On a vu la reine dans des cérémonies guindées, mais aussi prenant le thé avec l’ours Paddington ou préparant le petit déjeuner pour sa famille. L’historien Philippe Chassaigne analyse cette communication alliant faste, devoirs et sentiments.
En juin dernier, pour son jubilé de platine, Élisabeth II était apparue dans un sketch filmé avec l’ours Paddington, célèbre héros de la culture populaire britannique… Clin d’œil à peine imaginable pour celle qui incarnait une institution multicentenaire, au cérémonial très strict. C’est qu’au fil de ses soixante-dix ans de règne cette femme à la fois réservée et audacieuse a su appréhender la communication moderne pour en faire un atout majeur, aidant la monarchie à ne pas sembler anachronique. Son grand écart : imposer l’image d’une reine toujours dévouée à sa tâche, pouvant se permettre quelques facéties sans abîmer le décorum, comme l’explique l’historien Philippe Chassaigne, spécialiste de la Couronne.