samedi 11 mai 2024

JEANNE BOHEC

 Jeanne Bohec, une femme libre parmi les libérateurs de le Seconde Guerre mondiale

Photo de Jeanne Bohec, prise en Grande-Bretagne, peut-être au moment de son engagement dans les forces françaises libres début 1941.
La plastiqueuse à bicyclette 



75e anniversaire du Débarquement : portrait de Jeanne Bohec, l'une des femmes parachutées

Elle se surnommait elle-même "la plastiqueuse à bicyclette", et est l’une des cinq françaises parachutées sur notre sol. Résistante de premier plan, Jeanne Bohec a 21 ans lorsqu'elle répond à l’appel du 18 juin. Ancienne étudiante en maths, elle avait des missions de sabotage de voies ferrées avec des explosifs de sa propre fabrication.


Jeanne Bohec, la plastiqueuse à bicyclette

La Résistance serait-elle une histoire réservée aux hommes ? En effet, lorsque l’on évoque la Seconde Guerre mondiale, on limite trop souvent l’action des femmes à des missions secondaires, loin des luttes armées. Pourtant, leur engagement est bien réel et déterminant. Parmi ces destins singuliers, il y a celui de la Jeanne Bohec, une experte en explosifs qui mène de multiples missions de sabotages en Bretagne.







Carte postale de la Première Guerre mondiale. Collection particuière.

Jeanne Bohec naît en 1919 à Plestin-les-Grèves dans les Côtes-du-Nord1. Fille de marin, elle déménage à de nombreuses reprises durant son enfance. Avec sa famille, elle s’installe successivement à Cherbourg, Brest, Toulon ou encore Rochefort, puis, à l’âge de 10 ans, elle s’établit durablement à Angers où son père vient d’obtenir un emploi réservé. C’est également dans la charmante cité du Maine-et-Loire qu’elle entame, en 1939, des études de mathématiques. Mais la guerre l’éloigne rapidement des bancs de l’Université Catholique. Au mois de mars 1940, elle saisit une opportunité qui se présente à elle en se faisant recruter comme aide-chimiste à la poudrerie du Moulin-Blanc à Brest. Ce retour sur les terres de son enfance est de courte durée. Alors que les Allemands s’approchent de la cité portuaire, elle cherche par tous les moyens à quitter la France. Le 18 juin, elle s’embarque sur le remorqueur Abeille IV et rejoint Plymouth, puis Londres2. Son destin est alors tout tracé, elle rallie la France Libre.

Pour les FFL, Jeanne Bohec travaille d'abord en tant que secrétaire puis, à partir du printemps 1942, elle met à profit son expérience professionnelle comme chimiste en intégrant un laboratoire d'explosifs. Un an plus tard, en août 1943, Henri Frenay intervient en sa faveur et lui permet d’entrer au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA). Elle y suit la formation d'instructeur de sabotage. A force d’abnégation, elle parvient à vaincre les clichés et obtient le droit d’être parachutée derrière les lignes ennemies. Sous le nom de code « râteau », elle est se pose à la fin de mois de février 1944 dans la région d’Alençon puis, après un court passage par Paris, revient en Bretagne où elle prend le pseudonyme de « Micheline ».

Le 8 mars elle descend à la gare de Questembert dans le Morbihan3. Sa mission est précise : elle doit former au maniement des explosifs les résistants qui opéreront lors du déclenchement du plan vert, plan qui prévoit de saboter les voies de chemin de fer au moment du débarquement afin d’empêcher que les Allemands n’acheminent des renforts vers la Normandie. Pendant plusieurs semaines, la jeune femme sillonne la Bretagne. Elle suscite d’autant moins la méfiance de l’Occupant qu’elle circule au guidon d’une inoffensive bicyclette.

Carte postale commémorative. Collection particulière.

Inoffensive, Jeanne Bohec ne l’est pourtant pas. En parallèle des formations qu’elle anime, elle participe activement à des opérations de sabotage comme le 7 mai 1944 lorsqu’elle fait sauter un rail de 11 mètres à proximité de la gare du Roc Saint-André dans le Morbihan4. Au soir du 18 juin, elle parvient à s’enfuir de Saint-Marcel et rejoint Quimper où elle contribue activement à la libération de la ville le 8 août.  Après-guerre, Jeanne Bohec est décorée de la Légion d'honneur, de la Croix de guerre et de la médaille de la Résistance. La parenthèse est fermée. Elle reprend finalement le cours de sa carrière et devient professeur de mathématiques. Elle sort de son relatif anonymat en devenant maire-adjointe du 18e arrondissement parisien avant de s’éteindre le 11 janvier 2010. Elle est enterrée à Plestin-les-Grèves.

Yves-Marie EVANNO





Jeanne Hyacinthe Marie Amélie Bohec épouse Couty - son Livre ouvert !
 

Elles ont suivi de Gaulle - Histoire du Corps des Volontaires françaises

Sébastien Albertelli, Perrin

"... Quelques semaines plus tard, on comptera 95 Français, dont trente femmes et vingt enfants, dans les ports anglais de Newlyn et Brixham. Heliane Legrand et Germaine Gruner partent ainsi de Paimpol, Geneviève Bourveau et Jeanne Bohec de Brest. ..."

Laurent Laloup le jeudi 04 juin 2020 - Demander un contact

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Les Femmes dans la Résistance en France, Christine Levisse-Touzé

Les pages ne semblent pas numérotées, celle ci semble être un peu avant le milieu du livre

Jacques Ghémard le mercredi 13 juin 2018 - Demander un contact

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