sanglots longs des violons de l’automne,

blessent mon cœur d’une langueur monotone.""""""

5 juin 1944.


Vous écoutez à la radio ces vers de Verlaine qu'annonce la BBC.

" Ils arrivent bientôt"


En ce jour le drapeau tricolore hisse la liberté,

Aujourd'hui, qui aurait pu mourir au nom du sacrifice?

Vous commémorez la victoire d'un général radiophoniste,

Moulin fut le rare résistant irréprochable de la clandestinité.


Mais tout ceux là pour vous, qui sont-ils?

Pas grandchose! Et finalement presque rien!

Vous appelez ça chair à canon pour GI's débiles,

Mais quand vous dansez vous chantez en ricain.


Jamais je n'oublierai ce pays qui m'était jusque-là inconnu,

Et pourtant sur cette terre de France je reviens tout ému.


Matin du 6 juin 1944.

“Au Poste de combat !”


A proximité de Plymouth, le temps est sombre,

Grise la couleur du ciel, les croiseurs sont en nombre,

Quand tout à coup nous recevons à la hâte l'ordre,

Les destroyers brisent les vagues d'une mer en désordre.


A perte de vue au loin dans les brumes du ciel,

J'aperçois la côte normande et ses falaises premières.

La mer se couvre de bateaux, se cachent les hirondelles,

Beaucoup de nous sont malades, moi je récite ma prière.


Alors ils me donnent deux tablettes d'amphétamines,

Comment arriveront-elles à m'aider pour rester éveillé?

Pour chaque soldat, deux seringues de morphine,

Des cigarettes, et quelques francs français en billets.


Soudain, un avion allemand s’écrase à bâbord!

Comment a-t-il traversé le rideau de l'ultime aurore.

Un gros éclat d’obus passe à un centimètre de ma tête,

Et déjà un casque de sang flotte sur l'eau muette.


La barge accoste sur une plage mouillée de sacrifices,

Elle touche le sol, en file indienne on avance vers la dune,

A une cadence infernale, des tirs de canon jaillissent!

En vain on monte face aux mitrailleuses de l'infortune.


Grimper là-haut, mais combien d’obstacles à franchir!!!

C'est du bunker que partent ces éclairs innombrables,

Les premiers obus s’abattent dans un vacarme de délires,

En ce tôt matin les furies font alliance avec les diables.


Partout les obus explosent, le boucan s’amplifie,

tellement ils me martèlent de lueurs dantesques!

Devant moi, les premières rafales anéantissent nos vies,

 Par autant de tirs de mitrailleuses, je suis sans geste.


Mètre après mètre, je rampe sur la maudite plage,

Un camarade agonise, d'autres GI's tombent.

Je prie pour que cesse ce brouillard de carnages

Je tiens la main de l'ami au visage défiguré par la bombe.


J'entends les râles, les cris de douleurs du néant,

face aux inqualifiables foudres sauvages du rivage.

Le combat est insensé! Le sable se mêle au sang,

De vos fenêtres vous observez ce spectacle de rage!


J'arrive tel un miracle au sommet de la dune,

Près du bunker je récupère le casque d'un allemand.

Ne pleurez plus! J'ai dans la main mon fusil de rancune,

De l'autre je vous ramène son drapeau teinté de blanc.


Non, je n'oublierai jamais ce jour de juin 44,

J'étais là avec mes camarades.  


En se retournant, il souriait à la belle Kelly,

Il montait sur ce navire qui allait les séparer.

Elle lui parlait d'amour, il répondait par la patrie,

Évoquant l'honneur, il partait fier servir notre liberté.


Aux mères qui ont perdu un ou plusieurs enfants,

Dans ce bateau qui s'apprêtait à voguer la mort,

A la femme qui ne reverra jamais son mari, son amant,

Au père mutilé dont l'enfant ne touchera plus le corps.


Sur les plaques des rues s'étale le nom des héros,

Sur la blanche croix, celui d'un inconnu est gravé.

Entonnez la marseillaise! J'ai toujours la mort en écho,

Le cri d'un brave retentit une fois sur le sable mouillé.


Ainsi ils vous ont rendu la liberté, leurs vies offertes,

Pourquoi dans ce cimetière tant de croix sont alignées?

Aujourd'hui ils reposent sous une pelouse toujours verte,

Une bannière étoilée couvre le souvenir du pays où ils sont nés...





Hommage aux 20 000 victimes civiles normandes des bombardements et opérations militaires de l'été 1944 destinées à libérer l'Europe de la barbarie nazie.






Ces 177 Français inconnus, héros du Jour J

Ils furent 175 000 à débarquer le 6 juin 1944 sur les côtes normandes. Dont 177 Français oubliés. Un livre retrace leur histoire.

Le commando Kieffer. Les survivants ont attendu 2004 pour recevoir la Légion d'honneur. Le commando Kieffer. Les survivants ont attendu 2004 pour recevoir la Légion d'honneur.

 

On célèbre avec un faste inégalé le 70ème anniversaire du plus gigantesque débarquement militaire de l'histoire, le 6 juin 1944, sur les côtes de Normandie. Les troupes franchissant la Manche ce jour-là étaient composées pour l'essentiel de soldats américains, canadiens et britanniques, près de 175 000 ayant mis le pied sur le sol français au soir du jour J. Et parmi eux, un nombre infime de soldats français : les 177 marins du 1er bataillon de fusiliers marins commandos (BFMC) aux ordres de Philippe Kieffer, qui débarquèrent sur la plage d'Ouistreham (Calvados).
Dans le livre qu'il publie pour célébrer la mémoire de ces Français exceptionnels, qu'il appelle les "modestes héros", le journaliste Jean-Marc Tanguy revient sur les itinéraires individuels et collectifs qui les conduisirent à la bonne place, au jour de gloire. Rejoindre Londres ne fut jamais une mince affaire, mais, pour les futurs commandos, le plus dur restait à faire : l'entraînement d'une extrême dureté au centre d'Achnacarry, en Écosse, sous la férule d'instructeurs britanniques aguerris. Car, à cette époque, les créateurs de la guerre commando moderne sont bien les soldats de Sa Majesté.

"Rien d'émouvant"

Depuis dix ans, l'auteur suit pas à pas les survivants de cette unité d'élite. Ils ne sont plus que dix, dont Hubert Faure, qui a plus de 100 ans, et René Rossey, le benjamin de 87 ans. La moitié d'entre eux seront présents lors des cérémonies. Dans les témoignages recueillis par Tanguy, on est moins frappé par l'authenticité des exploits accomplis par ces hommes au combat, au prix de lourdes pertes, que par leur manière de les banaliser : "Chacun se débrouillait pour sauver sa vie", explique ainsi Rossey, quand Léon Gautier trouve que ça aurait pu aller plus vite : "J'ai trouvé la journée du 6 juin très longue, pas forcément très dure par rapport à ce qu'on attendait, mais vraiment très longue." Quant au passage du Pegasus Bridge, il ne l'a pas vraiment marqué : "Les balles sifflaient, des fumigènes avaient été tirés pour protéger le passage, mais rien d'émouvant." Effectivement, on ne saurait être plus modeste !

Regret

L'ouvrage est abondamment illustré de photos de l'auteur, pour la période récente, et d'images historiques peu connues tirées pour l'essentiel des archives britanniques. Il fait une large place à un amer regret de Tanguy : si l'histoire de ces hommes n'a pas été oubliée dans le fameux Jour le plus long de Darryl Zanuck, elle n'a pas inspiré le cinéma français, alors qu'elle contient tous les ingrédients nécessaires... Mais que peut-on demander au cinéma quand la République elle-même a tardé à reconnaître ces combattants d'exception. Il a fallu attendre 2004 pour que les derniers survivants qui n'avaient pas encore été décorés reçoivent la Légion d'honneur. En 2008, la marine nationale a recréé le commando Kieffer, spécialisé dans le commandement et l'appui opérationnel et héritier des valeurs des combattants du 6 juin 1944.


Jean-Marc Tanguy, Le Commando Kieffer, les 177 Français du D-Day, Albin Michel / DMPA, 192 pages, 29 euros



Normandie. 50 cartouches et 4 obus du 

Débarquement 

découverts par la grande marée

Juno Beach, le 6 juin 1944 : débarquement des troupes canadiennes.
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Juno Beach, le 6 juin 1944 : débarquement des troupes canadiennes



Soixante-quinze ans après le Débarquement, les grandes marées ont encore découvert ce week-end de Pâques 2019 de vieilles munitions sur les plages du Calvados. Quatre obus et une caisse de cinquante cartouches ont resurgi du passé.
Vendredi, à marée basse, un promeneur tombe sur une découverte originale à Bernières-sur-Mer : cinquante cartouches datant de la Seconde Guerre mondiale. « Des munitions, ce n’est pas rare, confie la gendarmerie. C’est même courant lors des grandes marées. Une caisse de cinquante cartouches en revanche, c’est moins fréquent. »
Ces munitions ont été rapidement signalées aux autorités. Elles sont probablement canadiennes, puisque ce sont les unités canadiennes qui ont débarqué le 6 juin sur Juno Beach, en parvenant à contrôler la station dès la fin de matinée.
En ce week-end de Pâques 2019, quatre obus remontant à juin 1944 ont également été découverts sur les plages de la Côte de Nacre et du Bessin. La grande marée se poursuit ce dimanche avec des coefficients de 105 à 107 sur les côtes du Calvados.



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