vendredi 20 mai 2022

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Mort de Vangelis, figure mythique de la musique électronique

Louis-Julien Nicolaou

Son premier prénom évoquait un vaisseau spatial des années 1970, le second l’un des plus grands mythes de la littérature mondiale. Histoire d’en rajouter un peu, il se prétendit à ses débuts « enfant d’Aphrodite » et s’affubla de toges antiques et de couronnes de pampres. Étonnez-vous après ça qu’Evángelos Odysséas Papathanassíou, dit Vangelis, se soit engagé dans de grandes épopées synthétiques où les mythes grecs se confrontaient à la technologie, aux androïdes et aux cités du futur. Ce que les dieux avaient écrit devait être accompli. Et le Covid-19 qui l’a emporté le 17 mai – preuve, s’il en fallait une, que cette saleté de virus tue toujours – n’y changera rien : Vangelis était et demeurera une figure mythique du rock progressif et de la musique électronique. Lire l’article


Les Aphrodite's child chantent «Rain and Tears»

Les Aphrodite's child chantent «Rain and Tears»

Le compositeur grec Vangelis, est mort mardi 17 mai, il avait 79 ans. Il est considéré comme l'un des précurseurs de la musique électronique. Mais il avait débuté sa carrière au sein du groupe grec Aphrodite’s Child dont il composait les morceaux, à l'image de ce tube de 1968 qui lança leur carrière en France.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 20.05.2022
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Aphrodite's child "Rain and tears" - 1968 - 03:34 - vidéo
 

Rain and Tears est l'une des plus célèbres chansons du groupe Grec. Elle est extraite de l’album End of the World sorti en 1968. Sa mélodie a été composée par Vangelis, d'après le Canon de Pachelbel (un morceau classique du 17e siècle), les paroles sont de Boris Bergman.

Nous vous proposons de découvrir une version diffusée à la télévision française le 1er juillet 1968 dans le magazine de variétés pour les jeunes « Tilt », l'année de sa sortie. Elle chantée par Demis Roussos, le chanteur du groupe, accompagné par Vangelis au piano.

Un an plus tard, en juin 1969, Denise Glaser les recevait dans son émission très populaire « Discorama ». Dans une longue interview, Vangelis Papathanassiou (orgue, piano, flûte, percussions), Lucas Sideras (batterie, voix) et Demis Roussos (guitare basse, voix ) évoquaient leur carrière et le succès de la chanson Rain and Tears qui les avait propulsés vers la célébrité.

Ils évoquaient notamment les instruments de musique traditionnels qu'ils utilisaient dans le morceau, dont un Bouzouki (de la famille du luth). Vangelis expliquait comment se fabriquait cet instrument et Demis Roussos racontait son histoire. Demis précisait ensuite la différence entre le Canon de Pachelbel, dont ils avaient utilisé les harmonies, et leur titre Rain and Tears.

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Aphrodite's Child par Denise Glaser
1969 - 06:31 - vidéo


 

Treize nouvelles personnes font leur entrée au gouvernement, dont l’historien Pap Ndiaye et l’ancien patron des députés LR Damien Abad. Emmanuel Macron a aussi récompensé plusieurs de ses fidèles comme le patron du parti LREM Stanislas Guerini et la députée Yaël Braun-Pivet.


Darmanin, Le Maire, Attal… Ces ministres qui remettent ça dans le gouvernement Borne

Le gouvernement d'Elisabeth Bornedossier

On s’attendait à quelques nouvelles surprises du nouveau monde, on a surtout droit à un «tournez manège» à l’ancienne. Nombre d’anciens ministres du gouvernement Castex ont été rappelés par Elisabeth Borne et Emmanuel Macron.
par Victor Boiteau
publié le 20 mai 2022 à 18h42

Il y a ceux qui partent. Et ceux qui restent. La composition du nouveau gouvernement d’Elisabeth Borne a été annoncée ce vendredi par le secrétaire général de l’Elysée, le tout-puissant Alexis Kohler. Dans ce nouveau casting, des trombines sont déjà connues. Et pour cause : de nombreux ministres ont été repêchés du précédent quinquennat. Tour d’horizon de ce jeu de chaises musicales gouvernemental.

Gérald Darmanin

Place Beauvau, Gérald Darmanin conserve donc son poste malgré les multiples critiques à son encontre. Nommé en juillet 2020 pour succéder à Christophe Castaner, le transfuge sarkozyste ne cachait pas son envie de prolonger son bail au gouvernement. L’ancien maire de Tourcoing s’est démultiplié durant la campagne présidentielle, abattant déplacements et réunions publiques en jouant à fond la carte «sociale» et «élu de terrain», en bon soldat du candidat Macron. Pour les législatives de juin, il se représente dans la 10e circonscription du Nord.

Bruno Le Maire

Autre poids lourd de l’ère «Macron Ier», Bruno Le Maire rempile lui aussi. L’ex-LR converti au macronisme, qui s’était dit mardi «très serein» sur son avenir politique, est reconduit à la tête du ministère de l’Economie et des Finances. Malgré quelques bourdes ces derniers mois, Le Maire sauve son poste, et devient même numéro 2 du gouvernement. Ambitieux, l’ancien conseiller de Dominique de Villepin ? S’il ne brigue pas de second mandat de député en juin, il assurait au Figaro il y a quelques jours qu’il «poursuivrait [son] engagement politique sous une autre forme dans les années qui viennent, et sans doute pour très longtemps».

Amélie de Montchalin

Elle ne cachait pas son envie de rester ministre. Amélie de Montchalin, «bonne élève» du gouvernement Castex, passe de la Fonction publique au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires. Une belle promotion pour l’ancienne députée de l’Essonne puisqu’elle récupère en un seul ministère les portefeuilles de deux anciens, et se retrouve surtout engagée dans la grande cause verte vantée par Macron dans l’entre-deux-tours. Celle qui pilotait la controversée réforme de la haute fonction publique hérite du poste jusqu’alors occupé, en partie, par Barbara Pompili. A noter, l’ex-juppéiste est également candidate pour les législatives dans la 6e circo de l’Essonne.

Agnès Pannier-Runacher

Macroniste de la première heure, Agnès Pannier-Runacher complète la longue liste des ministres du gouvernement Castex reconduit dans l’équipe d’Elisabeth Borne. Jusqu’alors en charge de l’Industrie, l’ancienne inspectrice des finances se voit confier la planification énergétique. Un ministère qui s’annonce stratégique à en croire les nombreux discours d’Emmanuel Macron durant l’entre-deux-tours consacrés à l’écologie. Notons que Pannier-Runacher peut d’ores et déjà se consacrer pleinement à sa tâche sans avoir à faire campagne. Alors qu’elle envisageait de se présenter aux législatives dans le Pas-de-Calais, la ministre a finalement abandonné cette idée.

Gabriel Attal

Porte-parole du gouvernement ou du Covid ? Depuis deux ans, le visage de Gabriel Attal est associé aux traditionnelles conférences de presse données à l’issue du Conseil des ministres. Efficace à son poste, il espérait une promotion. C’est chose faite : à 33 ans, ce macroniste de la première heure obtient – auprès de Bruno Le Maire – le poste de ministre délégué chargé des Comptes publics. Avec un pouvoir notamment sur les directions du budget, des impôts ou des douanes, Gabriel Attal se retrouvera certainement dans les prochaines semaines au cœur de la bataille brûlante du pouvoir d’achat.

Eric Dupond-Moretti

Le maintien en poste du ministre de la Justice est l’une des grosses surprises de ce nouveau gouvernement. En poste depuis juillet 2020, Eric Dupond-Moretti essuie une grogne sans précédent des magistrats. L’ex-ténor du barreau est aussi mis en examen pour «prise illégale d’intérêts», une première pour un ministre en exercice. Manifestement pas de quoi refroidir Emmanuel Macron et Elisabeth Borne. Point positif : Eric Dupond-Moretti pourra oublier la politique et se concentrer sur sa mission à la Chancellerie, puisqu’il a décidé de ne pas se présenter aux élections législatives dans le Nord. Il y avait été sèchement battu aux régionales 2020.

Sébastien Lecornu

Echaudé par la colère sociale aux Antilles et le dossier miné de la Nouvelle-Calédonie, Sébastien Lecornu a tenu la barre dans la tempête en tant que ministre des Outre-Mer. Apprécié du chef de l’Etat, ce transfuge de LR a aussi joué les relais locaux pour Emmanuel Macron durant la campagne, en tant qu’ex-maire de ville moyenne (Vernon, en Normandie) très ancré localement. Récompense : il est reconduit au gouvernement et, en pleine guerre en Ukraine, obtient le crucial ministère des Armées. A 35 ans à peine ans, l’élu de l’Eure reprendra les dossiers de Florence Parly.

Clément Beaune

Autre protégé du locataire de l’Elysée, Clément Beaune doit vivre un vendredi mi-figue, mi-raisin. L’ancien sherpa du chef de l’Etat, puis secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, ne dissimulait pas ses ambitions. Il reste chargé de l’Europe, mais passe du statut de secrétaire d’Etat à celui de ministre délégué. Si son périmètre n’augmente pas, il gagnera du pouvoir, avec un budget propre et la possibilité de signer des décrets. Surtout, Beaune pourra désormais siéger au Conseil des ministres même si l’Europe n’est pas évoqué (ce qui devrait néanmoins ne pas arriver souvent). A presque 40 ans, le spécialiste reconnu des affaires européennes est également candidat pour les législatives, dans la 7e circo de Paris. Il se dit même que Beaune ferait partie des macronistes intéressés par la mairie de Paris…

Olivier Véran

Il est devenu, depuis février 2020, le ministre du Covid-19. Et l’un des plus connus par les Français. Rue de Ségur, à la Santé, Olivier Véran a enchaîné les conférences de presse, les visites d’hôpitaux auprès des soignants et les conseils de défense sanitaire. Après deux ans à ce poste, l’ex-député de l’Isère espérait rester en place. «J’ai été ministre de la crise sanitaire pendant deux ans. J’aimerais bien maintenant être ministre de la Santé à temps plein», disait-il en mars à l’Obs. Perdu. Le médecin neurologue récupère un poste beaucoup plus politique : celui des Relations avec le Parlement. S’il va disparaître des écrans télés, Véran aura la lourde tâche de faire vivre la «maison commune» de la majorité plurielle, à la place du Modem Marc Fesneau.

Marc Fesneau

Belle promotion. L’ancien ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, est nommé ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire. Un sujet explosif à cause des conséquences de la guerre en Ukraine pour ce proche de François Bayrou, tacticien du Modem dans les rudes tractations entre les différentes composantes de la majorité. L’ancien maire de Marchenoir (Loir-et-Cher) remplace le sortant Julien Denormandie.

Olivier Dussopt

Figure discrète mais saluée dans le gouvernement précédent, l’ex-ministre des Comptes publics Olivier Dussopt prend également du galon, avec sa nomination au ministère du Travail. En lieu et place de la nouvelle Première ministre, Elisabeth Borne. Nul doute que cet ancien socialiste, président du micro-parti de l’aile gauche macroniste Territoires de progrès, se retrouvera vite dans la lumière avec la réforme des retraites à venir. Pour les législatives, il est candidat dans la 2e circonscription de l’Ardèche.

Olivia Grégoire

Réputée bavarde et cash, l’ancienne secrétaire d’Etat à l’Economie solidaire et sociale (ESS) Olivia Grégoire se voit confier le porte-parolat du gouvernement en lieu et place de Gabriel Attal. A priori, Grégoire ne devrait pas être trop dépaysée dans sa nouvelle fonction, elle qui n’a jamais été la dernière pour défendre la politique d’Emmanuel Macron sur les plateaux télé ou dans les studios de radio. Ce sera désormais son métier à plein temps.

CEUX QUI PARTENT...

 «Enfin» diront certains,

 «dommage» grommelleront d’autres,

 la mort dans l’âme. Le couperet du nouveau gouvernement est donc tombé ce vendredi après-midi et Emmanuel Macron a décidé de ne pas reconduire un certain nombre de ses anciens ministres dans le premier gouvernement d’Elisabeth Borne. Tour d’horizon des recalés.

Roselyne Bachelot

Pour lancer rapidement son second quinquennat, Emmanuel Macron aurait pu faire les choses vite. Nommer son nouveau Premier ministre dans la foulée de sa victoire, pour installer la nouvelle équipe au bout de quelques jours seulement. Mais le chef de l’Etat a fait tout l’inverse. Au grand désespoir de la désormais ex-ministre de la Culture Roselyne Bachelot. «Merde pour mes billets d’avion», aurait lâché l’ancienne chroniqueuse télé en apprenant que le conseil des ministres post-réélection de Macron ne serait pas le dernier du gouvernement Castex. C’est que l’ancienne ministre de Sarkozy, âgée de 75 ans, n’avait pas l’intention de poursuivre l’aventure, elle qui avait quitté la vie politique en 2012 et qui n’était revenue sur son choix que parce que le ministère de la Culture, «ça ne se refuse pas».

Jean-Baptiste Djebbari

Même pas débarqué, déjà recasé. La non-reconduction au gouvernement du désormais ancien ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari ne devrait pas lui être trop douloureuse. C’est que le ministre Tiktokeur avait déjà prévu de retourner dans le privé. Sa nouvelle boîte, Hopium, spécialisée dans les véhicules à hydrogène, n’a pas attendu la présentation du nouveau gouvernement pour rendre publique la nomination de Djebbari comme administrateur de l’entreprise. Comme Djebbari, le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O avait prévenu, dès le mois de mars, qu’il comptait quitter la vie politique, expliquant à Libé que «la politique est un engagement et non un métier».

Jean-Yves Le Drian

Deux quinquennats mais pas trois. Après dix années sans interruption à la tête d’un ministère – à la Défense de 2012 à 2017 sous Hollande puis aux Affaires étrangères de 2017 à 2022 sous Macron –, l’expérimenté Jean-Yves Le Drian s’arrête là. Pas illogique à 74 ans. Mais d’après le Canard enchaîné, le locataire du Quai d’Orsay aurait tenté de négocier pour poursuivre l’aventure encore un petit peu, mettant en avant un supposé besoin de continuité nécessaire dans la gestion de la guerre en Ukraine. D’ailleurs, du côté de l’autre ministère en lien avec la diplomatie, le ministère des Armées, Florence Parly n’est pas reconduite non plus. Ce à quoi elle semblait s’attendre. «Un cycle s’achève», soufflait-elle au Figaro début mai.

Jean-Michel Blanquer

De «vice-président», dixit le Point en 2018, à indésirable ? Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont décidé de ne pas prolonger le bail de Jean-Michel Blanquer au gouvernement. Pendant cinq ans, le désormais ex-ministre de l’Education nationale a pourtant été maintenu coûte que coûte malgré les nombreuses grondes et mobilisations du milieu éducatif. A tel point qu’il est le ministre en charge de l’école resté le plus longtemps en exercice. Sans doute que l’Ibiza Gate a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En tout cas, le défenseur de «l’anti-wokisme» ne semblait pas se faire d’illusion concernant une potentielle reconduction. «Le plus probable c’est que je ne repique pas», affirmait-il le 11 mai dernier. Libéré de toute charge ministérielle, Blanquer peut en tout cas désormais se consacrer à la découverte du Loiret, territoire qu’il connaît peu mais où il est candidat aux législatives.

Petit nouveau

 

Une surprise : personne ne l'annonçait, et il a un passé au rebours de Blanquer. Une continuité dans sa catégorie de nomination : il est le onzième ex-professeur nommé à la tête du MEN, et ses dix prédécesseurs ex-enseignants ont tous été comme lui agrégés. Une continuité problématique : le sens que peut avoir cette nomination pour Macron couplée à son projet de « refondation » de l'Ecole…


Gouvernement Borne: qui est Pap Ndiaye, la surprise de Macron à l’Education?


Le gouvernement d'Elisabeth Borne

L’historien spécialiste d’histoire sociale des Etats-Unis et des minorités, nommé directeur général du Palais de la Porte dorée en février 2021, quitte ses fonctions et remplace Jean-Michel Blanquer. Il aura, entre autres dossiers majeurs, la subtile tâche de renouer un lien de confiance avec la communauté éducative.
par Elsa MaudetMarlène Thomas et Simon Blin
publié le 20 mai 2022 à 16h33
(mis à jour à 19h47)

Il est l’invité surprise de ce gouvernement Borne. L’historien spécialiste d’histoire sociale des Etats-Unis et des minorités est nommé ministre de l’Education nationale. Un profil universitaire universaliste sans aucune expérience politique tranchant avec celui de son prédécesseur Jean-Michel Blanquer, connu pour sa guerre effrénée contre le «wokisme». Pap Ndiaye quitte ainsi précipitamment le poste de directeur général du Palais de la Porte dorée à Paris, où il avait été nommé par Emmanuel Macron en février 2021 pour un mandat de trois ans. Il entendait faire de ce lieu, qui héberge notamment le Musée national de l’Histoire de l’immigration, un berceau de débats sur les questions d’identité et de colonisation.

Natif d’Antony dans les Hauts-de-Seine, cet agrégé d’histoire de 56 ans a évolué de 2012 à 2021 dans les travées de Sciences-Po Paris comme professeur des universités mais aussi directeur du département d’histoire de l’Institut d’études politiques. Ce Normalien, notamment passé par les classes préparatoires littéraires du lycée Henri-IV, avait fait ses débuts comme maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) après plusieurs années d’études aux Etats-Unis. Au Monde, il se définissait en 2009 comme «un produit de l’école républicaine française et de l’affirmative action américaine», une référence au programme d’égalité des chances instauré dans les années 60 dans ce pays lui ayant permis d’obtenir une bourse d’études.

«Compagnon de route» du Cran, le Conseil représentatif des associations noires, il fonde en 2004 avec Patrick Lozès le Cercle d’action pour la promotion de la diversité en France. Il espérait une envergure à la National Association for the Advancement of Colored People américaine, l’une des organisations les plus actives pour les droits civiquesEngagé, l’intellectuel s’est aussi illustré dans le milieu culturel sous la casquette de conseiller scientifique de l’exposition «le Modèle noir» au musée d’Orsay et comme auteur du rapport sur les questions de diversité à l’Opéra national de Paris. Etranger à l’administration de la rue de Grenelle, contrairement à son prédécesseur qui regagnait en 2017 ses pénates, Pap Ndiaye avait appelé à voter pour François Hollande en 2012 dans une tribune parue dans l’Obs.

Sur le plan intellectuel, la nomination de Pap Ndiaye opère un virage à 180 degrés par rapport à son prédécesseur. Auteur d’ouvrages sur la condition noire, l’universitaire, qui revendique un engagement antiraciste, déclarait en 2017 dans un entretien au Monde qu’«il existe bien un racisme structurel en France». Un an plus tard, il avait critiqué publiquement la suppression du mot «race» de la Constitution française, estimant que cela pourrait porter préjudice à ce combat. En 2021, en pleine polémique sur le wokisme, abondamment nourrie en France par Jean-Michel Blanquer, il avait estimé que «la vraie violence est bien du côté des groupes paramilitaires fascisants, et non de celui du woke». Vendredi, lors de la passation de pouvoir, le ministre déchu l’a mis en garde : «Cette vigilance sur nos valeurs, vous en êtes le garant.»

Retour des maths au lycée

Il devra immédiatement régler une urgence : le retour des mathématiques dans le tronc commun pour les élèves de première générale. La matière avait sauté lors de la réforme du lycée, restant réservée à ceux qui la choisissaient en spécialité. Mais, face à la dégringolade du nombre d’adolescents, et surtout d’adolescentes, suivant cet enseignement, l’exécutif a rétropédalé. Les lycéens de première générale seront donc censés, dès septembre prochain, avoir, quelles que soient leurs spécialités, une heure et demie de maths par semaine. Problème : rien n’est prêt. Aucune publication officielle n’a encore entériné ce changement, alors que les élèves de seconde sont censés faire leurs choix d’orientation dans les jours qui viennent. Sur le terrain, nombre de personnels appellent à un report d’un an de cette réforme.

Viendra ensuite pour Pap Ndiaye le moment de s’atteler à la grande concertation sur l’école voulue par Emmanuel Macron. Des rencontres seront organisées localement avec la communauté éducative et les collectivités locales – a minima – afin de définir les modalités de déploiement du programme du Président. Car ce dernier l’assume : l’école ne sera pas réformée partout de la même façon.

Charge au ministre d’être vigilant sur le casting : lors du Grenelle de l’éducation, mené entre octobre 2020 et février 2021, les ateliers avaient parfois été menés par des personnalités extérieures au monde l’éducation et aux profils surprenants, telles un ancien joueur du XV de France ou une ex-patronne de l’Inspection générale de la police nationale. Le raout avait accouché d’une souris – une revalorisation des salaires des enseignants en début et milieu de carrière seulement, de quelques dizaines d’euros tout au plus et sans caractère pérenne – mais avait permis à Jean-Michel Blanquer de s’enorgueillir auprès de l’opinion publique d’avoir accordé aux professeurs une augmentation «historique».

Revalorisation et autonomie

La hausse de la rémunération des enseignants est justement l’un des sujets brûlants qui attend Pap Ndiaye. Le Président s’est engagé à les augmenter, tout en entretenant le flou sur les contours de cette revalorisation. Seule certitude : ceux qui accepteront de nouvelles missions (remplacement de collègues absents, participation au périscolaire…) pourront prétendre à une hausse de salaire.

Pap Ndiaye devra également mettre en musique le développement de l’autonomie des établissements, lesquels seront encouragés à définir des projets adaptés aux besoins spécifiques de leur territoire et auront les mains libres pour adapter rythmes scolaires et méthodes d’enseignement. Un package qui inclut la participation des directeurs et directrices d’écoles aux recrutements, point de crispation majeur parmi les profs.

Au-delà du fond de cette politique, dont le libéralisme ne manquera pas de s’attirer la résistance d’une partie de la communauté éducative, Pap Ndiaye devra en soigner la forme. Après cinq années à se sentir méprisés par leur ministre, qui a toujours préféré murmurer à l’oreille des parents d’élèves qu’aux leurs, les enseignants et leurs collègues ont besoin d’un ministre qui les respecte.

20 MAI 1799

 nous commémorons aujourd'hui la naissance d'Honoré de Balzac. Pour célébrer sa venue au monde, relisons ce que ce grand monsieur nous dit de l'amour et de la passion dans la Duchesse de Langeais - dont on ne peut que vivement vous recommander la lecture.

 
Honoré de Balzac (1799-1850). Bridgeman Images
 

«L'amour et la passion sont deux différents états de l'âme que poètes et gens du monde, philosophes et niais confondent continuellement. L'amour comporte une mutualité de sentiments, une certitude de jouissances que rien n'altère, et un trop constant échange de plaisirs, une trop complète adhérence entre les cœurs pour ne pas exclure la jalousie. La possession est alors un moyen et non un but ; une infidélité fait souffrir mais ne détache pas ; l'âme n'est ni plus ni moins ardente ou troublée, elle est incessamment heureuse ; enfin le désir étendu par un souffle divin d'un bout à l'autre sur l'immensité du temps nous le teint d'une même couleur : la vie est bleue comme l'est un ciel pur.

La passion est le pressentiment de l'amour et de son infini auquel aspirent toutes les âmes souffrantes. La passion est un espoir qui peut-être sera trompé. Passion signifie à la fois souffrance et transition ; la passion cesse quand l'espérance est morte. Hommes et femmes peuvent, sans se déshonorer, concevoir plusieurs passions ; il est si naturel de s'élancer vers le bonheur! mais il n'est dans la vie qu'un seul amour. Toutes les discussions, écrites ou verbales, faites sur les sentiments, peuvent donc être résumées par ces deux questions : Est-ce une passion? Est-ce l'amour? L'amour n'existant pas sans la connaissance intime des plaisirs qui le perpétuent, la duchesse était donc sous le joug d'une passion ; aussi en éprouva-t-elle les dévorantes agitations, les involontaires calculs, les desséchants désirs, enfin tout ce qu'exprime le mot passion : elle souffrit.»

La duchesse de Langeais - Honoré de Balzac

  Illettrisme, chômage, santé, démographie… « En Martinique, tous les voyants sont au rouge » Le député socialiste Jiovanny William déplore ...