jeudi 31 décembre 2020

VŒUX

 



RIEN RIEN RIEN DU TOUT

JÉ NE VOUS SOUHAITE RIEN DU TOUT


MAIS JE VOUS FAIS DE GROS BISOUS



IL Y A UN AN 

ON SE DISAIT

BONNE ANNÉE 

ON A VU C'QUI S'EST PASSÉ...


L'ANNÉE DERNIÈRE 

ON SEST SOUHAITÉ 

BONNE SANTÉ 

ON A FINI CONFINÉS !...



RIEN RIEN RIEN DU TOUT

JE NE VOUS SOUHAITE RIEN DU TOUT

RIEN RIEN RIEN  DU TOUT

JE NE NOUS SOUHAITE RIEN DU TOUT...





L’année 2020 résumée dans une puissante vidéo de 4 minutes https://creapills.com/resume-annee-2020-cee-roo-20201221 

« Avec l’année 2020 qu’on a vécue, on ne peut qu’espérer que ce soit mieux. On voit le bout du tunnel, c’est la première chose. À l’intérieur de ce premier flot d’optimisme, il y a l’envie de pouvoir retourner au cinéma, au théâtre, revoir ses amis, discuter et échanger. On lit un livre ou on regarde un film pour soi, mais aussi pour se cultiver, et la culture, elle, nécessite l’échange.

L’année 2020 a permis de mettre en lumière le travail des scientifiques et celui des chercheurs. Mais ce travail, il existe depuis toujours et il va bien sûr continuer en 2021. Dans quelques mois, Thomas Pesquet va embarquer pour la Station spatiale internationale, la sonde Perseverance de la Nasa va se poser sur Mars pour prélever des échantillons du sol… Et puis, en matière d’environnement, les experts vont continuer de travailler pour mettre au point des solutions. Si on fait le bilan à la fin 2021 de tout ce qui aura été fait, imaginé, développé, on verra qu’il sera positif. »








 « Avec l’année 2020 qu’on a vécue, on ne peut qu’espérer que ce soit mieux. On voit le bout du tunnel, c’est la première chose. À l’intérieur de ce premier flot d’optimisme, il y a l’envie de pouvoir retourner au cinéma, au théâtre, revoir ses amis, discuter et échanger. On lit un livre ou on regarde un film pour soi, mais aussi pour se cultiver, et la culture, elle, nécessite l’échange.

L’année 2020 a permis de mettre en lumière le travail des scientifiques et celui des chercheurs. Mais ce travail, il existe depuis toujours et il va bien sûr continuer en 2021. Dans quelques mois, Thomas Pesquet va embarquer pour la Station spatiale internationale, la sonde Perseverance de la Nasa va se poser sur Mars pour prélever des échantillons du sol… Et puis, en matière d’environnement, les experts vont continuer de travailler pour mettre au point des solutions. Si on fait le bilan à la fin 2021 de tout ce qui aura été fait, imaginé, développé, on verra qu’il sera positif. »


SOUVENEZ-VOUS...

Ces images qu’on n’aurait jamais pensé voir et qui ont marqué l’année 2020

Par Nicolas HASSON-FAURÉ

Des rues désertes dans les plus grandes métropoles de la planète, des policiers dressant un barrage à l’entrée d’une ville européenne, des TGV évacuant des patients infectés par le coronavirus… Ces images ont marqué l’année 2020. Des scènes inimaginables avant la pandémie de Covid-19. Rétrospective.

30 janvier, Wuhan, Chine. Souvenez-vous. À l’époque, la ville est l’épicentre de l’épidémie de Covid-19. Plusieurs pays évacuent leurs ressortissants présents sur place. Ici, nous sommes dans l’avion militaire qui s’apprête à rapatrier environ 200 expatriés français et leurs familles. L’appareil va se diriger vers Carry-le-Rouet, dans les Bouches-du-Rhône, où ses passagers seront placés en quarantaine. (Photo : Hector Retamal / AFP)

23 février, Castiglione d’Adda, Italie. La ville fait partie des onze municipalités italiennes alors placées en quarantaine en raison de l’épidémie de Covid-19. Personne n’entre, personne ne sort, et ces carabiniers postés à l’entrée de la commune y veillent. 52 000 habitants du nord de la péninsule sont concernés. Ce sont les premières mesures de confinement du genre en Europe. (Photo : Guglielmo Mangiapane / Reuters)

16 mars, Douarnenez (Finistère). Nous sommes à la veille du premier confinement destiné à endiguer la pandémie de Covid-19. Personne ne sait trop comment réagir : ces mesures étaient encore inimaginables quelques semaines plus tôt. Alors, les mêmes scènes se répètent dans beaucoup de supermarchés de France et d’ailleurs : certains rayons sont dévalisés. Sur cette image, c’est celui des pâtes. (Photo : Yves-Marie Quemener / Ouest-France)

21 mars, Nantes (Loire-Atlantique). En ce samedi matin, ces rues du centre-ville sont désertes. Une vision très surprenante, dans la sixième municipalité de France, qui compte plus de 300 000 habitants. Le confinement a démarré quatre jours plus tôt, le 17 mars. Conséquence, à Nantes comme ailleurs en France et dans les autres pays qui ont mis en place de telles mesures, les rues se sont vidées. (Photo : Marc Roger / Ouest-France)

22 mars, Mulhouse (Haut-Rhin). Des militaires installent un hôpital de campagne. La ville est l’une des plus durement touchées par l’épidémie de coronavirus, en France. Objectif : désengorger les hôpitaux civils de la région. Des patients du Grand Est sont également évacués vers des régions moins touchées et d’autres pays européens. (Photo : Patrick Hertzog / AFP)

24 mars, à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle de Roissy (Val-d’Oise). La pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement ont mis l’ensemble du secteur du transport aérien à l’arrêt. À Roissy, l’un des aéroports les plus fréquentés au monde en termes de trafic, ces avions d’Air France sont cloués au sol. Ils attendent, sur le tarmac, la fin des restrictions de déplacement. (Photo : Thomas Samson / AFP)

26 mars, Bergame, Italie. Cette colonne de camions de l’armée italienne transporte les cercueils contenant les dépouilles de personnes décédées des suites du Covid-19. En cette fin du mois de mars, l’Italie est devenu le pays le plus endeuillé au monde par la pandémie. Bergame, cité industrieuse du nord de la péninsule, est l’épicentre de l’épidémie. Le crématorium de la ville est débordé. (Photo : Miguel Medina / AFP)

31 mars, Marseille (Bouches-du-Rhône). Nous sommes dans le quartier de la Maison-Blanche, pendant le premier confinement. Un habitant, penché au-dessus de son balcon, a noué des draps pour recevoir un colis de nourriture. Il est souffrant, ne peut pas sortir de chez lui, et des voisins lui ont acheté des vivres. Une véritable chaîne de solidarité s’est organisée, dans le quartier. (Photo : Anne-Christine Poujoulat / AFP)

1er avril, à Paris. À la gare d’Austerlitz, des soignants installent des patients, malades du Covid-19, dans un TGV médicalisé. Ils seront évacués vers des hôpitaux de régions moins touchées par le coronavirus, pour désengorger certains services de réanimation saturés. Ce train, par exemple, va partir en direction de la Bretagne. Ces opérations vont se multiplier, en France. (Photo : Thomas Samson / Pool via Reuters)

11 mai, Paris. Nous sommes au premier jour de la levée des mesures du premier confinement. Dans cette rame du métro parisien, les passagers portent des masques de protection. On devine aussi, sur certains sièges et strapontins, des autocollants invitant à ne pas s’asseoir là, pour respecter les mesures de distanciation physique et empêcher la propagation du Covid-19. (Photo : Yann Castanier / Ouest-France)

17 mai, New York, États-Unis. Ces cercles de peinture ont été tracés sur les pelouses du parc Domino pour encourager les New-Yorkais à respecter les mesures de distanciation physique et limiter la propagation du coronavirus. Un symbole de ces nouvelles habitudes qu’il a fallu prendre, en 2020, partout sur Terre. (Photo : Johannes Eisele / AFP)

28 juin, à Lorient (Morbihan). Masques, gel hydroalcoolique, distanciation physique : voici comment se déroule le deuxième tour des élections municipales. Le premier a eu lieu un peu moins de trois mois plus tôt, le 15 mars. Autant dire une éternité : entre les deux jours de vote, le Covid-19 a durement touché l’Europe et le reste du monde, les Français doivent apprendre à vivre avec le virus. (Photo : Thierry Creux / Ouest-France



L'année qui s'achève aura été totalement inattendue et imprévisible : la pandémie a mis le monde à rude épreuve, révélant aussi plus que jamais la nécessité d'une information fiable et rigoureuse.

Qui aurait pu imaginer l'année qui allait venir, lors des voeux du 31 décembre dernier ? (Photo Martin BUREAU / AFP)

Qui aurait pu imaginer l'année qui allait venir, 

lors des voeux du 31 décembre dernier ?

 (Photo Martin BUREAU / AFP)

AFP

Il faut revoir la cérémonie des voeux du président de la République retransmise à la télévision le 31 décembre 2019. Tout y était. Le ton solennel, la touche d'humanité, la projection dans la décennie suivante. Le rappel des tâches accomplies. Et même des phrases qui, un an plus tard, font presque sourire : "Nous mènerons une politique ambitieuse pour l'hôpital auquel je tiens tant et pour une médecine plus humaine centrée sur le patient", promettait par exemple Emmanuel Macron.  

Au cours de sa courte allocution, le chef de l'Etat n'a pas non plus résisté alors à la tentation de mettre en avant son bilan, rappelant que plus d'un demi-million d'emplois avaient été créés depuis mai 2017. Et sur le sujet qui occupait alors tous les esprits, à savoir la réforme des retraites, il garantissait qu'elle serait menée à son terme. C'était avant le coronavirus. Un autre temps, une autre époque, pas nécessairement moins légère, mais tellement éloignée de la tempête qui allait se déclencher quelques semaines plus tard en Europe et ailleurs. Car ce 31 décembre 2019 là, personne ne prêtait réellement attention à cette déclaration venue de Pékin le jour même, faisant état d'une nouvelle forme de "pneumonie virale" sur le marché de poissons de Wuhan... 

Coronapistes, Zoom et masques

Les masques, les tests, les respirateurs, les statistiques morbides, les confinements, le couvre-feu, les Ehpad, le distanciel ou le présentiel... Le Covid et son grand barda ont jeté aux orties toutes les résolutions prises à l'aube de l'année 2020, cloué les avions au sol, transformé nos chambres à coucher et cuisines en bureaux, annulé nos vacances, nos loisirs, nos visites aux musées ou soirées de concerts. On a vu des canards se promener devant la Comédie française, un sanglier défiler sur la Croisette de Cannes et des rorquals plonger au large des calanques de Marseille. Le virus et les mesures sanitaires ont fait de nous des malades en puissance, des cas contacts, des marcheurs d'un kilomètre, des cyclistes sur coronapistes, des promeneurs sur des plages dynamiques, des parfaits connaisseurs des fonds d'écran de Zoom ou Teams. 2020, l'année qui a sans doute le plus transformé le quotidien des Français depuis l'Occupation, mis au chômage des centaines de milliers de Français, fermé les bars et les restaurants, les facs et pendant un temps les écoles. L'année des épidémiologistes, des infectiologues, des spécialistes de santé. L'année des fausses informations, des batailles de masques, des TGV transformés en hôpital roulant, des vaccins à petites doses, des théâtres au rideau baissé. 

L'année que chacun voudrait oublier, pour passer à autre chose. L'année où les Français ont massivement épargné, et l'Etat encore plus généreusement distribué de l'argent, creusant le trou de la dette. L'année où on s'est mis à parler du monde d'après, sans trop savoir si celui-ci était un ramassis de nos vieilles lunes ou l'addition de nos nouvelles-nouvelles résolutions.



Souvenons-nous : les fracas du monde, l'évolution du virus, la pertinence des solutions apportées, et les nouveaux courants d'idées. Fallait-il être pour ou contre Amazon ? Applaudir ou critiquer les plans de relance ? Accepter ou refuser les restrictions de liberté ?


Il faut revoir la cérémonie des voeux du président de la République retransmise à la télévision le 31 décembre 2019. Tout y était. Le ton solennel, la touche d'humanité, la projection dans la décennie suivante. Le rappel des tâches accomplies. Et même des phrases qui, un an plus tard, font presque sourire : "Nous mènerons une politique ambitieuse pour l'hôpital auquel je tiens tant et pour une médecine plus humaine centrée sur le patient", promettait par exemple Emmanuel Macron.  

Au cours de sa courte allocution, le chef de l'Etat n'a pas non plus résisté à la tentation de mettre en avant son bilan, rappelant que plus d'un demi-million d'emplois avaient été créés depuis mai 2017. Et sur le sujet qui occupait alors tous les esprits, à savoir la réforme des retraites, il garantissait qu'elle serait menée à son terme. C'était avant le coronavirus. Un autre temps, une autre époque, pas nécessairement moins légère, mais tellement éloignée de la tempête qui allait se déclencher quelques semaines plus tard en Europe et ailleurs. Car ce 31 décembre 2019, personne ne prêtait réellement attention à cette déclaration venue de Pékin le jour même, faisant état d'une nouvelle forme de "pneumonie virale" sur le marché de poissons de Wuhan... 



Une année périlleuse, mais où tout n'est pas allé entièrement de travers. Le 3 novembre, Donald Trump, que certains imaginaient déjà rempiler pour un nouveau mandat à la Maison-Blanche, a ainsi été renvoyé sur ses greens de golfs en Floride. Avec l'élection de Joe Biden, l'Amérique n'a sans doute pas choisi la carte du renouveau mais au moins s'apprête-t-elle à rompre avec une politique imprévisible et brutale. De ce côté-ci de l'Atlantique, si l'Union européenne a perdu pour la première fois de son histoire un de ses membres le 31 janvier, le divorce entre Bruxelles et Londres a enfin été scellé après plus de 4 années de palabres et d'atermoiements. Une séparation n'est jamais agréable, mais, au moins, les deux parties ont réussi à éviter le scénario du pire - le no deal - en se mettant d'accord à la dernière minute sur un texte de plus de 2000 pages. L'Europe, précisément, que l'on disait moribonde en début d'année a repris des couleurs. La présidence allemande de l'Union, qui s'achève au 31 décembre, y a certainement été pour quelque chose. Paris également, qui a su rallumer le moteur franco-allemand. Le plan de relance de 750 milliards d'euros, adopté par les 27 début décembre, se concrétisera dès la fin du printemps 2021.  



Autre bonne nouvelle, les formidables progrès de la science : face à la dispersion mondiale du virus, les chercheurs ont intensifié leurs efforts pour trouver en seulement quelques mois non pas un, mais plusieurs vaccins capables de venir à bout du coronavirus. Depuis quelques jours, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en Allemagne, les bras se tendent pour chercher l'aiguille porteuse de l'antidote. En France, le fameux "doute existentiel" dont parlait le président de la République dans l'interview accordée en cette fin d'année à L'Express, freine les ardeurs de nos compatriotes. La peur du vaccin aveugle la raison. Durement chahutée en 2020, la cause scientifique mérite pourtant un meilleur accueil dans le pays de René Descartes, Louis Pasteur et Marie Curie. C'est notre conviction, et en 2021, L'Express continuera à mettre en avant les innovations des savants, tout en combattant les rumeurs propagées par des docteurs de pacotille dont l'exposition médiatique en 2020 a été inversement proportionnelle à leurs qualités scientifiques et rationnelles.


L'année 2020 a aussi été celle du procès des auteurs des attentats contre Charlie Hebdo et l'hyper Casher. L'islamisme, virus rampant s'attaquant à nos valeurs de liberté et de laïcité, a de nouveau frappé la France et l'étranger.  






Pour ses voeux aux Français après une année gâchée par le coronavirus, Emmanuel Macron peut s'inspirer de ses prédécesseurs et de leurs heures sombres.


Le général de Gaulle à la télévision le 11 avril 1969.

Le général de Gaulle à la télévision le 11 avril 1969.


Eux aussi connurent leur annus horribilis à l'Elysée. Eux aussi cherchèrent les mots justes pour lui dire adieu. Au moment de tourner la page d'une année 2020 gâchée par le coronavirus, Emmanuel Macron peut s'inspirer des discours de voeux que ses prédécesseurs prononcèrent aux heures les plus dures de leur mandat.  

On prend peu de risques à parier que le chef de l'Etat appellera les Français à l'unité. C'est un passage obligé des allocutions présidentielles en période de crise. Pour le reste, Emmanuel Macron a l'embarras du choix. Décortiquera-t-il en détail le "malaise moral" des Français, comme le fit le général de Gaulle à l'issue d'une année 1968 marquée par les grèves et le blocage des universités ? Ou se fera-t-il plus elliptique, à la limite du déni, comme François Mitterrand en 1984 après le fiasco de la loi Savary et le remplacement de Pierre Mauroy par Laurent Fabius ? Insistera-t-il sur les raisons de retrouver l'espoir ou, comme Valéry Giscard d'Estaing face au choc pétrolier de 1979 et François Hollande confronté aux attaques terroristes en 2015, dira-t-il sans ambages que le pays doit encore s'attendre à des difficultés ? Retour sur des séquences qui en disent autant sur une époque que sur leurs auteurs.  

31 décembre 1968 : "L'attrait morbide de l'abîme"

"Portons donc en terre les diables qui nous ont tourmentés pendant l'année qui se termine." Ses voeux pour l'année 1969, Charles de Gaulle les offre de tout son coeur. "Un coeur que depuis longtemps, permettez-moi de le dire, n'épargnent pas les soucis au sujet du sort de la France. Mais qui, je vous l'affirme, est aujourd'hui rempli d'espoir", poursuit le général sans craindre la grandiloquence. De cette folle année 1968, il aurait pu se contenter de garder le souvenir de sa victoire écrasante aux élections législatives de juin, au terme de deux mois de mouvement social et étudiant. "Après son passage à vide, la nation française s'est ressaisie", se réjouit-il d'ailleurs. Mais ce passé récent ne passe pas pour le père de la Cinquième République. Il ressent le besoin de revenir sur les événements du printemps et sur ce pays dont "on a même pu croire un moment qu'il s'abandonnait à l'attrait morbide de l'abîme, et qu'il allait rouler jusqu'au plus bas". 

Pour 1969, le général de Gaulle laisse entrevoir une "étape nouvelle de développement et de prospérité", mais il sermonne les Français sur la conduite à tenir pour l'atteindre. "Encore faut-il que nous surmontions le malaise moral qui, chez nous plus que partout à cause de notre individualisme, est inhérent à la civilisation mécanique et matérialiste moderne. Faute de quoi les fanatiques de la destruction, les doctrinaires de la négation, et les spécialistes de la démagogie auraient encore une fois beau jeu de susciter l'amertume pour provoquer l'agitation."  Dans son discours d'une quinzaine de minutes, le chef de l'Etat ne fait qu'une allusion rapide à son projet de référendum sur la régionalisation et la fusion du Sénat avec le Conseil économique et social : "C'est cela que nous réaliserons en associant les collectivités territoriales de notre pays et les catégories économiques et sociales. Soit au plan de la région, aux mesures qui touchent la vie locale ; soit au plan de la Nation, à la préparation des lois. Voilà la réforme de la condition des hommes, autrement dit de leurs rapports, qui doit marquer l'an de grâce 1969, et nous faire à la fois plus forts et plus fraternels." Quatre mois plus tard, 52,41% des Français lui dirent non. Et de Gaulle fit ses bagages. 

31 décembre 1979 : "Que signifient des voeux pour cette fin d'année ?"

"Dans ce monde dangereux, à un moment où l'on voit flamber le prix du pétrole et de l'or, vous êtes en droit de vous interroger : que signifient des voeux pour cette fin d'année ? Est-ce une illusion que l'on vous propose ? Que peut-on attendre en 1980 et pour les années 80 ?" En plein choc pétrolier, Valéry Giscard d'Estaing se pose en homme qui n'esquive aucun sujet. L'exercice est singulier. Le président fait à la fois les questions et les réponses "en quelques mots simples et brefs parce que c'est pour vous une soirée de fête". Il y a de quoi refroidir l'ambiance. "Nous allons subir un nouveau choc, du fait de l'augmentation des prix du pétrole confirmée récemment à Caracas. La facture à payer pour la France et pour les Français sera plus lourde qu'en 1973 - 1974. Cela ne sert a rien de le dissimuler ou de le nier", assène VGE. "Nous allons connaître à nouveau le déficit de notre commerce extérieur, mais peu à peu nous rétablirons notre situation", ajoute-t-il quelques minutes plus tard. Pour adoucir ce langage de vérité, le président vend son bilan économique et social et exalte les réussites du pays, "le succès commercial d'Airbus, le lancement réussi d'Ariane, le développement sans précédent de nos télécommunications et de notre informatique". Une énumération très vintage. 

31 décembre 1984 : "Permettez-moi un souvenir tout à fait personnel"

"Que la France et que les Français s'unissent sur l'essentiel ! Vous le constatez comme moi : ils se divisent à tout propos alors qu'ils sont si forts rassemblés." Le 31 décembre 1984, les voeux de François Mitterrand ont un parfum de désinvolture. Question de durée : à peine cinq minutes, générique compris. Question de fond, surtout : le président socialiste survole l'année 1984. Il n'évoque ni les manifestations contre la loi Savary, qu'il a été contraint de retirer, ni le changement de Premier ministre. Au lieu de cela, le chef de l'Etat donne une petite leçon de rassemblement à travers une parabole familiale au ton paternaliste. "Permettez-moi un souvenir tout à fait personnel, lance-t-il. Grands-parents, parents, frères et soeurs, cousins : nous n'étions jamais moins de 15 à 20 à la maison dans notre petite ville de Charente. Quand nous fêtions le nouvel an, il n'y avait pas de discours, mais j'entends encore un mot qui revenait constamment dans la bouche de mon père : tolérance. "Soyez tolérants entre vous", disait-il à notre petite troupe turbulente. Eh bien, mes chers compatriotes, un pays est comme une famille. On n'a pas les mêmes goûts, on n'a pas les mêmes idées, mais on a la même patrie. La nôtre est belle et grande. Aidons-la, servons-la, aimons notre patrie." Pas sûr qu'Emmanuel Macron puisse s'en tirer à aussi bon compte à l'heure où les Français attendent des réponses précises sur l'épidémie du coronavirus. 

31 décembre 1997 : "Je vais vous dire comment les choses se présentent"

"En 1997, une nouvelle majorité a été élue. J'ai donc nommé un Premier ministre issu de cette majorité. Le gouvernement applique sa politique et je vais vous dire comment les choses se présentent." Après la dissolution ratée, Jacques Chirac vit des heures sombres à l'Elysée. En cette dernière soirée d'une année maudite, le président a deux objectifs. Le premier est de marquer son territoire face à Lionel Jospin : "Conformément à la lettre et à l'esprit de nos institutions, j'assume dans leur plénitude les pouvoirs et les devoirs de ma charge. Garant de la continuité de l'Etat, je suis aussi le gardien des valeurs de la République, au premier rang desquelles la liberté et la solidarité. Responsable de l'avenir de la nation, j'interviendrai chaque fois que ses intérêts seront en jeu pour vous dire ce que je crois être bon pour les Français ou, au contraire, dangereux pour la France."

Le second objectif est de préparer la suite des opérations. Pas de trêve des confiseurs. Jacques Chirac commence à creuser le sillon de l'insécurité en se livrant à une attaque de la majorité de gauche : "Il y a chez nous trop de violence, trop d'insécurité dans les écoles, dans les transports, dans les rues. Chaque jour les limites sont franchies au-delà desquelles la société se défait. C'est aujourd'hui, je le sais, avec le chômage, votre premier souci. L'Etat doit jouer son rôle. Il doit s'efforcer de mieux comprendre. Il doit prévenir. Il doit aussi punir quand il le faut. J'appelle chacun à prendre ses responsabilités. Que les citoyens respectent leurs devoirs. Que les pouvoirs publics restaurent l'ordre et la sécurité, qui est la première des libertés." En 2002, Lionel Jospin sera éliminé dès le premier tour de l'élection présidentielle. 

31 décembre 2008 : "Nous allons sortir renforcés de cette crise"

"L'année 2008 s'achève. Elle a été rude." C'est un Nicolas Sarkozy en pleine tempête financière qui s'adresse aux Français ce soir-là, trois mois après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. Il est sans doute celui dont la situation ressemble le plus à celle d'Emmanuel Macron aujourd'hui. Un président de la République face à une crise mondiale, à la fois évolutive et incertaine.  "Les difficultés qui nous attendent en 2009 seront grandes, dit Nicolas Sarkozy. Après avoir préservé les économies de chacun grâce au plan de sauvetage des banques, ce sont les emplois de tous qu'il faut désormais sauver." Un objectif qu'Emmanuel Macron pourrait partager au mot près.  Comme l'actuel chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy se rêvait en président réformateur. Comme lui, il a été rattrapé par une crise inattendue et dévastatrice. À l'occasion de ses voeux, l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine entendait dire aux Français qu'il n'avait rien perdu de son ardeur à rénover le pays. "Pour nous en sortir chacun devra faire des efforts, prévient-il dans son allocution. Car de cette crise va naître un monde nouveau auquel nous devons nous préparer en travaillant plus, en investissant davantage, en poursuivant les réformes qu'il n'est pas question d'arrêter car elles sont vitales pour notre avenir." Emmanuel Macron profitera-t-il de son discours de jeudi soir pour donner des nouvelles de sa réforme des retraites ? 


31 mai 2015 : "La menace est toujours là"

"Les voeux que je vous présente ce soir ne ressemblent à aucun de ceux qui les ont précédés, car nous venons de vivre une année terrible. Commencée avec les lâches attentats contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher, elle a été ensanglantée par les agressions commises à Montrouge, à Villejuif, à Saint-Quentin-Fallavier et dans le Thalys pour s'achever dans l'horreur avec les actes de guerre perpétrés à Saint-Denis et à Paris."  .


C'est par cette funeste énumération que François Hollande commence son allocution. "Je vous dois la vérité, nous n'en avons pas terminé avec le terrorisme, poursuit-il. La menace est toujours là. Elle reste même à son plus haut niveau. Nous déjouons régulièrement des attentats."  

Quelques jours plus tôt, le Conseil des ministres a adopté le projet de réforme constitutionnelle visant à déchoir de leur nationalité les individus condamnés pour terrorisme. La majorité socialiste regimbe, le risque d'embourbement - qui se vérifiera - est grand, mais François Hollande persiste sur sa promesse faite au Congrès de Versailles en novembre : "Il revient désormais au Parlement de prendre ses responsabilités. Le débat est légitime. Je le respecte. Il doit avoir lieu. Et quand il s'agit de votre protection, la France ne doit pas se désunir. Elle doit prendre les bonnes décisions au-delà des clivages partisans et en conformité avec nos principes essentiels." Quelques semaines plus tard, la ministre de la justice, Christiane Taubira, démissionne en signe de désaccord. Le début d'une deuxième année maudite pour François Hollande. Le 1er décembre 2016, il annonce qu'il renonce à se représenter














mercredi 30 décembre 2020

  Une pluie d’étoiles filantes pour démarrer 2021

À ne pas rater dans le ciel de ces fêtes de fin d’année : les étoiles filantes des Quadrantides. (Photo d’illustration : archives Ouest-France)

Après la pluie d’étoiles filantes des Géminides il y a deux semaines et la grande conjonction de Jupiter et Saturne le 21 décembre, le ciel nous réserve encore de belles surprises pour ce début d’année 2021. Les amateurs d’astronomie vont pouvoir à nouveau observer un joli phénomène d’étoiles filantes, que l’on appelle les Quadrantides.

Cet épisode, qui a lieu chaque année, est observable depuis le 28 décembre et jusqu’au 12 janvier mais le meilleur moment pour en voir le plus est fixé au 3 janvier.

Ces étoiles sont issues d’une comète éteinte qui, dans son parcours autour du Soleil, a laissé des poussières dans son sillage. Celles-ci entrent en collision avec notre atmosphère quand la terre les traverse en fin d’année, provoquant ce phénomène d’étoiles filantes

Une pluie d’étoiles filantes pour démarrer 2021

À ne pas rater dans le ciel de ces fêtes de fin d’année : les étoiles filantes des Quadrantides. (Photo d’illustration : archives Ouest-France)

Après la pluie d’étoiles filantes des Géminides il y a deux semaines et la grande conjonction de Jupiter et Saturne le 21 décembre, le ciel nous réserve encore de belles surprises pour ce début d’année 2021. Les amateurs d’astronomie vont pouvoir à nouveau observer un joli phénomène d’étoiles filantes, que l’on appelle les Quadrantides.

Cet épisode, qui a lieu chaque année, est observable depuis le 28 décembre et jusqu’au 12 janvier mais le meilleur moment pour en voir le plus est fixé au 3 janvier.

Ces étoiles sont issues d’une comète éteinte qui, dans son parcours autour du Soleil, a laissé des poussières dans son sillage. Celles-ci entrent en collision avec notre atmosphère quand la terre les traverse en fin d’année, provoquant ce phénomène d’étoiles filantes.

5. Les dépouilles de cinq Poilus identifiées et des descendants retrouvés

Cinq des dépouilles des 14 soldats exhumés cet été ont pu être identifiées grâce à leurs plaques personnelles. (Photo : capture d’écran Twitter / Jean-Paul Batteux)

106 ans après la Grande Guerre, les corps de cinq Poilus ont été identifiés dans les Ardennes, rapporte France Bleu Champagne-Ardennes . Au total, ce sont les restes de 14 soldats de la Première Guerre mondiale en uniformes, qui avaient été mis au jour l’été dernier au Châtelet-sur-Retourne, lors de fouilles archéologiques préventives.

La présence d’effets personnels et plaques d’identité militaire a permis aux archéologues de remonter l’histoire. Ils ont ainsi réussi à déterminer leur appartenance à l’infanterie coloniale du Maroc et surtout, pour cinq d’entre eux, leur identité. Dans la famille de l’un de ces soldats identifiés, le capitaine Étienne d’Hotelans, au sein de laquelle le souvenir était resté très vivace, la nouvelle a été accueillie avec beaucoup d’émotion.

ACTUALITÉ

Covid-19 : ces médecins iront se faire vacciner dès que possible, ils nous expliquent pourquoi

Propos recueillis par Paul GRATIAN

Dès que ce sera possible, les docteurs Jean-Paul Hamon, Hélène Rossinot et Roxane Guinheu iront se faire vacciner contre le Covid-19. Les trois médecins incitent leurs patients à faire de même.

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, les médecins sont en première ligne dans la lutte contre le coronavirus. Et cela ne devrait pas s’arrêter avec l’arrivée de la vaccination, bien au contraire.

Pour l’édition du soir, trois médecins ayant en commun de vouloir se faire vacciner contre le Covid-19 dès que ce sera leur tour, expliquent pourquoi la vaccination est importante et nécessaire.

> Lire aussi : Covid-19. Ce qu’il faut retenir du plan de vaccination présenté à l’Assemblée nationale

« C’est la seule solution pour reprendre une vie normale »

Roxane Guinheu est médecin généraliste, installée à Nice (Alpes-Maritimes) depuis sept ans. Auparavant, elle a été professeure de biologie cellulaire.

« Quand ça sera mon tour, je me ferai vacciner. Bien sûr, on ne peut jamais être certain à 100 %, mais je n’ai pas tellement peur des effets secondaires, et le risque me semble assez minime. Mon but est vraiment de sortir de cette crise sanitaire et la vaccination est la seule solution.

J’ai envie de voir mes amis aux restaurants, de ne pas avoir de masque, de mettre fin à cette épidémie… Si on veut que le virus s’arrête, il faut se faire vacciner.

Mes patients m’en parlent beaucoup. Ils me demandent mon avis et si je vais me faire vacciner. Je réponds que j’ai lu des articles scientifiques et que le risque encouru n’est pas si important. Le biais de ce vaccin est le manque de recul mais la méthode ARN est une révolution sanitaire étudiée depuis très longtemps.

Ce concept d’ARN est complexe et peut faire peur chez certains patients. Mais j’explique que ça ne modifie pas le code génétique. Et puis, je rappelle qu’il y a aussi un risque avec un Doliprane. Pourtant, on n’y pense pas tous les jours. Il y a une peur un peu magique et injustifiée du vaccin.

Je prépare une plaquette pédagogique reprenant ces informations que je pourrai distribuer à mes patients quand ils me poseront des questions et quand je proposerai la vaccination. En France, on a tellement peur des vaccins en règle générale qu’on a besoin de cette pédagogie… C’est un peu comme si on avait une solution mais qu’on cherchait un problème. C’est très français comme état d’esprit, finalement (rires). »

En Espagne, des soignants se font déjà vacciner, comme ici cette infirmière de la maison médicale Amavir à Madrid, qui a reçu une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech ce mercredi. (Photo : Juan Medina / Reuters)

« Pour montrer l’exemple »

Jean-Paul Hamon est médecin généraliste installé à Clamart (Hauts-de-Seine) depuis plus de quarante ans. Il est également président d’honneur de la Fédération des médecins de France.

« J’irai me faire vacciner dès que ce sera possible. Il faut le faire. À chaque consultation, on me parle du vaccin. Je dis à mes patients que je me ferai vacciner quand viendra mon tour. La seule façon de donner confiance aux Français est de montrer que leurs soignants et les médecins se vaccinent. Il faut donc le faire savoir.

Et le pouvoir l’a bien compris, puisque les médecins sont au cœur de la stratégie vaccinale, comme nous le demandions. Le gouvernement ferait d’ailleurs bien de montrer l’exemple lui aussi, en se faisant vacciner publiquement.

Lorsqu’on m’en parle en consultation, je vois beaucoup de craintes, de questionnements. Je fais de la pédagogie à mes patients, maintenant que nous disposons des données scientifiques. Je leur dis par exemple que l’immunité a l’air remarquable, que c’est un vaccin ARN sans adjuvant… Cette nouvelle technologie ARN est critiquée par les complotistes mais tous les fantasmes sur la manipulation génétique ne tiennent pas la route. Il faut faire confiance aux plus grands généticiens comme Axel Khan. Il n’y a aucun risque de mutation génétique. »

Aux États-Unis, les responsables politiques donnent l'exemple. Après le président américain élu Joe Biden il y a quelques jours, la vice-présidente Kamala Harris s'est elle aussi fait vacciner contre le Covid-19, mardi 19 décembre. (Photo : Leah Millis / Reuters)

« La balance bénéfices/risques est en faveur du vaccin »

Hélène Rossinot est médecin de santé publique. Elle travaille notamment sur les campagnes de santé publique comme celles de vaccination.

« Dès le jour où la stratégie vaccinale me permettra d’être vaccinée, mon épaule sera disponible ! Depuis que l’on a sous le nez les données des deux vaccins, j’ai pu analyser des dizaines et des dizaines de pages concernant l’efficacité et les effets secondaires. Je n’ai vraiment plus aucun doute.

Je trouve ça même assez perturbant que les soignants ne soient pas vaccinés en premier dans la stratégie vaccinale. Ça aurait été un argument de confiance important. Aux États-Unis, la première personne vaccinée a été une infirmière, c’est ce qui a construit cette confiance nécessaire envers le vaccin. Et, promis, je ne dis pas ça uniquement car je veux me faire vacciner (rires).

Je suis souvent sujette aux effets secondaires, alors je sais que j’aurais sûrement mal au bras et un peu de fièvre… Mais c’est normal. L’effet secondaire le plus fréquent est le syndrome grippal, ce qui est assez courant pour un vaccin.

J’entends beaucoup de fausses informations… Certaines personnes ont vu passer des tableaux tronqués sur les réseaux sociaux ou des tableaux très mal interprétés. Certains mettent par exemple en avant un nombre d’effets secondaires important chez les vaccinés mais ils oublient que ce nombre est le même dans le groupe ayant reçu un placebo : ce qui signifie donc que le vaccin n’a rien à voir avec ces effets. Je passe beaucoup de temps à reprendre les vrais documents, à expliquer comment fonctionnent les études.

Pour moi, c’est assez impensable de ne pas se faire vacciner, d’autant plus que les vaccins ont été énormément testés partout dans le monde. Vu la difficile année 2020 qu’on vient de passer, la balance bénéfices/risques est ultra en faveur du vaccin. C’est un effort que l’on doit faire tous ensemble. »

En Pologne, le vice-ministre de la santé Waldemar Kraska (à gauche) et le chef du Parti populaire Wladyslaw Kosiniak-Kamysz (à droite) posent pour les photographes, après avoir reçu une dose du vaccin anti-Covid Pfizer-BioNTech à Varsovie, mardi. Les deux hommes politiques sont médecins et font partie du groupe dit « zéro » qui, selon les décisions du gouvernement polonais, doit être vacciné en priorité. (Photo : Leszek Szymanski / EPA-EFE)
ACTUALITÉ

Les cendres d’un acteur de Star Trek cachées depuis 12 ans à bord de la Station spatiale internationale

Par Paul GRATIAN

Douze ans après la mort de James Doohan, emblématique acteur de la série de science-fiction Star Trek, un secret vient d’être révélé : ses cendres ont été cachées clandestinement à bord de la Station spatiale internationale en 2008. Et elles y sont toujours.

Si vous aimez la série Star Trek , devenue culte, vous vous souvenez sûrement du personnage de Scotty, l’ingénieur en chef du vaisseau spatial Enterprise. Un rôle emblématique interprété par le comédien canadien James Doohan.

Plusieurs dizaines d’années après le début de cette saga mythique de science-fiction, il semblerait que ce vétéran du débarquement de Normandie, mort à 85 ans, ait rejoint pour toujours l’espace. Car les cendres de l’acteur – décédé en 2005 d’une pneumonie – se trouvent à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

James Doohan dans son uniforme de Star Trek. (Photo : John Springer / Reuters)

Un plan élaboré en cachette

C’est le fils de l’acteur qui a révélé ce secret, bien gardé depuis des années, dans un article du quotidien britannique The Times, publié le 25 décembre.

Jusqu’alors, on pensait qu’une partie des cendres de James Doohan avaient d’abord été embarquées dans une fusée pour un vol spatial en 2007 avant de revenir sur la Terre. Puis qu’elles avaient à nouveau été envoyées dans l’espace l’année suivante. Sauf que la fusée s’était écrasée quelque part dans le Pacifique. Il ne restait donc plus de traces de James Doohan dans l’espace…

Mais on ignorait qu’un plan secret avait été mis en œuvre. Alors que la Nasa avait refusé d’embarquer les restes du défunt acteur à bord de l’ISS, le développeur de jeux vidéo britannique Richard Garriott, l’un des premiers voyageurs privés de l’espace, s’est débrouillé pour y cacher une partie de ces cendres.

Sans rien dire à personne, il avait glissé dans ses affaires trois photographies plastifiées de James Doohan, saupoudrées, conformément au plan élaboré avec l’acteur, de quelques grammes de ses cendres.

Les cendres ont parcouru 1,7 milliard de kilomètres

L’un de ces trois portraits plastifié contenant quelques cendres a été caché dans le plancher d’un laboratoire de l’ISS. « Pour autant que je sache, personne n’a trouvé [la photo] et elle y est toujours », vient d’expliquer Richard Garriott. Ce qui signifie donc que les cendres flottent toujours dans l’espace et qu’elles ont parcouru depuis, pas moins de 1,7 milliard de kilomètres selon The Times.

Une façon de réaliser le rêve de James Doohan. « Cela signifie beaucoup pour moi et ma famille et cela aurait signifié beaucoup pour mon père », s’est ému Chris Doohan, son fils.



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