En arrachant ses carottes, il découvre la gourmette d’un soldat américain
Le début de l’histoire remonte à l’automne dernier. Alors qu’il s’affaire à ramasser ses carottes avant l’hiver, près de Mortrée, dans l’Orne, Xavier Beysang heurte quelque chose dans le sol. C’est un bruit métallique contre son outil qui attire son attention.
Le jeune homme se penche et ramasse ce qu’il croit être un simple bout de ferraille. Rentré chez lui, il le nettoie grossièrement et découvre ce qui ressemble à une gourmette avec une inscription difficilement déchiffrable.
Xavier se rend alors chez son voisin David Julien, qui est un passionné d’objets anciens et objets militaires. Ce dernier maîtrise la technique de nettoiement sans altération. Et là, surprise : il y a bien un nom, comme c’est généralement le cas sur les gourmettes, mais il s’agit d’un nom à consonance anglo-saxonne, Nightingale Jr, suivi d’un numéro.
Recherche auprès de généalogistes spécialisés
Commence alors une longue recherche. « Je suis passionné par ce qui touche la Seconde Guerre mondiale, confie David Julien. J’ai eu l’occasion, il y a deux ans, de trouver chez moi par hasard, en réalisant des travaux, un morceau de plaque avec un numéro. » Une découverte qui aiguise aussitôt sa curiosité : « Moi, j’ai tout de suite pensé à une plaque de soldat américain. Dans de telles circonstances, je prends contact avec Cyrille Limousin, qui fait partie d’un groupe de généalogistes spécialisés dans les recherches de plaques. »
Pour la trouvaille faite par son voisin, il a le même réflexe : « Je lui ai envoyé la photo de la gourmette trouvée par Xavier. »
Quelques semaines plus tard, il a la confirmation que le bijou a bien appartenu à un sous-lieutenant de l’armée américaine, originaire de Charleston, en Caroline-du-Sud, Edouard Lewis Nightingale junior : « Selon leurs informations, ce GI ne serait pas venu au moment du Débarquement des Alliés mais un peu plus tard, probablement pour des opérations de déminage. »
Contact a été pris à l’adresse de ce soldat. Sa petite-fille a répondu, il y a quelques jours, au courrier de Xavier Beysang : « Elle nous apprend que son grand-père est décédé en 1990 et qu’elle souhaitait récupérer ce bijou familial. Ce que nous allons bien entendu faire. » La gourmette va donc retraverser l’Atlantique, dans l’autre sens, soixante-quinze années plus tard !