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C’est une pratique répandue et encadrée par la loi. Mais comment ça marche ? À quelle distance des côtes puis-je disperser les cendres d’un proche ? Ou à quelle profondeur puis-je placer une urne ? Et dans quel contenant ? Des entreprises proposent la dispersion des cendres par drone… Est-ce légal ? « Ouest-France » vous explique.
« La dispersion des cendres d’un défunt par drone au-dessus de la mer est-elle autorisée ? », nous demande Michel, en Vendée (85). Ouest-France vous répond.
« La crémation en France concerne désormais plus d’un tiers des défunts, et devrait devenir majoritaire dès 2030 », rapporte Ouest-France obsèques.
Aujourd’hui, près de 6 Français sur 10 la préfèrent en effet à l’inhumation pour leurs propres funérailles, selon une étude BVA menée pour la Fondation Pompes funèbres générales (PFG).
« La loi n° 2008-1 350 du 19 décembre 2008 relative à la législation funéraire a marqué un changement important dans la considération portée aux cendres issues d’une crémation. Elle rappelle que « le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort » (article 11) », ajoute le site.
Depuis 2008, il est interdit de conserver les cendres chez soi et les restes du défunt doivent être traités avec dignité et respect. Le crématorium peut les conserver pendant une durée maximale d’un an. L’urne peut être enterrée dans un cimetière ou dans une concession. Elle peut aussi être placée dans un cimetière, scellée à un monument funéraire, ou déposée dans un columbarium.
Les cendres, elles, peuvent être dispersées dans un Jardin du souvenir
ou en pleine nature toujours avec l’accord de la mairie. Attention, il est interdit de disperser des cendres dans certaines zones. La loi souligne que la dispersion de cendres ne peut être réalisée dans les zones publiques et sur des lieux publics maritimes tels que les ports ou les chenaux d’accès.
Le vol du drone quant à lui est soumis à la réglementation aérienne et particulièrement encadré. La dispersion des cendres doit donc se faire à trois cents mètres du trait de côte, selon la réglementation funéraire, et au maximum à mille mètres depuis l’émetteur du drone, selon la réglementation aérienne.
Le dispersement des cendres en mer est édicté par la loi du 2 janvier 1986 et l’article L.2213-23 du Code général des collectivités territoriales. « Il est possible de disperser les cendres en mer, sous réserve d’être au moins à 300 mètres du rivage. Comme pour la dispersion en pleine terre, une déclaration est obligatoire auprès de la mairie de la commune de naissance du défunt pour inscription dans un registre », explique Ouest-France obsèques.
Il est interdit de disperser les cendres dans un cours d’eau, dans un fleuve ou une rivière, sur une plage, sur une baie ou une rive. Si vous disposez de votre propre embarcation, il est possible de réaliser vous-même la dispersion des cendres en mer à partir du moment où vous respectez les conditions imposées par la loi. Sinon, vous pouvez vous tourner vers des professionnels.
Les étapes administratives sont stipulées par l’article L.2223-18-3 du Code général des collectivités territoriales. Une déclaration doit être déposée à la commune de naissance du décédé par les personnes morales ou physiques qui s’occupent de l’organisation des obsèques.
Ainsi, l’administrateur d’état civil prend en note sur un registre dédié l’information personnelle complète du disparu, la date et le lieu du dispersement des cendres. La commune du port d’attache du bateau qui assurera la mission doit également être mentionnée. Il est nécessaire d’avoir sur soi la copie de l’acte de décès et du certificat d’incinération ou de la copie de l’attestation de crémation du défunt.
Depuis l’essor des activités des crématoriums, des sociétés ont été créées et se sont spécialisées dans la location de bateau pour l’immersion ou la dispersion. Comptez une heure en mer environ entre le recueillement et la cérémonie.
Le capitaine du navire chargé de la cérémonie et de la dispersion devra également fournir aux Affaires maritimes un document précisant ces données, ainsi que la date, le lieu, l’heure et la profondeur de la dispersion.
Les cendres peuvent être éparpillées à la surface de la mer, à partir d’un bateau, au minimum à 300 m des côtes, comme nous l’avons vu. Pour ce faire, l’urne doit être gardée sans couvercle, afin que les cendres soient soufflées et éparpillées avec le vent »,
précise le site obseques-info.com. Il est aussi envisageable d’immerger l’urne dans la mer, en la laissant couler petit à petit dans les fonds marins. Pour ce faire, l’urne doit être altérable (carton, bois, sable, argile, pâte à sel). Vous devez vous situer au moins à 6 km des côtes.
Le site Obseques-info.com précise que « cette mesure est instaurée afin d’empêcher que l’urne revienne au large du fait de courants marins ou qu’elle soit introduite dans les filets d’un bateau pêcheur. C’est l’article 2213-39 du Code général des collectivités territoriales qui définit la réglementation funéraire » .
Lorsque l’urne est immergée en plongée, le plongeur décèle en amont un endroit sous-marin calme avec une grotte ou une cavité. Une photo sous-marine du lieu de destination est alors donnée à la famille ainsi que les coordonnées GPS. En pratique ? Un homme-grenouille fait descendre l’urne funéraire à au moins 15 mètres de profondeur dans une caverne sous-marine ou une crevasse sous-marine.
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La tarification de la dispersion en mer découle du temps et du nombre de personnes présentes à la cérémonie. Il faut compter un prix moyen entre 180 et 450 € pour la prestation complète. Les prix dépendent de la présence de la famille ou non pendant la dispersion des cendres, par exemple.
Et si la famille n’a pas pu accompagner les cendres sur l’endroit de la dispersion et/ou pu assister à la cérémonie, elle peut expédier l’urne en recommandé avec accusé de réception à l’Association française d’information funéraire. C’est l’association qui transfère ensuite l’urne à ses partenaires à proximité du lieu choisi. Un service qui coûte autour de 325 € pour le dispersement et 360 € pour la plongée. Attention, c’est uniquement un navire reconnu par la marine marchande qui peut s’en charger.
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Dans les zones maritimes, les pompes funèbres de la région offrent souvent la possibilité de disperser les cendres en mer ou au moins de simplifier le processus administratif, en plus des entreprises spécialisées qui se multiplient à cet effet.
Un certain nombre de stations de sauvetage de la SNSM acceptent ponctuellement de vous aider à disperser les cendres. Ce service peut être défrayé des coûts engagés par la sortie, principalement le carburant, afin de pourvoir aux frais de fonctionnement courant de la station.
Il faut savoir que la SNSM se réserve le droit d’annuler la dispersion ou de la reporter si le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross), donneur d’ordre de la SNSM, décide de déclencher l’embarcation de la station pour assurer une intervention de sauvetage.
Le château s’appelait Mon Plaisir. Il est situé dans l’Aisne. François Ier y venait souvent. C’était un rendez-vous de chasse. C’est là qu’il signa, en 1539, l’Ordonnance de Villers-Cotterêts, premier texte politique toujours en vigueur, qui fonde l’unité du royaume sur la langue française. De ce château tombé en ruines, Macron décida de faire le fleuron de son règne, en le restaurant. Ce « rêve fou » qui coûta 210 millions d’euros, cette « utopie devenue réalité par la force de la volonté », s’appelle donc désormais la Cité internationale de la langue française. Le président Macron l’inaugura hier.
Ne boudons pas notre plaisir à l’écoute d’un discours qui rappela que notre langue est le ciment de notre nation et caractérisa son génie. Attendu sur l’écriture inclusive, le président la « tacla » comme dirent aussitôt les médias, tout en rappelant la nécessité des fondamentaux, de la dictée et de l’apprentissage de l’orthographe, de la grammaire et de la syntaxe. Nul doute que le nouveau ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, très attentif, en fera son miel toutes fleurs. De cela on ne peut que féliciter l’orateur même si le problème de l’inclusive qui gangrène notre langue ne se contentera pas de la remarque du prince sur le caractère non discriminant du genre grammatical : ce serait oublier la circulaire Blanquer et la déclaration d’Edouard Philippe restées, en leur temps, sans effet. Alors que la solution pourtant en est simple : faire appliquer l’ordonnance !
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Le discours développa ensuite les lieux communs de la francophonie d’une langue ouverte sur la vocation « à se répandre » dans le temps et l’espace, capable de relever les défis linguistiques de la modernité, en particulier ceux posés par l’IA. C’est là que Macron dégaina une autre ordonnance, celle de Montpellier, faite toute exprès pour notre temps, en 1537, par François Ier ! (Le lecteur ira voir). Tout était donc pour le mieux dans le meilleur des mondes français et francophone possible, dans ce lieu d’exception qui accueillerait les professeurs, les écoliers, les artistes, les traducteurs et qui ne manquerait pas d’attirer le monde entier en devenant « un lieu où on penserait les mots » : un lieu d’attractions et de rencontres. Enfilant des perles, Macron tenait les auditeurs sous son charme tout en rappelant aux crispés que le français n’était pas une langue repliée sur elle-même mais une langue qui n’hésite pas à prendre son bien dans les autres langues, même à leur « voler » des mots. Non pas hégémonique mais destinée à vivre avec les autres avec, pour horizon, le métissage cher à Erik Orsenna. Et Emmanuel Macron d’élargir son rêve devenu réalité, grâce aux traductions d’un Balzac en arabe, pour le bonheur de lecteurs inconnus. Nous étions revenus au bon vieux temps de Senghor. Une époque où notre langue était aimée, libre, vivace, féconde, et la francophonie respectée et encouragée. Une époque où l’anglais ne colonisait pas notre espace public et nos institutions, en violation constante de la loi Toubon. Une époque où le président d’une puissance non anglophone ne s’exprimait pas, à l’étranger, régulièrement en anglais.
Sur le site CERMF, dirigé par Ilyes Zouari, auteur d’un dictionnaire de la francophonie, on peut lire un article prouvant, en douze points, l’hostilité inédite des autorités françaises vis-à-vis de la francophonie, depuis 20071 : l’anglicisation planifiée de la langue, sa soumission à l’atlantisme et aux européistes. Que ce soit les titres uniquement en anglais, One Ocean Sumnit (Brest, février 2022) et le Forum de Paris sur la paix (novembre 2022) où fut interdit l’usage du français, ou encore le site gouvernemental Make our Planet great again (2017) avec interdiction du site en français, la création d’un Parquet et d’une Cour des compte européens en anglais, la correspondance, en anglais, entre le gouvernement français et l’UE, l’usage croissant de l’anglais en Afrique francophone sans traduction française… Citer toutes ces forfaitures serait trop long.
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Face à ces réalités accablantes, le discours du président Macron a été entendu par certains comme un « tombeau littéraire ». Ou bien un Requiem. Une pavane pour une infante défunte. Laissons plutôt le dernier mot à un Académicien devenu— quel bonheur !— bien frondeur, qui, dans le Figaro Vox du 30 octobre, a qualifié Macron de « Tartuffe de la langue française à Villers-Cotterêts-City »2. Pour mémoire, rappelons que c’est en ce château que Molière fit représenter son Tartuffe pour la première fois.
En revanche, s’il est un domaine dans lequel il est loin de briller : c’est dans la défense de la langue française. Il faut chercher loin dans l’histoire de France pour trouver un responsable politique qui lui aura autant nui. Une défaillance d’autant plus surprenante que cette mission allait pourtant de soi. N’est ce pas vertigineux d’avoir accédé à la magistrature suprême d’un pays qui a pour fabuleuse originalité d’avoir été construit par ses écrivains et dont la langue fait depuis toujours l’admiration des peuples et des élites intellectuelles du monde entier ?
Comme s’il était subitement pris d’un remords, comme si soudain, à l’instar de saint Paul sur le chemin de Damas, il était tombé de son cheval sous le coup d’une révélation divine, il se lance (à grands frais, c’est peu de le dire) dans la restauration d’une ruine, certes en mauvais état, mais à tout prendre moins en ruine que la malheureuse langue française elle-même. C’est dans ce château de Villers-Cotterêts que François Ier a signé l’édit qui proclamait la naissance de la langue française et sa suprématie sur le latin. On peut relever des pierres on ne relève pas une langue d’une si longue maltraitance et d’une malveillance aussi obstinée. Aussitôt se pose une question brûlante : pourquoi sanctifier un symbole dans le même temps où l’on abandonne la langue française à une inéluctable détérioration qui la condamne à devenir une langue morte remplacée peu à peu par un sabir franco-anglais. Il suffisait de suivre l’exemple des Canadiens qui, eux, résistent courageusement, et se désolent de notre laxisme.
On considère que la véritable langue française se fait hors de France et que, puisque cette langue a accueilli tout au long de son histoire des vocables étrangers (arabes, allemands, anglais, etc.) il faut non pas stopper la gangrène du franglais mais au contraire l’encourager.
Jean-Marie Rouart
Restaurer un vieux château chargé d’Histoire, qui s’en plaindra ? Louable entreprise, certes coûteuse (209 millions d’euros) et d’autant plus coûteuse qu’elle risque de n’être qu’un château d’illusions. Sans parler des frais de fonctionnement. Est-ce vraiment un service à rendre à la langue française que d’inaugurer en grande pompe un lieu de réflexions platoniques qui risque de tenir le pompon dans la vaste farandole des comités Théodule et des usines à gaz bureaucratiques si vaines sur le plan pratique mais si utiles pour recaser les recalés des officines politiques dont on ne sait plus que faire. Usine à colloques, couveuse de symposiums, grande pondeuse d’acronymes, il offrira un véritable paradis pour les linguistes qui se livreront avec ivresse à leurs absconses turlutaines sémantiques. Beaucoup sont à la langue française ce que le pédagogisme est à l’éducation.
À quoi servira ce « laboratoire de la francophonie » situé à une heure de Paris et baptisé « Cité internationale de la langue française » ? Oui, à quoi servira ce joujou présidentiel ? Rien n’est plus flou que sa mission. Une mission qui, telle que la définit Paul Rondin, le nouveau directeur, ancien président du Festival d’Avignon, cofondateur de la French Tech Culture (non, cher lecteur, ce n’est pas une blague) laisse rêveur : « La langue est un nuage qui se défait, qui se refait, et qui crée des formes nouvelles à chaque fois. » Avec une telle déclaration, nous voilà bien armés pour lutter contre la détérioration de notre langue. Ce qu’on sait dans ce brouillard d’intentions, c’est qu’il sera beaucoup question de francophonie : le soutien du président qui a contribué à placer à sa tête de cette organisation une ancienne ministre rwandaise de Paul Kagamé, connue pour avoir promu dans son pays l’anglais au détriment du français, accroît notre perplexité.
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La grande idée du règne en matière de français, c’est le plurilinguisme. Derrière ce vocable pompeux qui dissimule une véritable abdication au nom du relativisme, il y a la volonté de ne plus affirmer la priorité du français. On considère que la véritable langue française se fait hors de France et que, puisque cette langue a accueilli tout au long de son histoire des vocables étrangers (arabes, allemands, anglais, etc.) il faut non pas stopper la gangrène du franglais mais au contraire l’encourager. Enfin pour parachever la visite de ce château par une note comique, il paraît que sous la verrière flotteront suspendus au plafond des mots désuets employés par le président « saperlipopette », « carabistouille », ce qui prouve que les organisateurs ont trouvé leur inspiration chez Kim Jong-il junior, autocrate d’un pays où l’on a porté la flagornerie au niveau d’un art.
Tout cela prêterait à sourire si le président lui-même ne s’était pas rendu coupable des plus graves entorses à la langue française. Ce qui lui a valu en compagnie de Guillaume Pepy (Ouigo) d’obtenir le prix de la Carpette anglaise, donné par une académie parodique à ceux qui se soumettent éperdument au franglais. Après avoir posé avec un sourire réjoui lors du « One Planet Summit » à Paris, tenant une pancarte « Make our planet great again » : il nous a asséné un « Choose France » à Versailles, « une start-up nation » et il a fait école : Olivier Véran, pendant qu’il nous bassinait avec des conseils d’hygiène élémentaire pendant le Covid, n’a pas pu trouver un autre mot que « cluster ».
Aujourd'hui que cette langue est en plein déclin, ce qui m'attriste le plus, c'est de constater que les Français n'ont pas l'air d'en souffrir
Le philosophe Cioran, roumain converti au français
Un rapport de l’Académie française a relevé tous les manquements qui contreviennent à la loi Toubon de la part des responsables des institutions de la République. De la carte d’identité traduite en anglais, de « Sorbonne université » à « Lorraine aéroport » (syntaxe anglaise) aux niaiseries régionales « Sarthe Me Up », « Oh My Lot », c’est un accablant florilège de notre soumission au franglais. Une abdication qui nous mène tout droit, si on ne réagit pas (je crains hélas qu’il ne soit trop tard) à devenir, comme tant d’autres pays sous-développés, une province « gallo-ricaine » pour employer la si juste expression de Régis Debray. Désastre d’une langue qui aura pour corollaire la fin de la civilisation française puisque leurs destins sont liés.
Le général de Gaulle doit bouillir dans sa tombe lui qui, déjà, se désespérait en 1962 de cette corruption galopante, écrivant à son ministre des Armées, Pierre Messmer, de veiller dans les services de l’État « à éviter un emploi excessif de la terminologie anglo-saxonne chaque fois qu’un vocable français peut être employé, (et il soulignait) c’est-à-dire dans tous les cas ». Quelques années plus tard, le philosophe Cioran, roumain converti au français, s’exclamait, désespéré : « Aujourd’hui que cette langue est en plein déclin, ce qui m’attriste le plus, c’est de constater que les Français n’ont pas l’air d’en souffrir. Et c’est moi, rebut des Balkans, qui me désole de la voir sombrer. Eh bien, je coulerai, inconsolable, avec elle. »
Belle initiative, digne de Tartuffe, de mettre la langue française dans un musée pour ne pas avoir à se préoccuper de sa lente destruction à laquelle on a soi-même participé.
Axel de Tarlé vous donne rendez-vous ce mercredi 1er novembre 2023 à 17:30 sur France 5 pour un nouveau numéro de “C dans l'air”. Voici le thème de l'émission et les invités qui seront reçus.
Axel de Tarlé décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance, directeur de la chaire Finagri à la Sorbonne.
Françoise Vimeux, climatologue - Directrice de recherche à l’IRD.
Chloé Nabédian, journaliste spécialiste des questions climatiques.
Lieutenant-colonel David Annotel, de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
Le nord-ouest en alerte maximale. La tempête Ciaran touchera plusieurs départements de l'Hexagone à partir de ce soir, avec des vents allant jusqu'à 170 km/h. Le Finistère, les Côtes-d’Armor et la Manche sont placés en vigilance rouge à partir de minuit, soit le plus haut niveau d’alerte que peut émettre Météo-France. Des phénomènes dangereux, « d’intensité exceptionnelle », sont à craindre. Dix-sept autres départements sont placés en vigilance orange.
Cette première tempête d’ampleur de la saison provoque une avalanche de consignes de sécurité. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a encouragé les Français des zones concernées à « ne pas sortir dans la nuit de mercredi à jeudi ».Les transports aériens, ferroviaires et maritimes sont de surcroît perturbés, notamment la circulation des TER, interrompue dans cinq régions entre ce soir et vendredi matin.
Anticiper pour mieux protéger la population, c'est justement ce que n'ont pas su faire les autorités mexicaines. L'ouragan Otis à touché mercredi dernier Acapulco et ce qui devait n'être qu'une tempête tropicale, d’après les modèles de prévision, est devenu un ouragan de catégorie 5. Les dégâts sont colossaux, avec quarante-cinq morts et de nombreux blessés. Les autorités mexicaines sont depuis remises en cause pour leur gestion de l'aide humanitaire, et de nouvelles règles d'urbanisme devront être décidées pour reconstruire.
Pendant ce temps, en Allemagne, Berlin ambitionne de devenir une « ville-éponge » face aux intempéries. Un modèle urbain conçu pour absorber et gérer efficacement les eaux de pluie avec divers outils (citernes, rigoles autour des arbres, toits verts, etc) pour minimiser les risques liés aux inondations. Un projet ambitieux, estimé entre 5 et 10 milliards d'euros.
Alors, quels dégâts sont à craindre avec le passage de la tempête Ciaran ?
Pourquoi l'ouragan Otis n'était pas dans les prévisions météorologiques au Mexique ?
Les villes françaises peuvent-elles s'inspirer du modèle berlinois de « ville-éponge » ?
Une fois sortie, la flotte retrouvera les fameux Alizés. Les vents portants de secteur Nord-Est devraient alors leur permettre d’accélérer et de descendre à vitesse grand V le long des Canaries vers leur deuxième waypoint de Sao Pedro et Sao Paulo. Sans doute croiseront-ils alors la route d’autres bateaux de courses beaucoup plus petits qu’eux, les Mini 6.50 qui évoluent actuellement dans l’Ouest des Canaries sur la Mini Transat !
Axel de Tarlé reçoit chaque jour en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou l'économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.
Ce mercredi 1er novembre 2023, Axel de Tarlé recevra : Fabien de Lacaze, directeur de la communication de PFG "Pompes funèbres générales".
Le 1er novembre correspond à la fête catholique de la Toussaint. En France, comme dans plusieurs pays européens, c'est un jour férié. Cette journée précède celle des défunts, qui a lieu le 2 novembre et qui, elle, n’est pas fériée. C'est la raison pour laquelle les Français vont traditionnellement au cimetière le 1er plutôt que le 2 novembre. La Toussaint est célébrée en l'honneur, comme son nom l'indique, de tous les saints “connus et inconnus” de l'Église catholique latine.
Depuis plusieurs années, PFG (pompes funèbres générales), 1er réseau de services funéraires en France, constate une forte évolution des pratiques funéraires. Les Français sont de plus en plus nombreux à souhaiter des alternatives aux obsèques traditionnelles et à concevoir ce moment comme une célébration de la vie du défunt. Une étude PFG réalisée par YouGov propose un décryptage sur trois tendances du secteur. D’abord, la tendance de la couleur pour le choix d’un cercueil est plébiscitée par 20 % des Français qui souhaiteraient un cercueil de couleur pour leurs obsèques. Ensuite, de plus en plus de Français souhaitent personnaliser leurs obsèques avec de la musique diffusée lors des cérémonies. Enfin, d’autres attentes émergent pour les animaux de compagnie.
Fabian de Lacaze reviendra sur l’étude PFG réalisée par YouGov qui propose un décryptage sur trois tendances du secteur qui désacralisent la cérémonie d’enterrement.
Vivre est à la portée de n’importe quel quidam. Savoir mourir, en revanche, demande dignité et une forme de détachement qui ne s’acquiert pas si aisément. La mort intimide, rend à la fois perplexe et un peu bête. Elle vous cueille un matin au saut du lit ou à la suite d’une longue maladie, que vous vous y soyez préparé longtemps à l’avance ou pas, elle laisse coi. Croyez-moi, c’est une chose qui arrive bien assez vite et communément admise pour la prendre avec une certaine hauteur de vue et un sourire en coin.
C’est même l’œuvre d’une vie entière que de disparaître sans accabler ses proches, tout en se rappelant à leur bon souvenir par une plaisante singularité. En toute circonstance, du berceau au trépas, le snob se doit de respecter des bonnes manières et un code d’honneur, se plier à un protocole particulier et à une bienséance fortement malmenée aujourd’hui par nos élites barbares, refuser le commun et le trivial, s’extraire des masses et effectuer le grand saut dans l’inconnu avec flambe et morgue, ne surtout pas gêner ses contemporains. Certaines fautes de goût dans le choix du faire-part, de l’épitaphe, du corbillard ou du caveau sont impardonnables pour l’homme qui s’est obligé à vivre supérieurement durant des décennies. La mort ne changera rien à ce programme, elle vient juste clore une existence portée par l’exigence morale et vestimentaire, le souci du détail et une esthétisation du quotidien. Tant de gens meurent dans l’indifférence et la banalité, parfois même dans d’extrêmes souffrances et d’inextricables soucis financiers.
Tout ça manque cruellement de courtoisie et d’ampleur. Antonius Moonen, né en 1956 aux Pays-Bas, déjà l’auteur du Petit bréviaire du snobisme en 2010 et du non moins estimable Manuel de savoir-vivre à l’usage des maîtres et maîtresses de chien en 2011 continue son travail d’évangélisation, tout en pratiquant un humour noir et un second degré salvateur dans une époque craintive. Cette fois-ci, il vient d’écrire Snob éternel aux éditions « Le Chat Rouge », maison qui publie depuis une vingtaine d’années des ouvrages précieux et décalés, sorte de cabinet de curiosités pour fins lettrés et dandys compulsifs. Les amateurs de raretés décomplexées et étranges connaissent la richesse de leur catalogue qui a notamment réédité La Comédie de la Mort de Théophile Gautier ou Les Poètes maudits de Paul Verlaine. Dès sa préface, Antonius Moonen prévient le lecteur: « Le snobisme funéraire est vieux comme le monde comme nous révèlent les fouilles à Stonehenge (cimetière de la jet-set locale de l’âge du bronze), le Taj Mahal, les catacombes parisiennes et la Vallée des Rois en Égypte, les collections d’art funèbre des musées et les nombreux mausolées occupés par des célébrités ». Alors, comment concilier la mort qu’il qualifie de « scandaleusement républicaine » et d’« excessivement répandue » avec le snobisme ? « La démocratie et la popularité sont de loin les plus redoutables et méprisants des assassins de snobisme » avance-t-il. Ce guide cocasse et guindé, persifleur et didactique vous apprendra à éviter les pièges d’une mort standardisée comme la culture des tomates sous serres. Le thuriféraire avertit « être bien né ne suffit plus : il faut également être bien décédé ». Son abécédaire court d’Absoute à Zombie.
J’avais oublié la signification du mot « Borniol » qui s’apparente à une « lourde tenture noire que l’on tend à l’entrée d’une maison en deuil, au portique d’une église ou autour d’un catafalque ». L’amateur de voitures que je suis, a toujours eu un faible pour les corbillards, notamment les transformations des carrossiers sur des bases de Bentley et Rolls-Royce, l’auteur rappelle que « jadis il s’agissait d’un véhicule hippomobile » que l’on pouvait « embellir d’accessoires religieux, de draperies, de fleurs et de lanternes ».
L’auteur s’attarde sur des points techniques comme une mort survenue à l’étranger et la nécessité de rapatrier la dépouille, mais aussi quel « dress-code » adopter ? « L’étiquette conseille de retirer tous les bijoux, sauf l’alliance », écrit-il. Et qu’en est-il des vêtements de deuil pour votre veuve, par exemple ? « Même dans les régions les plus conservatrices, on accepte aujourd’hui l’abandon plus rapide des vêtements de deuil. On considère qu’au bout de six mois, la vie normale peut reprendre son cours ».
Snob éternel de Antonius Moonen – Le Chat Rouge
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