En ce nouveau 18 juin, Marie-Thérèse JOLIVET-MUDèS se
souvient : « Date exceptionnelle où mon cher Papaa rejoint le Général de Gaulle. Àl’appel du 18 Juin 1940 de Londres auquel il a répondu, il part de la
Rochelle où il était ancré avec le Phryné
et met le cap sur l’Angleterre. Son équipage est d’accord pour sauver la
France, notre Pays, envahi par les Allemands déjà au nord et l’occupation de
notre capitale Paris. D’autres bateaux ont suiviPapa au commandement du Phryné pour aller de
l’Atlantique à la Manche, depuis le grand port de Brest avec d’autres navires
marchands. Des navires de guerre patrouillaient dans la Manche. L’ordre de
l’Amiral était de diriger la flotte vers les ports de la mer du Nord pour
contre-attaquer les Allemands qui déjà, hélas, étaient prêts au
combat !... Mon père,le Commandant
Fernand Mudès, à bord du Phryné de la
marine marchande, a fait passer un message à l’Amiral et à sa flotte pour lui
exposer le danger de la mer du Nord et celui-ci lui a répondu qu’il continuait vers Dunkerque et le Havre. Mon
cher Papa connaissait depuis toujours le danger que ça représentait, son métier
de marin, son tour du monde « à la voile »sur la goélette de son père, de la marine
marchande lui aussi et capitaine lui aussi, a alors lancé un vibrant « au
revoir » à l’amiral…Après des heures et des heures de traversée, son
bateau suivi par d’autres bateaux, il est arrivé sur la côte anglaise à Plymouth, et, dès le large,papa a hissé le drapeau ‘tricolore’ : ce
bleu-blanc-rouge a fasciné les postes anglais, des bateaux l’ont escorté
jusqu’à Portsmouth où le Phryné a jeté l’ancre. Il s’est présenté
à l’Amirauté britannique à la « garde du port », qui immédiatement a
pris contact avec l’Amiral Muselier
quivenait lui aussi de rejoindre le Général
de Gaulle : par message il s’empressa de lui dire de venir le rejoindre
dans les Forces FrançaisesLibres et lui
donna le commandement du Châteauroux.
Dans la tourmente que la France venait de vivre depuis juin 1940 et dès cette
date, mon père, le Commandant Fernand Mudès, et son équipage de la Marine Marchande, était prêt à sauver
la France et à lever bien haut nos trois couleurs pour l’honneur et le salut de
la patrie. Nous avons mis sous verre à la maison l’ordre de mission signé de
l’amiral Muselier.