tu aurais eu 78 ans aujourd'hui
mardi 30 août 2022
dimanche 28 août 2022
VERY GOOD BOWIE TRIP
Heroes reste sans doute la chanson la plus illustre signée et interprétée par David Bowie, sans doute le pinacle artistique d’une carrière qui s’est étendue sur un demi-siècle jusqu’à sa mort, il y a six ans déjà, en 2016. Oui, aujourd’hui, tout le monde ou presque connaît cette chanson, Heroes, par cœur.
Mais en 1977, il y a quarante-cinq ans, en France, ce n’était pas du tout le cas. En général, on n’entendait guère David Bowie à la radio. Et cette chanson, dans mon souvenir, pas du tout. David Bowie, alors âgé de trente ans, était une figure de ce que, dans la presse spécialisée, on appelait l’art rock, le rock à visée artistique, autre façon de désigner le rock avant-gardiste. Et dans ce domaine, celui qui avait co-écrit et chanté avec lui cette chanson, Heroes le musicien anglais Brian Eno, était une figure plus prestigieuse, et sans doute plus respectée, que celle de Bowie.
Que savait-on alors de David Bowie en France ? Le grand public, pas grand-chose. Bowie n’avait pas eu un seul tube chez nous. En ces temps reculés, une certaine critique rock donnait le ton. Certains de ses représentants les plus éminents, pas tous, étaient circonspects à son égard. Ils voyaient en lui ce qu’on appelait un faiseur. Un mot péjoratif, aujourd’hui tombé en désuétude. Un faiseur, quelqu’un de prêt à tout pour faire parler de lui, capable de recourir à toutes les astuces possibles et imaginables pour attirer sur lui les projecteurs. Un illusionniste au mauvais sens du terme. Quelqu’un qui fait, en somme, semblant d’être un artiste, et pour lequel la publicité est une fin en soi. Vaste controverse, qui traverse encore notre époque.
Sans doute faut-il rappeler que, vers le milieu des années soixante-dix, dans le rock au sens large, les phares du genre se prenaient très au sérieux et revendiquaient l’authenticité. Chez John Lennon, Pink Floyd, les Who, Cat Stevens ou encore Bob Marley, ça ne rigolait pas du tout. Beaucoup estimaient que le rôle de la musique était de transmettre un message social et politique. Voire de se fixer des objectifs révolutionnaires. Ou encore d’être le reflet d’une déchirante quête existentielle. Bon, il faut admettre que cette approche a été sérieusement minée dès le début des années soixante-dix. Parce que cette décennie que l’on présente rétrospectivement, aujourd’hui, comme l’âge d’or du rock dit classique ne fut pas que cela. Ce fut aussi l’âge des paillettes, de la futilité fière de l’être et de la dérision. Ce qu’on a pu appeler le glam rock.
samedi 27 août 2022
ALERTE 😪
⚠️La colonie des fous de bassan de l'île Rouzic au large de Perros-Guirec très touchée par la grippe aviaire⚠️
⚠️📢La découverte de cadavres d’oiseaux sauvages ou d’oiseaux malades doit être signalée à la mairie dans les zones déjà identifiées (ZCT), ou à l’Office français de la biodiversité (sd22@ofb.gouv.fr ou 02 96 33 01 71) ainsi qu'à la LPO de Lîle Grande. Il est rappelé que les cadavres d’oiseaux ne doivent pas être manipulés. Il est recommandé à tous, au retour d’une promenade sur la côte ou en forêt, de se changer, y compris les chaussures et de se laver avant de retourner au contact des oiseaux domestiques.
Photos du 24 août 2022
En quelques années d'observation je n'ai jamais vu ça ! beaucoup de nids sont vides, des cadavres jonchent le rocher, des poussins, des juvéniles sont morts après la mortalité des parents...
Peut être encore de l'espoir, des juvéniles prêt à quitter le nid sont observés encore en vie aux côtés des adultes...🙏
Cette situation est mondiale: Les îles Shetland ont connu les premières flambées épidémiques de l’année en Europe, probablement en raison de la migration des oiseaux aquatiques vers leurs zones de reproduction dans l’Arctique. Au cours des derniers mois, la liste des espèces sauvages touchées par des mortalités massives s’est allongée, en particulier dans les colonies de reproduction où les oiseaux se regroupent en grand nombre : des pélicans frisés en Grèce aux bécasseaux maubèches aux Pays-Bas, en passant par les sternes caspiennes sur le lac Michigan, dans le Wisconsin. En juillet, des cas de grippe aviaire ont été confirmés dans un nombre exceptionnellement élevé de phoques, trouvés échoués et mourants au large des côtes du Maine.
🎉🎉🎉🎉🎉🎉
Ahh, l'abondance, pêcher des poissons dedans...
Le mercredi 24 août 2022, Emmanuel Macron a dit : « C'est la fin de l'abondance». Quelle stature, tout de même. Non, vous ne trouvez pas?
Pour un peu, il m'aurait fait penser à Mac Millan (1894-1986) : « You've never had it so good !» ou, un peu avant lui, à Churchill (1874-1965) : «Blood, sweat and tears », du sang, de la sueur et des larmes. Ensuite, je me suis dit que ça ressemblait plutôt à Albert Cohen, avec son histoire du "mépris d'avance" mais c'est parce que mes références sont toujours un peu bizarroïdes. Pourtant, c'est bien la marque des grands hommes, n'est-ce pas, que de savoir prononcer les mots et ainsi rencontrer l'Histoire ? Alors, qu'est-ce qui cloche ?
Un jour, je me suis trouvée devant un gars de Bercy qui voulait... Je ne sais plus exactement ce qu'il voulait mais c'était quelque chose comme «moins 5% sur les salaires» ou « moins 5% sur les frais de fonctionnement » ou les deux. Sûrement les deux.
J'ai dit : « Ah bon, mais pourquoi ?»
– Parce qu'il faut faire des efforts.
– Oui, ça j'ai bien compris, mais pourquoi ?
– ...
– Les frais de fonctionnement sont au taquet, personne ne fait mieux, et les frais de personnel aussi vous pouvez vérifier. On se demande même comment on peut faire aussi bien avec aussi peu, alors pourquoi ?
– Tout le monde fait des efforts, il faut que chacun prenne sa part, c'est normal.
– Oui, mais nous on a fait les efforts avant, alors pourquoi on devrait en faire encore ?
– Vous me parlez du passé, je comprends bien, bravo, mais je vous dis que cette année, on est sur une trajectoire à moins 5%. C'est donc normal de faire des efforts.
– Mais ça c'est une position morale, Guillaume. En quoi est-ce que cette position morale va nous aider en quoi que ce soit à faire avancer l'établissement qui, de surcroît, gagne du fric et rapporte au budget de l’État ? Ça me rappelle ma mère quand elle me disait qu'il fallait être bien sage et ranger sa chambre... L'année dernière, on était à moins 12% sur les frais de personnel, ça suffit, non ? Si vous décidez chaque année de moins 5%, ça va finir par tendre vers zéro, à mon avis. Les coups de rabot qui s'appliquent à tout le monde, quelles que soient la situation de départ et la taille de la structure, ça ne peut pas marcher, c'est absurde. Et je veux bien faire mieux avec moins mais certainement pas mieux avec rien ou avec zéro, nada ou tout ce que vous voulez...
– Si vous le prenez comme ça, Mme Rougegorge, nous allons voter contre le budget.
La sincère sidération de ce garçon, un ingénieur des Mines au demeurant fort bien élevé, lorsque je lui disais ne pas comprendre pourquoi je devais faire des efforts, avait quelque chose de déconcertant. Il n'avait pas d'autre argument que son « faire des efforts » , qui lui semblait aussi exclusif de toute autre considération qu'un impératif catégorique. Résultat, à la fin de l'année, on s'est mis à acheter je ne sais combien de ramettes de papier qu'on a stockées dans tous les bureaux. Puisque l'année suivante, on nous demanderait « moins 5% » sur le papier, il était parfaitement idiot de chercher à l'économiser en année N. Preuve que la morale, en tout cas celle du perroquet, conduit à des comportements tout à fait contre-productifs, pour employer le langage du techno.
D'une certaine manière, Emmanuel Macron produit la même impression sur moi et j'ai du mal à l'expliquer. Depuis le début, il me semble qu'il donne des leçons de morale et que cette morale, je ne sais pas comment dire, elle va avec une forme de culture Lagarde et Michard. Une sorte de bon sens près de chez nous de la moyenne bourgeoisie, qui se présente comme un impératif catégorique et sans autre considération. Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, qui vole un œuf vole un bœuf et le travail c'est la santé. C'est très dérangeant, de penser ça, parce qu'il est soi-disant ce que la méritocratie produit de mieux et aussi, paraît-il, très brillant. Sauf que la vision, je ne la vois pas. Je vois juste que je dois être bien sage et ranger ma chambre, et aussi qu'il vaut mieux apprendre à pêcher que manger du poisson, si vous voyez ce que je veux dire... Alors, l'abondance et fini le temps de l'insouciance, ça veut dire quoi ? Qu'il va falloir faire des efforts, n'est-ce pas, mais qui va les faire ? Je me souviens du grenier à blé de l'Ukraine, de ta blonde chevelure ondoyante tandis que nous courions tout nus le long des champs de maïs ? Du nectar et de l'ambroisie ? Hollywood Chewing-gum et fraîcheur de vivre ? Mignonne, allons voir si la rose ?
J'ai du mal à croire que mes contemporains vont gober ça. C'est comme le « You've never had it so good » de Mac Millan. Il a peut-être remporté les élections grâce à ça mais personne ne décrirait la Grande-Bretagne des années 1950 comme un océan de prospérité, certainement pas les mineurs et les ouvriers du textile.
A l'évidence, la crise et les chocs qui viennent n'ont et n'auront pas le même impact sur tout le monde. Personnellement, je n'ai pas de voiture, ce qui fait que je ne mets pas d'essence dedans. Comme je n'ai plus d'enfants à charge, je suis assez indifférente au prix du stylo à quatre couleurs et je vois bien aussi que « plus 6% » sur une barquette de tomates cerise ne produisent pas tout à fait le même effet que sur un caddie de supermarché rempli de couches culottes et de boîtes de lait en poudre, qu'est-ce que c'était cher, tout ça... Mon emprunt à taux fixe n'augmente pas, à la différence des loyers, même plafonnés. L'envolée du prix du gaz à la rentrée sera certes douloureuse mais comme j'habite au milieu de l'immeuble, je serai en grande partie chauffée par les autres. Bref, j'ai de quoi voir le verre à moitié plein et tant mieux.
Je ne dis pas que c'est facile pour les politiques publiques, de faire face à cette très grande hétérogénéité. Parce que non, le riche n'est pas celui qui gagne plus de X à l'instant T. Atteindre péniblement un seuil à la fin d'une carrière, ce n'est pas la même chose que de commencer à ce niveau ou que d'en avoir gagné le double toute sa vie. Donc, c'est toujours un peu injuste, les seuils, et il y aura toujours un exemple à sortir pour expliquer que le voisin n'en fout pas une rame et gagne plus que moi. La seule chose qui pourrait me convaincre de faire des efforts, c'est le sentiment qu'on rame dans le bon sens et qu'on va quelque part, avec un projet. Et aussi qu'on prend les problèmes à la racine. Par exemple, je veux bien couper le Wifi tous les soirs, mais pourquoi SFR m'a-t-il installé la fibre sans mon accord et remplacé ma box, qui marchait bien, pour une autre box, un décodeur et une troisième prise sans interrupteur ? Ça clignote de partout, chez moi, qu'y puis-je ? D'accord, il vaut mieux que les boutiques climatisées ferment la porte mais si l'on plantait des arbres sur la dalle, on aurait moins chaud. Et peut-être même que si l'on abandonnait les dalles, on aurait plus d'eau.
Un truc qui s'appellerait de la planification, ce n'était pas au programme ?
Tant que le cap ne sera pas dessiné, que le modèle de développement ne sera pas défini, aucun des efforts que nous ferons ne nous donnera le sentiment d'avancer pour quelque chose de mieux. J'ai dû rater une marche mais il me semble que parmi les 17 objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies, inscrits sur l'escalier du ministère chargé de l'environnement et qui comprennent l'eau, la biodiversité, l'énergie, il y a aussi (en premier) l'éradication de la pauvreté, la faim zéro (en deuxième) et la lutte contre les inégalités. Il est tout de même sidérant que ces mots-là soient passés à la trappe, alors que nous avons hérité, excusez du peu, de deux ministères de la transition (écologique et énergétique), tandis que le mot solidaire a disparu et que les deux ont plongé dans les tréfonds de la liste des préséances gouvernementales.
En d'autres termes, n'est pas Churchill qui veut et les mots à bon compte ont peu de chance de passer la rampe de l'Histoire sans programme : c'est le sens, qu'il faudrait trouver, l'orientation. C'est le principal boulot du manager, de donner du sens à l'action, et je ne pense pas qu'en proclamant la fin de l'insouciance et le retour de la valeur travail, on ait atteint cet objectif. Ça me rappelle plutôt le « moins 5% » pour lequel il faudrait faire des efforts.
PS : et n'oubliez pas de ranger votre chambre. Charité bien ordonnée commence par soi-même, un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, le travail c'est la santé, je vous laisse compléter...
BILLET DE BLOG 25 AOÛT 2022
ÇA VAUT UN CLIC
¯\_(ツ)_/¯
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vendredi 26 août 2022
FIN DE L'ABONDANCE ET DE L'INSOUCIANCE...
"Les neuf millions de pauvres que compte notre pays seront ravis d’apprendre qu’ils vivaient jusqu'ici dans l’abondance. "
Abondance et insouciance : la perspective Jet-ski
« Nous vivons la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance (…) et la fin, pour qui en avait, d’une certaine forme d’insouciance ». Emmanuel Macron, déclaration en préambule du Conseil des ministres du 24 août 2022.
Revigoré par les ronds dans l’eau effectués au large du fort de Brégançon, le président de la République a ouvert le Conseil des ministres de rentrée par des propos empreints d'une inhabituelle gravité. Peut-être parce qu’il n’a rien de positif à annoncer pour la quasi-totalité de la population, il a choisi un registre « churchillien » : « Notre régime de liberté a un coût, qui peut exiger des sacrifices ». Ce n’est pas encore le sang, la sueur et les larmes mais préparez-vous, nous donne-t-il à entendre.
Pourtant, le sang, la sueur et les larmes, c’était déjà le quotidien de beaucoup de gens sous le premier quinquennat Macron : les manifestants gazés, matraqués, mutilés et éborgnés, les réfugiés pourchassés jour et nuit à Calais ou à la frontière italienne, celles et ceux qui sont morts sous les coups, les tirs de grenades ou les charges de la police (Cédric Chouviat, Zineb Redouane, Steve Maïa Caniço et tant d’autres), tous ont éprouvé dans leur chair que ce n'est pas « notre régime de liberté [qui] a un coût », c'est plutôt la liberté qui a un coût sous le régime de M. Macron.
Mais il y a plus : selon le chef de l’État, « ce qu'on est en train de vivre est de l'ordre d'une grande bascule ou d'un grand bouleversement ». Et le voilà parti à gloser sur la fin de l’abondance et de l’insouciance. Les neuf millions de pauvres que compte notre pays seront ravis d’apprendre qu’ils vivaient jusqu'ici dans l’abondance. Il en va de même pour les chômeurs dont Mme Borne, alors ministre du Travail, a durci les conditions d’obtention et le montant des allocations. Cette abondance avait aussi échappé aux milliers d’étudiants qui font la queue dans les soupes populaires et il faut sans doute attribuer cela à l’insouciance de la jeunesse. C’est assurément encore l’insouciance qui conduit les demandeurs d’emploi à ne pas traverser la rue pour trouver un boulot.
Mais le temps de l’insouciance, c’était aussi celui où Mimi Marchand faisait des photos du président sur son jet-ski entre deux conférences pour sauver le monde. Désormais, il en est réduit à se faire photographier en train de faire du canoë et à devoir se cacher quand il enfourche son scooter marin. Un tout petit souci en vérité. Le temps de l’abondance, c’est encore celui où les oligarques prennent leur jet privé pour faire un saut de puce entre deux réunions. Certes, des aigris les traquent sur Twitter, des écolos pisse-froid voudraient les interdire et ce pauvre Clément Beaune se voit contraint de promettre de les « réguler » par des « incitations », et surtout pas par des « interdictions ». Tout ne va donc pas si mal. Le temps de l’abondance, c’est toujours celui où les amis de M. Macron, les patrons du CAC40, s’accordent de généreuses augmentations et distribuent montants record de dividendes à leurs actionnaires. Que la fête continue !
Vue du jet-ski élyséen et pour les premiers de cordée, la fin du temps de l’abondance et de l’insouciance est remise à plus tard. Pour les gueux, c’est maintenant.
La Perspective Jet-ski ... est-ce une allusion à un destin poutinesque¹, tuer son mentor, prendre sa place et à la fin envahir la Suisse parce que y'en a qui parlent français et pour faire main-basse sur la totalité de la production d'emmental² ?
¹ aah la putinesca, la meilleure façon de préparer le choux rouge al dente
² ce qui à l'évidence montre le peu de cas qu'il fait de l'écologie et du changement climatique alors qu'il est prouvé que les trous du fromage contiennent des gaz à effet de serre...
Il y en a un qui a quand même quelques années d’avance sur l’autre.
En tout cas, les deux maîtrisent à merveille l’art du déguisement… et du ridicule.
Elle est passée où la moumoute ? Elle s’est envolée en route ?
A propos d'insouciance et de jet-ski, en ligne ce petit poème satirique : https://blogs.mediapart.fr/jean-luc-gasnier/blog/140822/vacances-bregancon-ou-sur-mon-jet-ski-je-ne-crains-plus-personne
Dans la même trempe :
Classes laborieuses, vous vivez dans l'abondance !
Par ugictcgt |
En préambule du Conseil des ministres de rentrée, mercredi 24 août, le président de la République a pris un air grave devant les caméras de télévision invitées exceptionnellement pour nous dire qu'au « fond, nous vivons la fin de l’abondance, la fin des évidences et la fin – pour ceux qui en ont encore – d’une forme d’insouciance. » De quoi ou de qui nous parle donc E. Macron ? Des ménages qui n'arrivent pas à boucler les fins de mois ? |
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