dimanche 6 juin 2021

6 JUIN 1944

 




En ce début des commémorations du débarquement de Normandie qui n'auront pas le même éclat cette année, je partage quelques photos de ces milliers de jeunes gens qui, 77 ans plutôt, embarquaient en Angletterre en vue de déferler sur les côtes Françaises.


Pour bon nombre, il s'agit là du dernier cliché d'eux.

Ne les oublions pas...


D'DAY DU SILENCE


"Les sanglots longs des violons de l’automne,

blessent mon cœur d’une langueur monotone.""""""

5 juin 1944.


Vous écoutez à la radio ces vers de Verlaine qu'annonce la BBC.

" Ils arrivent bientôt"


En ce jour le drapeau tricolore hisse la liberté,

Aujourd'hui, qui aurait pu mourir au nom du sacrifice?

Vous commémorez la victoire d'un général radiophoniste,

Moulin fut le rare résistant irréprochable de la clandestinité.


Mais tout ceux là pour vous, qui sont-ils?

Pas grandchose! Et finalement presque rien!

Vous appelez ça chair à canon pour GI's débiles,

Mais quand vous dansez vous chantez en ricain.


Jamais je n'oublierai ce pays qui m'était jusque-là inconnu,

Et pourtant sur cette terre de France je reviens tout ému.


Matin du 6 juin 1944.

“Au Poste de combat !”


A proximité de Plymouth, le temps est sombre,

Grise la couleur du ciel, les croiseurs sont en nombre,

Quand tout à coup nous recevons à la hâte l'ordre,

Les destroyers brisent les vagues d'une mer en désordre.


A perte de vue au loin dans les brumes du ciel,

J'aperçois la côte normande et ses falaises premières.

La mer se couvre de bateaux, se cachent les hirondelles,

Beaucoup de nous sont malades, moi je récite ma prière.


Alors ils me donnent deux tablettes d'amphétamines,

Comment arriveront-elles à m'aider pour rester éveillé?

Pour chaque soldat, deux seringues de morphine,

Des cigarettes, et quelques francs français en billets.


Soudain, un avion allemand s’écrase à bâbord!

Comment a-t-il traversé le rideau de l'ultime aurore.

Un gros éclat d’obus passe à un centimètre de ma tête,

Et déjà un casque de sang flotte sur l'eau muette.


La barge accoste sur une plage mouillée de sacrifices,

Elle touche le sol, en file indienne on avance vers la dune,

A une cadence infernale, des tirs de canon jaillissent!

En vain on monte face aux mitrailleuses de l'infortune.


Grimper là-haut, mais combien d’obstacles à franchir!!!

C'est du bunker que partent ces éclairs innombrables,

Les premiers obus s’abattent dans un vacarme de délires,

En ce tôt matin les furies font alliance avec les diables.


Partout les obus explosent, le boucan s’amplifie,

tellement ils me martèlent de lueurs dantesques!

Devant moi, les premières rafales anéantissent nos vies,

 Par autant de tirs de mitrailleuses, je suis sans geste.


Mètre après mètre, je rampe sur la maudite plage,

Un camarade agonise, d'autres GI's tombent.

Je prie pour que cesse ce brouillard de carnages

Je tiens la main de l'ami au visage défiguré par la bombe.


J'entends les râles, les cris de douleurs du néant,

face aux inqualifiables foudres sauvages du rivage.

Le combat est insensé! Le sable se mêle au sang,

De vos fenêtres vous observez ce spectacle de rage!


J'arrive tel un miracle au sommet de la dune,

Près du bunker je récupère le casque d'un allemand.

Ne pleurez plus! J'ai dans la main mon fusil de rancune,

De l'autre je vous ramène son drapeau teinté de blanc.


Non, je n'oublierai jamais ce jour de juin 44,

J'étais là avec mes camarades.  


En se retournant, il souriait à la belle Kelly,

Il montait sur ce navire qui allait les séparer.

Elle lui parlait d'amour, il répondait par la patrie,

Évoquant l'honneur, il partait fier servir notre liberté.


Aux mères qui ont perdu un ou plusieurs enfants,

Dans ce bateau qui s'apprêtait à voguer la mort,

A la femme qui ne reverra jamais son mari, son amant,

Au père mutilé dont l'enfant ne touchera plus le corps.


Sur les plaques des rues s'étale le nom des héros,

Sur la blanche croix, celui d'un inconnu est gravé.

Entonnez la marseillaise! J'ai toujours la mort en écho,

Le cri d'un brave retentit une fois sur le sable mouillé.


Ainsi ils vous ont rendu la liberté, leurs vies offertes,

Pourquoi dans ce cimetière tant de croix sont alignées?

Aujourd'hui ils reposent sous une pelouse toujours verte,

Une bannière étoilée couvre le souvenir du pays où ils sont nés...





Hommage aux 20 000 victimes civiles normandes des bombardements et opérations militaires de l'été 1944 destinées à libérer l'Europe de la barbarie nazie.






Ces 177 Français inconnus, héros du Jour J

Ils furent 175 000 à débarquer le 6 juin 1944 sur les côtes normandes. Dont 177 Français oubliés. Un livre retrace leur histoire.

Le commando Kieffer. Les survivants ont attendu 2004 pour recevoir la Légion d'honneur. Le commando Kieffer. Les survivants ont attendu 2004 pour recevoir la Légion d'honneur.

 

On célèbre avec un faste inégalé le 70ème anniversaire du plus gigantesque débarquement militaire de l'histoire, le 6 juin 1944, sur les côtes de Normandie. Les troupes franchissant la Manche ce jour-là étaient composées pour l'essentiel de soldats américains, canadiens et britanniques, près de 175 000 ayant mis le pied sur le sol français au soir du jour J. Et parmi eux, un nombre infime de soldats français : les 177 marins du 1er bataillon de fusiliers marins commandos (BFMC) aux ordres de Philippe Kieffer, qui débarquèrent sur la plage d'Ouistreham (Calvados).
Dans le livre qu'il publie pour célébrer la mémoire de ces Français exceptionnels, qu'il appelle les "modestes héros", le journaliste Jean-Marc Tanguy revient sur les itinéraires individuels et collectifs qui les conduisirent à la bonne place, au jour de gloire. Rejoindre Londres ne fut jamais une mince affaire, mais, pour les futurs commandos, le plus dur restait à faire : l'entraînement d'une extrême dureté au centre d'Achnacarry, en Écosse, sous la férule d'instructeurs britanniques aguerris. Car, à cette époque, les créateurs de la guerre commando moderne sont bien les soldats de Sa Majesté.

"Rien d'émouvant"

Depuis dix ans, l'auteur suit pas à pas les survivants de cette unité d'élite. Ils ne sont plus que dix, dont Hubert Faure, qui a plus de 100 ans, et René Rossey, le benjamin de 87 ans. La moitié d'entre eux seront présents lors des cérémonies. Dans les témoignages recueillis par Tanguy, on est moins frappé par l'authenticité des exploits accomplis par ces hommes au combat, au prix de lourdes pertes, que par leur manière de les banaliser : "Chacun se débrouillait pour sauver sa vie", explique ainsi Rossey, quand Léon Gautier trouve que ça aurait pu aller plus vite : "J'ai trouvé la journée du 6 juin très longue, pas forcément très dure par rapport à ce qu'on attendait, mais vraiment très longue." Quant au passage du Pegasus Bridge, il ne l'a pas vraiment marqué : "Les balles sifflaient, des fumigènes avaient été tirés pour protéger le passage, mais rien d'émouvant." Effectivement, on ne saurait être plus modeste !

Regret

L'ouvrage est abondamment illustré de photos de l'auteur, pour la période récente, et d'images historiques peu connues tirées pour l'essentiel des archives britanniques. Il fait une large place à un amer regret de Tanguy : si l'histoire de ces hommes n'a pas été oubliée dans le fameux Jour le plus long de Darryl Zanuck, elle n'a pas inspiré le cinéma français, alors qu'elle contient tous les ingrédients nécessaires... Mais que peut-on demander au cinéma quand la République elle-même a tardé à reconnaître ces combattants d'exception. Il a fallu attendre 2004 pour que les derniers survivants qui n'avaient pas encore été décorés reçoivent la Légion d'honneur. En 2008, la marine nationale a recréé le commando Kieffer, spécialisé dans le commandement et l'appui opérationnel et héritier des valeurs des combattants du 6 juin 1944.


Jean-Marc Tanguy, Le Commando Kieffer, les 177 Français du D-Day, Albin Michel / DMPA, 192 pages, 29 euros



Normandie. 50 cartouches et 4 obus du 

Débarquement 

découverts par la grande marée

Juno Beach, le 6 juin 1944 : débarquement des troupes canadiennes.
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Juno Beach, le 6 juin 1944 : débarquement des troupes canadiennes



Soixante-quinze ans après le Débarquement, les grandes marées ont encore découvert ce week-end de Pâques 2019 de vieilles munitions sur les plages du Calvados. Quatre obus et une caisse de cinquante cartouches ont resurgi du passé.
Vendredi, à marée basse, un promeneur tombe sur une découverte originale à Bernières-sur-Mer : cinquante cartouches datant de la Seconde Guerre mondiale. « Des munitions, ce n’est pas rare, confie la gendarmerie. C’est même courant lors des grandes marées. Une caisse de cinquante cartouches en revanche, c’est moins fréquent. »
Ces munitions ont été rapidement signalées aux autorités. Elles sont probablement canadiennes, puisque ce sont les unités canadiennes qui ont débarqué le 6 juin sur Juno Beach, en parvenant à contrôler la station dès la fin de matinée.
En ce week-end de Pâques 2019, quatre obus remontant à juin 1944 ont également été découverts sur les plages de la Côte de Nacre et du Bessin. La grande marée se poursuit ce dimanche avec des coefficients de 105 à 107 sur les côtes du Calvados.



jeudi 3 juin 2021

JOSÉPHINE BAKER

 


La panthéonisation de Joséphine Baker présentée à l'Élysée le jour de son anniversaire

Le président Macron a choisi la date symbolique du 3 juin pour décider si la vedette de music-hall et espionne pour la résistance sera la première artiste à reposer parmi «les grands hommes» de l'histoire de France.


Le président Macron a choisi la date symbolique du 3 juin pour décider si la vedette de music-hall et espionne pour la résistance sera la première artiste à reposer parmi «les grands hommes» de l'histoire de France.

Joséphine Baker a reçu la légion d'honneur en 1957 puis a été décorée de la Croix de guerre avec palme de bronze en 1961 par le général Martial Valin.

Joséphine Baker a reçu la légion d'honneur en 1957 puis a été décorée de la Croix de guerre avec palme de bronze en 1961 par le général Martial Valin. AFP

Avec Joséphine Baker tout aura été symbole. Le 8 mai dernier, anniversaire de la victoire des forces alliées sur l'Allemagne nazie en 1945, la campagne «Osez Joséphine» était lancée. Elle avait pour but de rappeler son engagement dans la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale afin de soutenir son entrée au Panthéon, dans ce cénacle qui honore la mémoire des grands hommes qui ont écrit les plus belles pages de l'histoire de France. Et aujourd'hui, 3 juin, date de la naissance de la vedette de Music-Hall (née le 3 juin 1906), le président va examiner le dossier de son entrée dans ce haut-lieu de mémoire qui devrait, selon toute vraisemblance, recevoir son approbation.



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La panthéonisation de Joséphine Baker présentée à l'Élysée le jour de son anniversaire

Le président Macron a choisi la date symbolique du 3 juin pour décider si la vedette de music-hall et espionne pour la résistance sera la première artiste à reposer parmi «les grands hommes» de l'histoire de France.

Joséphine Baker a reçu la légion d'honneur en 1957 puis a été décorée de la Croix de guerre avec palme de bronze en 1961 par le général Martial Valin.
Joséphine Baker a reçu la légion d'honneur en 1957 puis a été décorée de la Croix de guerre avec palme de bronze en 1961 par le général Martial Valin. AFP

Avec Joséphine Baker tout aura été symbole. Le 8 mai dernier, anniversaire de la victoire des forces alliées sur l'Allemagne nazie en 1945, la campagne «Osez Joséphine» était lancée. Elle avait pour but de rappeler son engagement dans la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale afin de soutenir son entrée au Panthéon, dans ce cénacle qui honore la mémoire des grands hommes qui ont écrit les plus belles pages de l'histoire de France. Et aujourd'hui, 3 juin, date de la naissance de la vedette de Music-Hall (née le 3 juin 1906), le président va examiner le dossier de son entrée dans ce haut-lieu de mémoire qui devrait, selon toute vraisemblance, recevoir son approbation.

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Il n'est pas inutile de rappeler le courage, l'abnégation montrée par cette artiste qui chantait avec force et entrain qu'elle n'avait que «deux amours, son pays et Paris». Entre 1940 et 1942, elle a, en particulier, recueilli des informations sur les positions de l'armée allemande en France. Les douaniers lui demandant des autographes plutôt que ses papiers, elle n'a jamais été inquiétée aux frontières. Elle a ainsi pu transmettre à Londres, des rapports et des clichés, épinglés sous sa robe, où transcris à l'encre sympathique, sur les partitions de ses chansons. Ses actions ont été récompensées en 1945 par le grade de lieutenant de l'armée de l'air, la Croix de guerre, la médaille de la Résistance et la Légion d'honneur.


Ses actions et son courage seront rappelés à celles et ceux à qui la pétition va être adressée, directement ou via les réseaux sociaux : des élus de la République, des élèves de plusieurs écoles Joséphine Baker, et des anonymes qui ne l'ont pas oubliée. Ce jeudi, les signatures et vidéos recueillies seront présentées aux présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat, et adressées à Emmanuel Macron, avec l'espoir qu'il décide que, pour la première fois, une artiste entre au Panthéon.

Joséphine Baker chante J'ai deux amours

Brian Baker, l'un des enfants de «La Tribu Arc-En-Ciel» est à l'origine de cette croisade pour la mémoire de sa mère. Il assure ainsi la relève de Régis Debray qui, voici cinq ans, avait lancé l'idée de cette forme de reconnaissance de la patrie. François Hollande en avait accepté le principe, mais l'affaire en est restée là. 

Pour convaincre son successeur de l'importance de ce geste symbolique, et faire remonter ce dossier administratif au-dessus de la pile, Brian Baker ne manque pas d'arguments. Il rappelle que celle qui fut la première star internationale noire a consacré les 25 dernières de sa vie à lutter pour le droit des femmes et contre la discrimination raciale. Elle s'est engagée, en France, aux côtés de la LICA, devenue aujourd'hui la LICRA . Elle a même chanté, à l'Olympia, au profit de cette association.


Aux côtés de Martin Luther King

Présente, en tenue militaire, aux côtés de Martin Luther King, lorsqu'il a lancé I have a dream, elle a donné des conférences à l'occasion de congrès réunissant des écrivains «black». Elle a ardemment défendu ces causes chères à son cœur, en jouant les «porte-voix» à l'occasion de rencontres en tête à tête avec John Kennedy, Fidel Castro, Juan Peron, et le maréchal Tito. Ses idéaux de fraternité et d'universalisme sont également marqués par une audience au Vatican avec le Pape Paul VI, où elle est arrivée, accompagnée de ses douze enfants adoptifs . «Maman nous a aussi emmenés en Israël, juste après la Guerre des Six Jours de 1967, raconte Brian. Elle considérait la photo où nous sommes aux côtés de Golda Meir, comme un message de paix et de fraternité. Notre tribu, a été, quelque part à l'image de la publicité United Colors of Benetton.»

« Vous devez aller à l'école, et vous devez apprendre à vous protéger avec le stylo, pas avec le pistolet. Elle a ajouté : tous les hommes et les femmes peuvent vivre ensemble, s'ils le souhaitent »

Joséphine Baker

Ses frères et sœurs soutiennent, bien entendu, son initiative. Et que sont-ils devenus ? Brian, vit près de Paris, et Marianne, venue, comme lui en Algérie, s'est installée dans les environs de Valenciennes. Akio, adopté au Japon, est resté en Dordogne, tandis que Janot, également originaire de Tokyo, est devenu jardinier à Monaco. Luis, recueilli à Bogota vit une retraite heureuse à Menton. Jari, né à Helsinki, s'est installé à New York, Koffi, natif de Côte d'Ivoire, a choisi de vivre en Argentine, Stellina, d'origine marocaine, se trouve en Italie et Mara, la Vénézuélienne, près de Valenciennes. Jean-Claude, qui a vu le jour au Canada est à Paris, comme André, découvert par Joséphine à l'hôpital Bretonneau. Moïse, qui avait neuf mois lorsqu'elle l'a pris dans ses bras, est décédé. Il est enterré à Monaco dans un caveau familial où reposent aussi Joséphine, Jo Bouillon, son mari, et Margaret sa sœur. La tombe voisine est celle de la Princesse Grace. «Ma mère nous a dit un jour : vous devez aller à l'école, et vous devez apprendre à vous protéger avec le stylo, pas avec le pistolet. Elle a ajouté : tous les hommes et les femmes peuvent vivre ensemble, s'ils le souhaitent ». Une leçon de vie qui encourage ses enfants à ce devoir de mémoire pour l'éternité.





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