Le mur de Berlin était une construction gigantesque. Elle mesurait 155 kilomètres de long, dont 43 servaient de frontière entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. Pour sa construction, 193 rues et 12 lignes de transport suburbaines ont dû être coupées.
Il y avait huit postes frontaliers entre les deux côtés de la ville, même si obtenir les documents nécessaires pour les franchir était une chimère pour les citoyens du bloc de l’Est. En RDA, on l’appelait le « Mur de protection antifasciste ».
Grenzmauer 75 est le nom donné à la quatrième génération du mur, dont l'installation a débuté en 1975 et s'est achevée en 1980. Cette phase était composée de modules préfabriqués en béton surmontés d'une structure cylindrique également en béton, dont l'objectif était de le rendre encore plus difficile et possibilité de grimper.
Certains de ces modules comprenaient des portes camouflées qui permettaient d'accéder à l'autre côté pour les travaux d'inspection et de maintenance. Ces portes étaient dotées de doubles serrures pour empêcher un seul garde de les ouvrir.
Un obstacle aussi exceptionnel n’a pas empêché des milliers de citoyens est-allemands de tenter de le franchir. Au cours des 28 années d'existence du mur, environ 5 000 personnes y sont parvenues. Les méthodes pour parfaire l'évasion étaient variées : faux passeports, tunnels, égouts, montgolfières...
Plus de 3 000 personnes ont été arrêtées à proximité du mur et au moins 138 sont mortes en tentant de fuir. La dernière victime d'une fusillade policière dans l'Est fut Chris Gueffroy, décédé le 6 février 1989.
Quelques mois plus tard, le 9 novembre, après plusieurs rassemblements en Allemagne de l'Est appelant à une ouverture démocratique, un porte-parole du gouvernement de la RDA a annoncé la levée des restrictions de voyage. Bien qu’il ne s’agisse pas encore d’une mesure officielle, des milliers de Berlinois se sont approchés des postes frontières. Les gardes, sans instructions claires, les laissent passer. Le mur de Berlin était tombé.
Images : La Vanguardia, Wikipédia, Istockphoto .
Infographie et animation : Pablo González .