mercredi 7 mai 2025

PASSION ARCHIVES

  voyage dans le temps. 7 mai 1995




Tut tut les rageux. Crédit : INA

Putain, 30 ans !

Ça vous dit de prendre un petit coup de vieux en cette veille de jour férié ? Enfilez votre plus beau baggy et vos Buffalo Classic, mettez Pour que tu m'aimes encore 


 ou Gangsta's Paradise 

 
dans votre radio-cassette et suivez-nous pour un voyage dans le temps. 7 mai 1995. Il y a 30 ans, jour pour jour. Cette année-là, on inaugure le pont de Normandie en Normandie (logique) et la BNF à Paris. Les accords de Schengen entrent en application. Le monde de l'animation est sur le point de changer : Toy Story s'apprête à débarquer au cinéma. L'univers du jeu vidéo est aussi en pleine révolution : l'Europe est sur le point d'accueillir, quelques mois après le Japon, la Playstation.

Politiquement enfin, c'est le chamboule-tout : la France s'apprête à tourner la page Mitterrand, installé à l'Élysée depuis 14 ans. 

Ce 7 mai 1995, donc, c'est l'effervescence à droite. Deux semaines plus tôt, le maire de Paris Jacques Chirac a supplanté son ancien ami Édouard Balladur pour se hisser au deuxième tour de la présidentielle, derrière le candidat PS Lionel Jospin. Les deux hommes se sont ensuite affrontés au cours d'un débat dont on ne retient aujourd'hui presque rien. 

Puis vient le soir du second tour. Le visage de Chirac apparaît : le maire de Paris est élu 5e président de la Ve République. C'est la fête place de la Concorde où militants et sympathisants du candidat à la pomme se sont rassemblés. «Il y avait ceux, les plus jeunes, qui étaient venus entre amis, raconte alors le journal les Échos. Mais il y avait ceux aussi qui étaient venus en famille, parfois avec de jeunes enfants, "parce qu'il n'y a pas de raison qu'ils ne vivent pas ce grand jour".» 

Vroom vroom la CX

Mais ce dont on se souvient surtout, ce sont ces images de course-poursuite en voiture dans les rues de Paris. Le couple Chirac est installé - sans ceinture évidemment - à l'arrière de la traditionnelle CX. Le maire de Paris était un fan absolu de cette auto. Lui maire de Paris, il avait enrichi la flotte d'un modèle Prestige Turbo 2. Petit point sur cette auto emblématique : «L’habitacle est doté d’une séparation chauffeur, présente l'Argus. La vitre entre les places avant et la banquette arrière est descendante électriquement. Il y a un téléphone de bord avec un combiné à l’ancienne et son fil torsadé. Pour compléter la dot, on trouve un autoradio dédié aux places arrière ainsi que deux allume-cigares.» C'est cependant un modèle plus classique qu'il utilise le soir de l'élection présidentielle. En direct à la télévision, les Français découvrent leur président élu traversant à plus de 120 km/h les rues de Paris. Le journalisme politique bascule : à l'arrière de motos suivant de près le véhicule, des reporters - sans casque - tentent d'obtenir quelques mots du vainqueur. Ce dernier se contente de saluer en agitant la main, tout sourire. Cela restera comme l'image de l'élection et, depuis, chaque Président élu ou presque tente de refaire la même.

Depuis l'Hôtel de ville, Chirac donne un discours où il s'engage à être «le Président de tous les Français». Cinq ans plus tard, cette phrase sera samplée dans un morceau de samba, la fameuse Samba de Chirac,   


 Mais avant ça, «Chichi» réussira à mettre tout le monde ou presque contre lui : à peine 6 mois après son élection, cette traversée de Paris en CX et la pluie de champagne au QG de campagne, la France connaîtra des grèves monstres contre le «plan Juppé» sur les retraites et la Sécurité sociale.

SAINT JEAN

   « Saint Jean-Baptiste », psalmodie festive pour un retour à la terre la naissance de Jean le Baptiste la nuit fût  choisie par les païens...