samedi 4 mars 2017

UN POLAR DANS UN CAMP...




MEURTRE DANS UN OFLAG 

 

Un roman policier écrit en captivité... Autres textes de son auteur... Et... Intense travail de mémoire

 

Espace Nord. 172 pages. Prix : 9 euros.

Première édition : 1946

(Editions Charles Dessart).

Raymond TROYE (1908-2003)

Né à Gouy-Lez-Piéton (Charleroi) d'un père Belge et d'une mère Française. Chasseur ardennais avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Répétiteur de français à l'Ecole Royale Militaire (1949-1959).

Un roman policier écrit en captivité... Autres textes de son auteur... Et... Intense travail de mémoire


Le pitch : le narrateur est-il l'assassin ?

Dans un camp de Bavière , un prisonnier de guerre vient d'être assassiné ! Quelle misère de mourir derrière les barbelés... Le meurtrier ne peut être... qu'un autre officier ! Terrifiant ? Oui... Mais le pire c'est que le narrateur, à cause de cette maudite blessure à la tête, a perdu la mémoire ! Où était-il le soir du crime ? Que faisait-il ? Impossible de se souvenir. Seule certitude : sa haine de la victime.

Qui se souvient des oflags ?

Oflag est une abréviation de l'allemand : "Offizierlager" (camp pour officiers). Durant la 2ème Guerre Mondiale, des milliers d'officiers prisonniers (de toutes nationalités) ont transité-séjourné dans ces camps situés dans le "grand Reich"...

Début journal

R. Troye a été prisonnier dans les oflags suivants :

Eichstätt (VIIB) - Fischbeck (XD) - Prenzlau (IIA)

La rédaction

Ce roman a pour cadre l'oflag VII B d'Eichstätt où R.Troye fut prisonnier entre 1940 et 1942. Sa rédaction date de cette époque. Il fut corrigé et (terminé) à Prenzlau (oflag II A) le 18 septembre 1943.

L'ACTIVITE LITTERAIRE DE RAYMOND TROYE

Durant les 5 années passées derrière les barbelés, R.Troye écrira 5 romans. 2 seront publiés : "Meurtre dans un oflag" et "Le Pharmacien de Chantenelle", Les Editions Atalante, Bruxelles, 1947.

Liens coups de coeur (art et littérature)

samedi 25 février 2017

PROMOTION SAINT-CYR AMITIé FRANCO-BRITANNIQUE




 AMITIE FRANCO-BRITANNIQUE
(1939 - 1940)
Amitie Franco-Britannique





Promotion Amitié Franco-Britannique

1939-1940

« Ils s'intruisent pour vaincre »
Les Promotions de l’ÉCOLE SPÉCIALE MILITAIRE de SAINT-CYR
Créée par Napoléon BONAPARTE 1er consul, - loi du 11 floréal AN X (ou 1er mai 1802) -,
l’École Spéciale Impériale Militaire avait été installée au Château de Fontainebleau de juin
1803 à juin 1808. Le 1er juillet 1808, les 655 élèves quittent Fontainebleau à pied, et par
étapes entrent à SAINT-CYR le 3 juillet, tambour battant. A Saint-Cyr, elle relève le
Prytanée qui fait mouvement sur LA FLÈCHE. Elle y demeurera jusqu’aux jours sombres
de juin 1940 ; attachant désormais à son nom, celui de la petite ville où elle a tenu garnison
pendant 132 ans. Le 23 juillet 1944, les bâtiments de l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr
sont détruits par les bombardements alliés. Le retour de la Spéciale à Saint-Cyr n’est plus
envisageable.

126
1939 - 1940
AMITIÉ FRANCO-BRITANNIQUE
Devant l’invasion allemande de juin 1940, l’École quitte la maison mère pour ne plus
s’y réinstaller. De novembre 1940 à novembre 1942, l’École Spéciale Militaire est
reformée à AIX EN PROVENCE aux côtés de l’École Militaire d’Infanterie. 1905 officiers
y ont été formés ; respectivement 1405 Saint-Cyriens et 500 Saint-Maixentais.
Deux promotions en sont issues :
127
1940 - 1942
Maréchal PETAIN
128
1941 - 1942
CHARLES de FOUCAULD
De nouveau dissoute à l’invasion de la zone libre par la Wermacht en novembre 1942,
l’E.S.M. va renaître en Algérie le 15 décembre 1942, dans le cadre de l’École
d’Élèves Aspirants de CHERCHELL (130 km à l’ouest d’Alger). Cette école prendra
le titre d’ECOLE MILITAIRE INTERARMES le 13 décembre 1944. Les Saint-Cyriens de ces
 trois promotions en feront partie.
129
1942
CROIX DE PROVENCE
130
1943
VEILLE AU DRAPEAU
131
1944
ROME ET STRASBOURG
1942 - 1943 : Promotions spéciales des "CADETS de LA FRANCE LIBRE" L’École militaire
des Cadets de la France Libre est créée à l’automne 1940 par le Général de GAULLE,
en Angleterre.
D’abord réunis à RAKE MANOR, près de MILFORD (SURREY), les cadets s’installent à
MALVERN au sud de WORCESTER, puis à CASTEL de BIBBESFORD, où l’École est
dissoute le 15 juin 1944.
   LES TROIS CENTS ANS DE SAINT-CYR 
par Alain-René GENNARI
Au lendemain de la fondation de la Maison Royale de Saint-Louis à Saint-Cyr en 1686, Madame de Maintenon déclarait: "Puisse cet établissement durer autant que la France et la France autant que le monde!". Ce voeu se réalise toujours, et, bien plus, l'histoire de Saint-Cyr apparaît comme un reflet de notre histoire nationale. La plupart des grands événements qui ont marqué la France ont eu leur écho à Saint-Cyr. De l'Ancien Régime à nos jours, Saint-Cyr a survécu, car "les institutions utiles et bien conçues subsistent d'elles-mêmes et les gouvernements qui se succèdent ne peuvent guère songer à les bouleverser". Cette phrase, extraite du Livre d'or de Saint-Cyr, s'applique bien sur à l'École Spéciale Militaire, mais elle vaut également pour les bâtiments qui ont, selon la formule du général Desmazes, "su infiltrer dans les veines, non pas d'une élite, mais de la masse (des) élèves, un tel sens du dévouement et du patriotisme". Alain-René Gennari, professeur d'histoire au Lycée Militaire de Saint-Cyr, présente cet établissement prestigieux qui a fêté en juin dernier son tricentenaire.
1681/1685
Madame de Maintenon est à l'origine de cet "esprit" de Saint-Cyr. Dès 1681,elle s'intéresse à l'initiative de l'une de ses anciennes amies, Madame de Brinon, qui avait ouvert à Rueil une maison d'éducation pour jeunes filles; elle décide Louis XIV à donner à l'oeuvre le château de Noisy, et à payer sur le fonds de ses aumônes la pension de cent filles de pauvres gentilshommes.
Le cadre de cette fondation s'avérant rapidement trop étroit, Madame de Maintenon amène le roi à décider en Grand Conseil, le 15 août 1684, la fondation "d'une maison et communauté où un nombre considérable de jeunes filles, issues de familles nobles et particulièrement des pères morts dans le service (...) soient entretenues gratuitement (...) et reçoivent toutes les instructions qui peuvent convenir à leur naissance et à leur sexe".
Chargés de choisir un endroit adéquat, Louvois et Mansart désignèrent le village de Saint-Cyr, dans le val de Gally, en précisant que 'l'établissement serait ainsi placé à l'ombre du trône". Pour sa part, Madame de Maintenon ne cessera de regretter le choix de ce site par trop humide: "J'aurais voulu donner à mes filles une complexion forte et une santé vigoureuse, et le mauvais choix de Mansart m'est un obstacle insurmontable. Je ne puis voir la méchante mine de ces pauvres enfants sans maudire cet homme." Cependant, dès le 1er mai 1685, près de trois mille ouvriers militaires se mettent au travail sur la terre achetée au seigneur du lieu, et élèvent en un peu plus d'un an douze corps de bâtiments formant cinq cours.
1686/1689
L'établissement est placé sous l'invocation de Saint-Louis et doté de 150.000 livres de rente. Le nombre des élèves est fixé à 250, l'admission pouvant s'effectuer de neuf à douze ans, et le séjour dans l'établissement se prolonger jusqu'à l'âge de vingt ans. Sont admises des demoiselles nobles, sans fortune, dont la ligne paternelle compte au moins cent quarante ans de noblesse prouvée. La communauté qui s'installe à Saint-Cyr du 26 août au 2 septembre 1686 est originale: l'encadrement de ce nouvel établissement d'éducation pour jeunes filles est confié non point à des religieuses, mais à des laïques.
Trente-six "dames" sont chargées de l'instruction et de l'éducation des élèves, vingt-quatre "converses" préposées au service intérieur de la maison; elles reçoivent un costume grave et modeste, mais qui n'a rien de monacal. Ce type d'établissement est alors unique en Europe.
Les demoiselles sont partagées en quatre classes, ayant chacune son dortoir, sa salle d'étude et son réfectoire, et distinguées par quatre couleurs différentes. Les plus jeunes, jusqu'à dix ans, portent le ruban rouge; de onze à quatorze ans, le ruban vert; de quinze à dix-sept ans, le ruban jaune; de dix-huit à vingt ans, le ruban bleu. Madame de Brinon, nommée supérieure, dirige l'institution, mais Madame de Maintenon, qui a le titre de fondatrice, s'intéresse de très près à "ses filles". C'est elle qui sollicite Racine - dont la dernière pièce, Phèdre, remonte à 1677-, pour la rédaction d'une tragédie que puissent interpréter les demoiselles.
Ainsi, le 20 janvier 1689, le roi assiste à la première d'Esther. Le succès est grand.

1692/1786
Cependant, envoyant la foule des courtisans envahir sa maison, Madame de Maintenon constate que ses "chères filles" commencent à se montrer "fières, dédaigneuses, hautaines, présomptueuses, peu dociles", et cherche en conséquence à donner à l'institution une orientation religieuse plus marquée. Comme, dans le même temps, la papauté hésite à avaliser la décision de Louis XIV d'unir la très riche mense abbatiale de Saint-Denis à la Maison de Saint-Louis, Saint-Cyr est érigé en monastère régulier en 1692. Deux ans plus tard, le roi fait modifier les Constitutions, rendues plus sévères pour les dames, maintenant religieuses.
Pendant la guerre de Succession d'Espagne, les séjours à Saint-Cyr de Madame de Maintenon se font plus fréquents. A la mort du roi en 1715, elle s'y retire définitivement, sa retraite n'étant troublée que par quelques visites, celles du Régent et de la princesse Palatine, et celle plus inattendue, du tsar Pierre le Grand. A sa mort en 1719, l'établissement cesse d'être à la mode et semble s'endormir, dans le respect de ses constitutions figées. Louis XV ne s'intéresse que de loin à Saint-Cyr, mais continue de veiller à la bonne marche de l'établissement fondé par son aïeul : c'est à lui que l'on doit l'édification du "Pavillon des Archives", dont les plans sont vraisemblablement dessinés par Gabriel. En 1786, le centenaire est célébré avec faste, grâce à l'intérêt que porte Madame Élisabeth à la maison, mais Louis XVI se contente d'observer le feu d'artifices depuis les terrasses de Versailles.
Madame de Maintenon en visite à Saint Cyr.
Quatre vers célèvrent sa gloire:
"Sage de Maintenon dont le plus grand des Roys
Pour son secret conseil a fait un digne chois
C'estoit vous qui deviez par des façons nouvelles
Eslever pour le Ciel ces nobles Demoiselles".

1790/1808
Pourtant, le roi essaye de sauver Saint-Cyr de la tourmente révolutionnaire en ouvrant l'établissement par décret du 26 mai 1790 à toutes les filles d'officiers, sans distinction de naissance. En vain: comme tous les établissements religieux, la Maison royale de Saint-Louis est supprimée par l'Assemblée législative le 16 août 1792. L'établissement, qui a, depuis sa fondation, instruit plus de trois mille demoiselles nobles est complètement évacué, le 1er octobre 1792. La guerre entraîne sa transformation en hôpital militaire, appelé, ainsi que la commune, Val-Libre. La chapelle est partagée en deux étages, pour servir aux malades et aux blessés; au total, sont aménagées vingt salles d'hôpital, abritant neuf cent cinq lits.
Transformé en succursale des Invalides sous le Directoire, l'hôpital est évacué en 1800, car le Premier Consul redonne à Saint-Cyr sa vocation d'origine, venant de fonder l'institution du Prytanée français, il en établit une division à Saint-Cyr, pour instruire et élever gratuitement les fils de militaires morts sur le champ de bataille. En 1803, l'institution est remaniée, les autres divisions supprimées, et Saint-Cyr prend seul le nom de Prytanée Français, puis en 1805, de Prytanée Militaire Français, préparant à l'École Spéciale Impériale Militaire alors installée à Fontainebleau. L'établissement compte six cents élèves, tous fils de militaires et se destinant à l'état militaire. Le Prytanée Militaire ne reste établi à Saint-Cyr que jusqu'au 1er juin 1808. A cette date, l'Empereur ayant voulu faire restaurer pour son usage l'ensemble du château de Fontainebleau, le Prytanée est transféré au collège de La Flèche, et l'École Spéciale Militaire le remplace à Saint-Cyr. Le 3 juillet 1808, le dernier détachement du Prytanée quitte Saint-Cyr, dont les bâtiments sont remis le lendemain au général Bellavene. Un mois plus tard, les cinq cents élèves du bataillon de l'École Spéciale Impériale Militaire entrent, tambour battant, dans l'antique demeure des demoiselles de Saint-Louis.
1812/1818
Saint-Cyr offre alors un cadre sévère aux aspirants à l'épaulette. L'un d'eux raconte son arrivée à l'École: "J'avais déjà vu des hôpitaux, j'avais déjà vu des prisons; mais hélas ! je n'avais pas vu Saint-Cyr. Une haute et longue muraille, noircie par le temps, arrêtait tout d'abord les regards. C'était l'enceinte extérieure de l'ancien couvent. Quelques peupliers montraient au-dessus leurs têtes mouvantes, et laissaient apercevoir une longue suite de fenêtres grillées, donnant le jour aux étages les plus élevés d'un vaste et sombre bâtiment." Le nombre de jeunes gens qui passent par l'École est alors considérable, même si l'effectif présent n'atteint jamais le millier d'élèves, car l'Empereur a de plus en plus besoin d'officiers.
En juin 1812, une promotion de trois cents officiers est constituée à partir des élèves les plus âgés, qui sont immédiatement dirigés sur Spandau, pour entrer en campagne avec la Grande Armée. Parmi les sept cent cinquante et un officiers que fournit l'École en 1813, beaucoup n'y ont séjourné que quelques mois.
Le 22 avril 1814, les cocardes blanches remplacent les cocardes tricolores sur les coiffes. Louis XVIII, après avoir un instant songé à dissoudre Saint-Cyr, pour rétablir l'École Militaire de Paris, y adjoint l'École de Cavalerie, jusqu'alors établie à Saint-Germain. Les cavaliers, pour la plupart d'origine noble - et d'une noblesse d'Ancien Régime - modifient rapidement l'esprit de Saint-Cyr. A l'annonce du débarquement de Napoléon en 1815, les élèves de l'École Royale Militaire de Saint-Cyr font part au roi de leur indignation contre "l'ennemi public"
qui a conduit la "patrie sur le bord du précipice (et) vient encore y porter le fer et la flamme". L'École Royale Militaire est bien sûr licenciée par "l'ennemi public" parvenu aux Tuileries, et remplacée par une nouvelle École Spéciale Impériale Militaire... qui ne survit pas à Waterloo. Le 6 septembre 1815, une Ordonnance Royale décide la dissolution de l'École.
Après les demoiselles "royales", Saint-Cyr accueille les jeunes gens "impériaux",
qui formeront les cadres de la Grande Armée de Napoléon: grenadiers, fusiliers ou chasseurs
Les bâtiments de Saint-Cyr ne restent pas longtemps inoccupés. En attendant le vote de la loi sur le recrutement que prépare le maréchal de Gouvion Saint-Cyr, le gouvernement de la seconde Restauration décide d'adjoindre à l'École Militaire préparatoire de La Flèche un second établissement à Saint-Cyr. L'École préparatoire de Saint-Cyr, parfois dénommée "Petite École", ouvre officiellement ses portes le 17 mars 1816. En moins de deux ans, cet établissement, qui reçoit les fils de la plus haute noblesse, forme cinq cent soixante-trois élèves, qui fourniront à l'Armée quinze généraux de division et dix-huit généraux de brigade. Cette école préparatoire ne subsiste que deux ans. En 1817, puis en 1818, deux Ordonnances Royales instituent l'École Royale Spéciale Militaire, non pas à Paris, comme l'avait prévu le gouvernement de la première Restauration, mais à Saint-Cyr.
Elèves de la "Petite Ecole",
ou Ecole Préparatoire de Saint-Cyr,
qui ne restera ouverte que deux ans (1816-1818).
1825/1834
A la "Petite École" succède la "Grande École", destinée à former des officiers d'infanterie, de Cavalerie et d'État-Major. Mais la grande épopée militaire est terminée, Saint-Cyr attire peu de candidats. Composée en majeure partie de jeunes gens appartenant à la noblesse ou à la haute bourgeoisie, l'École manifesta alors fréquemment ses sentiments royalistes, ainsi
lors de la souscription ouverte en 1825 en faveur des victimes de Quiberon. L'annonce du débarquement à Sidi-Ferruch du 14 juin 1830 y est suivie d'une explosion de joie. En juillet 1830, ce sont les élèves de Saint-Cyr qui assurent la garde du château de Saint-Cloud et du pont de Sèvres puis, dans la nuit du 30 au 31, escortent le roi dans sa retraite sur Versailles, d'où la famille royale part pour l'exil.
Le nouveau ministère - le premier de la Monarchie de juillet - décide la dissolution de l'École, fort suspecte à ses yeux depuis les événements de Saint-Cloud, mais se ravise bientôt. L'École est maintenue, bien qu'elle reste peu favorable au nouveau Roi des Français. La visite des ducs d'Orléans et de Nemours, en 1832, reçoit un accueil glacial. L'année suivante, des élèves sont renvoyés pour avoir crié "Vive l'Empereur!" En avril 1834, lors du massacre de la rue Transnonain à Paris, Armand Carrel - un ancien de l'École essaye d'entraîner les saint-cyriens. Par ailleurs, le régime offre peu de perspectives à ceux qui entrent dans la carrière des armes: l'un des premiers gestes de Louis-Philippe ayant été de rappeler au service des officiers de l'Empire que la branche aînée des Bourbons avait écartés, les cadres d'officiers sont presque partout au complet. En 1834, la promotion des sous-lieutenants n'a pas lieu, les vacances faisant défaut.
1848/1919
Aussi la révolution de février 1848 est-elle accueillie avec enthousiasme à Saint-Cyr: l'École entière, avec armes et bagages, se rend à Paris place de l'Hôtel-de-Ville, pour se mettre à la disposition du gouvernement provisoire. Mais l'enthousiasme révolutionnaire des élèves ne déborde pas du cadre établi par le Gouvernement: au moment des journées de juin, les élèves demandent à aller au feu, promettant d'enlever les barricades. Le général Cavaignac doit les en dissuader : "Calmez votre jeune courage. Vous le réserverez pour d'autres ennemis..." En 1852, l'aigle impériale remplace la pique placée à la hampe du drapeau tricolore reçu quatre ans auparavant. Le nouvel empereur s intéresse à Saint-Cyr, y fait construire un quartier de Cavalerie, deux amphithéâtres, un château d'eau pour desservir les étages supérieurs, et installer l'éclairage au gaz. Surtout, Napoléon III offre aux élèves de l'École de nouveaux horizons, dont témoignent les noms des promotions Kabylie (1850-1852), Crimée (1854-1856), Solférino (1858-1860), Mexique (1861-1863)... Si bien qu'en 1870, tous les saint-cyriens croient partir pour la victoire; c'est alors Sedan, puis Metz, et pour les plus heureux cinq mois de lutte encore, mais c'est la défaite pour tous. Pendant le siège de Paris, l'École est envahie par les Prussiens.
En septembre 1871, le général de Cissey, en inspection à Saint-Cyr, lève son verre à "la promotion de la Revanche". Cette obsession cimente l'unité des générations qui se succèdent alors à l'École et qui ne se laissent plus troubler par les bruits politiques. L'énergique général Hanrion s'efforce de donner à l'instruction des élèves un caractère essentiellement pratique, qui, malgré le prestige auréolant alors l'Armée allemande, attire à Saint-Cyr de nombreux élèves servant "à titre étranger", plus simplement surnommés "crocos" par leurs camarades, car les premiers d'entre eux étaient originaires d'Égypte. C'est aussi l'époque où les saint-cyriens vont planter le drapeau tricolore en Asie et en Afrique. Les noms des promotions sont évocateurs: Madagascar, Annam, Dahomey, Soudan, Maroc... Mais beaucoup de saint-cyriens rêvent en fait à des terres moins lointaines, et au début du mois d'août 1914, ils partent faire leur devoir et le font: la promotion "Montmirail" laisse deux cent neuf des siens sur les champs de bataille. "La Croix du Drapeau", deux cent quatre-vingt-dix. Quant à la promotion "la Grande Revanche", elle donne quatre cent cinquante trois noms au Livre d'Or.
1922/1932
Le 20 mai 1922, le Président Millerand inaugure le monument élevé dans la cour Wagram à la mémoire des morts de l'École Spéciale Militaire. A côté de la Croix de la Légion d'Honneur fixée en 1914, il épingle à la cravate du drapeau la Croix de Guerre, tandis que le ministre Maginot donne lecture de la citation décernée à l'École, qui "par la valeur et l'héroïsme des officiers qu'elle a formés, a consacré, au cours de la Grande Guerre, sa longue tradition de sacrifices à la Patrie et a justifié d'éclatante façon sa devise glorieuse: "Ils s'instruisent pour vaincre". Paradoxalement, Si l'on compare les années vingt à celles qui suivirent la défaite de 1870, la gloire dont les saint-cyriens viennent de se couvrir semble avoir des conséquences néfastes sur le recrutement de l'École.
Pour la promotion de 1920, il n'y a que trois cent quatre-vingt-six candidats, alors qu'en 1895 on en comptait trois mille pour cinq à six cents places. La jeunesse désapprend alors le chemin d'Écoles comme celle de Saint-Cyr. Elle ne peut y être poussée par l'appât d'une maigre solde, dans une France où, après les privations dues à la guerre, beaucoup se sentent saisis d'un immense appétit de jouissance, ni par l'attrait de la carrière militaire, dans un monde où il paraît désormais entendu que la guerre est hors-la-loi.
Saint-Cyr ne se revalorise que lorsque les premiers effets de la grande dépression économique de 1929 atteignent la France. Encore cette revalorisation apparaît-elle souvent plus superficielle que profonde, beaucoup de jeunes gens venant alors chercher dans l'Armée une carrière modeste certes quant aux avantages matériels, mais, dans une certaine mesure, assurée. Cependant, le prestige international de Saint-Cyr est toujours aussi grand, l'École accueillant un nombre croissant d'élèves-officiers étrangers: des Tchèques, des Polonais, des Finlandais, des Lithuaniens, des Roumains, et même quelques Chinois et Siamois. L'École diversifie également ses formations: un groupement d'élèves-officiers de réserve est établi en 1920, une escadrille y est créée en 1932.

SAINT-CYR DANS L'HISTOIRE
Napoléon passe les élèves en revue (en haut à gauche).
La cavalerie sous le Second Empire (à gauche).
La tenue du saint-cyrien sous le Second Empire (en haut à droite): tunique bleue à longue jupe, épaulettes écarlates, pantalon garance à bande bleu de ciel, buffleteries en cuir ciré noir, shako bleu de ciel à jugulaire de cuivre doré, casoar blanc.
Le Monument aux morts, après les bombardements de 1944 (ci-dessus)

1940/1966
Le 20 mars 1940, la dernière promotion formée à Saint-Cyr, celle de "L'Amitié franco-britannique", quitte l'École pour les dépôts des corps de troupes. Trois mois plus tard, la ville de Saint-Cyr est occupée par la Wehrmacht, et les bâtiments de l'École abritent pour plus de quatre ans une garnison allemande. Paradoxalement, ce sont des bombes alliées qui anéantissent Saint-Cyr: le 25 juillet 1944, deux vagues de "Forteresses volantes" arrivent en fin d'après-midi à la verticale de l'École; la première suffit pour la transformer en un immense amas de ruines, desquelles n'émerge que la chapelle. S'agit-il d'une erreur, l'objectif visé étant la gare de triage de Trappes, ou bien les Alliés ont-ils cru que des "bombes volantes" étaient entreposées dans les caves des bâtiments?
L'École Militaire Interarmes, qui avait repris vie en Algérie, à Cherchell, est installée en 1945 en pleine lande bretonne, à Coëtquidan. La vieille Maison est bien incapable de l'accueillir: le site sert de "jardin" aux habitants de Saint-Cyr qui viennent s'y promener le dimanche en famille, au milieu des blocs dispersés par les explosions et gagnés par les herbes folles. La nuit, les ruines prennent un aspect plus sinistre; cette atmosphère quasi irréelle inspire Jean Cocteau, qui vient y tourner certaines scènes de son film "Orphée"
Le cinéma s'est emparé de Saint-Cyr
et des saint-cyriens: "Trois de Saint-Cyr"

Mais rien n'arrête la piété des anciens saint-cyriens pour la chère École. Ils multiplient les études et les articles de presse pour attirer l'attention du public et des pouvoirs établis sur ce haut lieu militaire. Le 3 mars 1949, Jérôme et Jean Tharaud publient dans Le Figaro une poignante description des ruines laissées à l'abandon et lancent cet appel : "Ces murs calcinés, lézardés qui ont abrité tant de jeunesse et tant d'espoirs ne retrouveront-ils pas leur destinée unique au monde ? Ne ressuscitera-t-on pas Saint-Cyr? Ne rendra-t-on pas sa tradition - ou plutôt, sa vocation à ce lieu en quelque sorte sacré?" Quelques mois plus tard, le général Desmazes, ancien professeur d'Histoire à Saint-Cyr, rappelle que "(...) quarante mille jeunes sont entrés dans ces murs dont huit mille sont tombés pour la Patrie. Une École qui a su infiltrer (...) un tel sens du dévouement et du patriotisme ne peut disparaître !" Commence alors ce que certains appellent la " bataille de Saint-Cyr", laquelle ne prend fin que dix ans plus tard, grâce à un ancien saint-cyrien de la promotion de Fez, le général de Gaulle, dont le gouvernement décide, le 3 septembre 1959, de reconstruire à Saint-Cyr "un établissement d'enseignement secondaire, annexe du Prytanée Militaire". Il faut attendre le mois de septembre 1966 pour que le Collège - aujourd'hui Lycée Militaire de Saint-Cyr - ouvre ses portes, et le début de l'année 1976 pour avoir achevée la restauration du Pavillon des Archives. C'est dans ce cadre d'une grande pureté architecturale que le capitaine Milhiet établit un Musée "destiné, en premier lieu, aux élèves, pour leur apprendre l'histoire de leur Maison, les faire réfléchir sur tous ces jeunes qui, depuis trois cents ans, les ont précédés, pour qu'ils y trouvent eux aussi, la foi dans leur pays et le goût de servir".

1966/1986
Le Lycée Militaire accueille aujourd'hui plus de sept cents élèves. Civil ou militaire, Saint-Cyr a toujours eu pour vocation l'enseignement. L'ensemble de ses traditions est conservé par la "Corniche" qui regroupe les élèves de l'établissement se préparant aux concours d'entrée à l'École Spéciale Militaire, à l'École Navale et à l'École de l'Air. Au cours de la cérémonie traditionnelle du "2 S" - 2 décembre, jour anniversaire d'Austerlitz - de 1973, la Corniche reçoit le nom de Pol Lapeyre. Celui-ci, jeune sous-lieutenant, était sorti de Saint-Cyr en 1923 et avait alors choisi les troupes coloniales. Au mois d'avril 1925, lorsqu'Abdel-Krim lance son offensive sur le Rif, Pol Lapeyre commande le poste de Beni-Derkoul, l'une des petites forteresses qui défendent la vallée de l'Ouergha. Le 15 avril, le poste est encerclé. Le 4 mai, un groupe mobile le débloque pendant une journée; puis le siège reprend. La suite est rapportée par la citation: "Lapeyre Pol, sous-lieutenant au 5e Régiment de Tirailleurs Sénégalais, commandant le poste de Beni-Derkoul comprenant quatre Français et trente et un Sénégalais, a tenu en échec pendant soixante et un jours un ennemi ardent et nombreux, a conservé jusqu'au bout un moral superbe, sans une plainte, sans un appel à l'aide. Le 14 juin 1925, submergé par le flot ennemi, a fait sauter son poste plutôt que de se rendre, ensevelissant à la fois sous ses ruines les restes de sa garnison et les assaillants".
Saint-Cyriens en grand uniforme
lors des manifestations du tricentenaire
de leur Ecole (21 juin 1986)
Le casoar, qui orne le shako,
n'apparut qu'en 1855.
Depuis 1973, cette citation est lue chaque année devant tous les élèves de la Corniche, rejoints par ceux de leurs anciens qui ont intégré, à l'occasion du "2S". Ainsi se trouve réalisé le souhait exprimé par le général de Gaulle venu se recueillir en 1969 devant le monument aux morts: "Que ces vieux murs reconstruits et rénovés apprennent aux jeunes qui vivent en ces lieux toute la gloire que leurs Anciens avaient acquise sur tous les champs de bataille. Qu'ils se souviennent aussi qu'aucune catégorie de Français n'avait fait autant de sacrifices pour la France et la liberté du monde".
Alain-René GENNARI
professeur d'histoire
au Lycée Militaire de Saint-Cyr
(Article publié dans Historia n°477/1986)


















 PROMOTIONS

DE L'ECOLE SPECIALE MILITAIRE

DE SAINT-CYR (E.S.M)



 
Accueil 

mercredi 1 février 2017

TANTE VONNIK

Voici le mémoire que je viens de retrouver écrit par ma tante Yvonne FEKETE née GOELO (en 1912)  , cousine germaine de ma mère puisque la mère d'Yvonne, Louise Mudès, était la soeur de mon grand-père Fernand Mudès, et dont je voudrais faire perdurer les souvenirs, ses  " souvenirs du temps passé " ...



 à Paimpol en 1987 ma tante terminait d'écrire ce qui suit :



MON ENFANCE

Je suis née dans un petit village appelé "KERGICQUEL" qui veut

dire "Beau Château".

Le 23 janvier 1912 à trois heures de 1'après midi je suis venue en ce monde, le médecin étant passé le matin et ayant dit à maman qu'il n'y aurait pas de naissance avant le soir. Ce sont les lavandières d'un "douet" (lavoir) qui ont assis à cet événement et coupé le cordon ombilical. Par maman j'ai appris plus tard que j'étais un beau bébé et dans ces lieux purs de ce coin de Kergicquel j'ai fait mes premiers pas.

Derrière notre maison s'étendait une grande étendue de terre sur laquelle je pouvais me débattre. Cette terre, lors de la saison des blés se couvrait de la blondeur des épis que j'avais plaisir à mâchonner et ressens encore le lait qui en sortait ; puis il y avait aussi 1'odeur des foins, tant d'arômes qui pour moi l'ai appris en grandissant était l'époque des saisons. Papa était lieutenant au Long Cours, quand maman partait le rejoindre elle me confiait à ma tante Marianne ; au retour de maman, vu mes refus d'aller dans les bras d'une étrangère, car un enfant de cet âge oublie vite, puis un jour j'ai tendu mes petits bras vers elle et par la suite n'ai pas voulu la quit­ter ; rien ne vaut la tendresse maternelle. Hélas ! Un après-midi nous nous trouvions sur la route, je tenais la robe de maman. Comment une petite fille de deux années et demie puisse-t-elle se souvenir de voir sa maman en larmes ; les personnes avec lesquelles elle discutait pleuraient ; pourquoi ces larmes ? Avec 1'accompagnement de grosses cloches, tintant lentement des notes de tristesse. Plus tard, en grandissant j'ai appris que les cloches avaient sonné le tocsin et par ces notes lugubres annonçaient la déclaration de guerre à 1'Allemagne

mardi 31 janvier 2017

ARTISTES PEINTRES DE BEGARD


ARTISTES PEINTRES DE BéGARD, COTES D'ARMOR



Adrien Hamon

Qui était Adrien Hamon ?


• SON HISTOIRE

Né en 1875 à Bégard, il quitte très jeune Bégard et fait ses études à Saint
-Brieuc et Saint-Malo, où il découvre la mer mouvementée baignant les
remparts de la cité corsaire.
Engagé dans la "Royale", Adrien Hamon voyage à travers le monde, et
devient cartographe. Des ennuis de santé l'obligent à rester à terre et il
est réformé.
Désormais une passion l'occupe, le dessin et la peinture. Il expose pour
la première fois à Toulon en 1909.
En Breton de bonne souche, il connaissait et adorait la mer. Elle fut donc
tout naturellement sa grande inspiratrice.
Né dans les terres, Adrien Hamon est le peintre de la mer.
Un dessin solide et précis, une mise en place heureuse, un choix habile
des tons selon le mode impressionniste auquel il reste fidèle.
Le Breton installé dans le Rousillon, a peint sa Bretagne natale
(Baie de Saint-Brieuc) et aussi le Cap Béar, à proximité de Port-Vendres
dans les Pyrénées-Orientales.

Adrien Hamon (1875-1963)








• LES GRANDES DATES

1909 : Première exposition à Toulon
1924 : L'Etat retient sa toile "Le port de Collioure" qui lui vaut le nom
de "Peintre de la Mer"
1930 : Sociétaire du salon des Artistes Français
1939 : La commune de Bégard rend hommage à son illustre habitant en
apposant une plaque sur sa maison natale à la
Barrière-Rouge et en inaugurant l'avenue à son nom, Adrien Hamon.
1945 : Reprise des expositions au Salon d'hiver
1956 : Bégard salue l'artiste-peintre pour la seconde fois, en inaugurant
la stèle portant un médaillon de bronze de
Raymond Sudre à l'éffigie d'Adrien Hamon

Adrien Hamon ?
Né en 1875 à Bégard, Adrien Hamon est l'une des grandes figures de notre commune.
D'abord Cartographe de son état, Adrien Hamon se tourne par la suite vers ses 2 grandes
passions : le dessin et la peinture.

1909 : Première exposition à Toulon
1924 : L'Etat retient sa toile "Le port de Collioure"
qui lui vaut le nom de "Peintre de la Mer"
1930 : Sociétaire du salon des Artistes Français
1939 : La commune de Bégard rend hommage à son illustre habitant en apposant
une plaque sur sa maison natale à la
Barrière-Rouge et en inaugurant l'avenue à son nom, Adrien Hamon.
1945 : Reprise des expositions au Salon d'hiver
1956 : Bégard salue l'artiste-peintre pour la seconde fois, en inaugurant la stèle portant
un médaillon de bronze de Raymond Sudre à l'éffigie d'Adrien Hamon


Le port de Collioure

Né dans les terres, Adrien Hamon est le peintre de la mer ...






Labour Horva, rare tableau qui ne représente
pas la mer. Réalisé à la demande du
Maréchal Lyautey, à Madagascar.




 




Maria Mudès

Qui était Maria Mudès ?


• SON HISTOIRE

Née Maria Nicolas le 8 mai 1902 à Bégard, elle fait ses études à l'Ecole Supérieure
de Tréguier.
En 1923 elle épouse le Commandant Fernand Mudès et ils ont trois enfants :
- Marie-Thérèse
- Fernand-Eugène
- Yves
Son mari ayant rejoint l'Angleterre et le Général de Gaulle dès le 14 juin 1940
elle doit affronter l'Occupation : sa maison est réquisitionnée et un officier
s'installe chez elle.
Elle ne peut toucher la solde de son mari, considéré comme " hors-la-loi " par  le
gouvernement de Vichy. 
et c'est grâce à la pension de veuve de 14-18  de sa mère que la famille survit.

A la fin de la guerre une passion l'occupe:  la peinture et elle prend des leçons
auprès d'Adrien Hamon qui habite une maison en bas du village de Bégard non
loin ducimetière  et de la maison du  maire M.Person.
Le peintre bégarrois l'encourage.

Usant généreusement d'une manière  franche de touche, Maria Mudès traite
paysages, marines ou fleurs avec une égale sensibilité à la lumière.
Dans ses marines, qui semblent être sa spécialité, les effets de ciel y sont bien
observés et bien rendus, dans un style recherché.

La personnalité de cette femme peintre s'impose par une inspiration naturelle,
interprétée en réaliste qui ne force pas l'effet   et ne cherche qu'à s'exprimer
dans une oeuvre reposante, harmonieuse et vraie.

Elle expose 
- en 1959 pour la première fois au Salon d'Hiver du samedi 12 décembre au
dimanche 27 décembre :
n° 790  "Navires à voile dans le vieux port de Marseille"  (Musée des Beaux-Arts)
- en 1960 du 19 novembre au 4 décembre au Musée d'Art Moderne
de la Ville de Paris, 11 avenue du Président Wilson.
- au 72° Salon des Indépendants au Grand-Palis des Champs-Elysées,
du 22 avril au 14 mai 1961
     


Maria Mudès  (1902-1998)

vendredi 16 décembre 2016

FRANçOIS TASSEL (1918-2016) ALIAS COMMANDANT GILBERT

Il avait honoré de sa présence les obsèques de maman, sa chère "Mythé" le 25 juillet 2015 à La Clarté
Barbara JOLIVET s'en souvient


Le Résistant François Tassel est décédé

Il était la mémoire des combats de la Seconde Guerre mondiale. François Tassel, le "Commandant Gilbert" dans la Résistance, est décédé ce mercredi à 98 ans.

14/12/2016 à 12:35 par Erwann Hirel

 En 2014, le « Commandant Gilbert » avait été fait officier dans l’ordre national du Mérite (photo : Isabelle Philippet).
En 2014, le « Commandant Gilbert » avait été fait officier dans l’ordre national du Mérite (photo : Isabelle Philippet).
François Tassel, « Commandant Gilbert » dans la Résistance, est décédé mercredi à l’âge de 98 ans, en son domicile du bourg de Ploubezre, et non pas dans son cher chalet de Kerguiniou, au bord du Léguer. Il était le doyen de la commune. Né à Buzulzo à Lannion le 19 juin 1918, il était l’un des derniers témoins de la Seconde Guerre mondiale. En 2010, il avait publié ses mémoires de résistant dans un livre, « Pour la France », avec le concours de Jean-Claude Le Gueziec, décédé la semaine dernière.

La mémoire de l’attaque du maquis de Kerguiniou

François Tassel était le président de l’Amicale des résistants et maquisards du secteur nord 1 des Côtes-d’Armor. Et comme tel la mémoire incontournable des événements qui se sont déroulés dans le secteur. A commencer par l’attaque du maquis de Kerguiniou, le 23 mai 1944, qui avait vu Yves Derriennic, Amédée Prigent et Yves Cudennec, trois résistants maquisards, tomber sous les balles allemandes. Un épisode dramatique de la Résistance commémoré chaque année sur place, devant la stèle.
Afin que perdure la mémoire, les communes de Ploubezre et Tonquédec avaient d’ailleurs récemment soutenu le projet de l’amicale des résistants et maquisards : un panneau explicatif avec photos et textes a été installé près de la stèle.
La députée Corinne Erhel avait eu l’occasion de saluer François Tassel « pour la force de ses témoignages, son engagement à pérenniser la mémoire de la Résistance. »

mardi 8 novembre 2016

mercredi 8 juin 2016

UCHRONIE : ATTENTION : A NE PAS METTRE ENTRE TOUTES LES MAINS........................








Quand Hitler signait la paix de Pantin

Le cauchemar de Winston, une uchronie de Bernard du Boucheron

Publié le 12 avril 2014 à 17:00 dans Culture
Mots-clés : , ,
hitler churchill boucheron
Il y a de fortes chances que le dernier roman de Bernard du Boucheron, Le cauchemar de Winston (Editions du Rocher) agace beaucoup de lecteurs. Enfin surtout les lecteurs qui n’auront pas le sens de l’humour ni le goût de l’ironie et dans ce cas-là sans doute faut-il s’abstenir de lire des romans, mais ceci est une autre affaire.
Le cauchemar de Winston agacera parce qu’il traite de la Seconde Guerre mondiale, sujet toujours extrêmement sensible quoiqu’on en dise mais surtout parce qu’il en traite sur le mode uchronique, c’est à dire en imaginant que les évènements se sont déroulés différemment et que cela donne donc naissance à présent tout autre  que celui que nous connaissons. Pour qu’une uchronie soit crédible, il faut bien entendu qu’elle soit réaliste et c’est pour cela qu’elle exige de son auteur une vraie connaissance de la période qu’il veut distordre. C’est manifestement ici le cas avec Bernard du Boucheron, ancien haut-fonctionnaire né en 1928 qui attendit 2004 pour faire une entrée tardive et remarquée en littérature avec Court Serpent (Gallimard), prix de l’Académie Française, un récit d’une grande pureté formelle sur l’échec de missionnaires chrétiens pour évangéliser une trop lointaine tribu viking.
Le cauchemar de Winston (Churchill bien entendu) commence quand Hitler vers le début 1941, dans un sursaut de lucidité et avec l’aide de son premier cercle se débarrasse de son médecin personnel, Théodore Morell, dangereux charlatan qui l’intoxiquait et l’affaiblissait à force d’incompétence. Hitler recouvrant à peu près sa lucidité, il renonce à envahir l’URSS, signe avec Staline un traité d’amitié perpétuelle le 24 août 1941, soit deux ans jour pour jour après le premier pacte germano-soviétique.
À partir de ce moment, évidemment, tout change et c’est là que Bernard du Boucheron appuie où ça fait mal. Les communistes n’étant plus là pour résister en France et même devenant des  soutiens du régime de Vichy, la collaboration se généralise pendant que le Royaume Uni signe secrètement une paix séparée, les seules opérations de guerre se réduisant à des bombardements mutuels et sporadiques pour sauver les apparences.
En France, c’est l’Ambigu qui exerce l’essentiel du pouvoir auprès du vieux Maréchal, après le suicide, ou peut-être l’assassinat, de Laval. L’Ambigu est un homme jeune, brillant, qui s’est évadé de son stalag pour se mettre au service de Pétain. Boucheron ne précise pas son nom mais enfin on reconnaîtra assez facilement de qui il s’agit : « Il était né pour être avocat ou politique (…) Bonne bourgeoisie moyenne, sociocompatible avec la peuple comme avec les puissants. Séjour au célèbre 104 chez les pères Maristes ». L’Ambigu joue, évidemment, double jeu. On ne sait jamais. Ce qu’il reste des alliés et de la dissidence désespérée des gaullistes a peut-être encore une chance. Alors, il fait se rencontrer clandestinement diplomates anglais et français à Sintra, au Portugal. Il promet de reconstituer une France forte qui le jour venu se retournera contre l’Allemagne mais auparavant il faudrait laisser les troupes de Vichy reprendre seules leur Empire à De Gaulle. En France, l’Ambigu, devenu le chouchou de Pétain, sort le pays de la misère noire en acceptant les intentions géopolitiques du Reich : à la France le rôle de grenier de l’Europe avec Paris en capitale orgiaque et culturelle, à l’Allemagne, l’industrie lourde.  L’Ambigu limite aussi les persécutions antijuives au strict nécessaire et après l’échec du débarquement du 6 juin 44, ultime tentative alliée de reprendre pied sur le continent, fait valoir l’attitude exemplaire de la France pour regagner une quasi indépendance, le siège du gouvernement de Vichy étant symboliquement transféré à Versailles. Il fait même entrer les communistes au gouvernement après la paix de Pantin, le 22 avril 1947 tout en transformant peu à peu la France en une Arcadie décroissante qui ravirait les écologistes. C’est l’époque où Aragon chante Les pieds d’Elsa et célèbre dans des poèmes les génies conjugués d’Hitler et de Staline.
De son côté, l’Allemagne tente se moderniser, on se débarrasse de la SS qui était devenue un état dans l’état et se transformait en lobby militaro-industriel bien trop dangereux. Les économistes du Reich décident par la même occasion de mettre au point une monnaie commune pour rationaliser les échanges en Europe et le Reichsmark devient l’Euromark  assez vite appelé, pour faire plus simple, l’Euro.
Bernard du Boucheron, heureusement, ne nous laisse pas dans ce monde rendu  terriblement possible car il sait y faire évoluer à côté des personnages historiques des personnages  fictifs ayant une réelle épaisseur.  Il considère finalement l’Histoire comme un cornet à dés ou un jeu de cartes : il y a beaucoup de combinaisons possibles mais elles ne sont pas infinies et si l’Histoire est un jeu tragique, elle est un jeu tragique soumis à ce que l’on appelle, chez les joueurs, le hasard raisonné. C’est sur  ce principe qu’il construit pour Le cauchemar de Winston une fin logique qui réussit l’exploit d’être à la fois surprenante et prévisible.
Le cauchemar de Winston, Bernard du Boucheron (éditions du Rocher).

  Aller au contenu principal Aller à la recherche des programmes Aller au pied de page Découvrez tout l’univers TF1 INFO Créer un compte Se ...